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La situation nationale du financement des CCI est inquiétante

mardi 5 août 2014 par Rédaction

40 % de budget en moins pour la CCI de Tarbes et des H-P ! 
Le président ne baisse pas les bras 

François-Xavier Brunet, Président de la CCI, a tenu un point presse ce lundi en fin d’après midi pour faire le point sur la situation du financement des CCI qu’il juge inquiétante.

 

En introduction, le président de la CCI des Hautes Pyrénées annonce :

 

« En plaine torpeur estivale, j’ai décidé de réunir en soirée un comité directeur exceptionnel de notre CCI pour envisager d’ores et déjà les conséquences prévisibles des décisions annoncées par M. Montebourg, ministre de l’Économie, dont je viens d’apprendre qu’elles seraient validées par Matignon. »

 

Il s’est ensuite exprimé sur le sujet :

 

« Je déplore que le ministre de l’Économie et le gouvernement choisissent d’adopter une position extrêmement dure à l’égard des CCI et qui va bien au-delà des propositions émises dans le rapport déjà sanglant de l’inspection générale des Finances ! Nous nous étions déjà exprimés en juin de ces conséquences mais le gouvernement en a décidé autrement !

La conséquence de ceci va être un tour de passe- passe budgétaire, parce que l’on réduit les ressources des CCI sans pour autant réduire les prélèvements correspondants sur les entreprises et la différence va être affectée au budget général de l’État ! On veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes ! C’est-à-dire une augmentation des ressources de l’État pour une réduction des dépenses publiques ! 

 

Sur 100% de ressources fiscales on n’en laisse plus que 60% aux CCI , les 40% restant sont versés dans le budget général de l’État !

 

Le président de la République s’est fait élire en disant qu’il serait très attentif au dialogue, notamment avec les corps intermédiaires. Le mépris affiché par ce gouvernement à l’égard de ces corps intermédiaires que constitue les CCI me paraît en parfaite contradiction avec l’esprit et la philosophie revendiqués par le président de la République ! 

 

La conséquence de tout ceci va être à court terme une forte diminution d’intervention des CCI et à moyen terme un risque de disparition pour un outil utile d’appui et d’animation économique autant sur le plan local que territorial ! 

 

Ce que je constate une fois de plus avec regret c’est que la politique actuellement affichée par l’État consiste à privilégier les grandes régions et métropoles au détriment des territoires comme le nôtre. Nous avons vu lors des débats parlementaires sur la réforme territoriale les échanges qu’il y a eus ! (Je salue au passage les interventions de certains parlementaires, dont la députée de notre département) qui se sont engagés pour défendre l’identité des territoires locaux. Je constate aussi que ceux ci ne sont pas entendus et que le privilège est donné aux grandes régions et grandes métropoles. 

 

Nous sommes dans la situation de casse territoriale qui peut entrainer une situation de casse sociale !

 

Casse territoriale : parce que l’on va déshabiller les territoires : fin des conseils généraux, fin probable des CCI territoriales sauf les métropoles !

 

Casse sociale : parce que quand on réduit de 40% les ressources d’une institution et que l’on prélève autoritairement ses fonds de réserve, on aboutit à une suppression massive !

 

Si les propositions de M. Montebourg rentrent dans les faits lors de la prochaine loi de finance pour 2015, l’État prendra la responsabilité d’un vaste plan social pouvant concerner entre 6 et 8 mille emplois sur le plan national !

 

Sur le plan local les conséquences seront également graves : conséquences sociales, je ne pourrais rien faire dans l’équation budgétaire qui nous sera contrainte, il faudra que l’État assume ses responsabilités ! Si à la fois on nous réduit nos ressources et que l’on nous pompe nos fonds de réserve nous serons obligés de supprimer des postes sans avoir les moyens nous CCI d’en assumer les indemnités de licenciements, l’État sera encore obligé d’assumer ses responsabilités !

 

Autres conséquences directes sur l’économie locale :

 

-Nous avons déjà dû, en raison de décisions antérieures prises par l’État, réduire fortement notre participation au financement de la liaison aérienne Tarbes-Lourdes-Paris-Orly, nous allons arrêter tout financement de cette ligne, nous n’avons plus les moyens !

 

-Nous allons devoir remettre en cause les projets d’investissements notamment l’hôtel d’entreprises et le centre d’affaires sur le site de l’arsenal ! Sans compter qu’un chantier de cette espèce est important pour les entreprises du bâtiment !

 

-Les outils de formation :

 

Montebourg nous dit, les activités de formations qui nécessitent une contribution du service général de la chambre pour l’équilibre financier doivent cesser d’être accompagnés. Nous chaque année on fait une contribution de 500 mille euros pour aboutir à un résultat juste à l’équilibre ! Nous avons des activités de formations utiles à l’économie locale !

 

Exemples :

 

-Le centre d’étude des langues très fort en Hautes Pyrénées en raison de la structure touristique, en particulier Lourdes. Nous formons beaucoup de saisonniers en langues étrangères. Nous ne pourrons plus le faire ! Qui en assurera le coût ?

 

-L’école de gestion et de commerce, un formidable outil de formation de ce département, qui contribue au rayonnement de la formation post Bac des Hautes Pyrénées. Nous avons développé en partenariat avec nos collègues d’autres EGC, une école qui permet à un coût modéré d’avoir un BAC +3 type Bachelor à Tarbes qui permet à des jeunes issus souvent de milieux modestes et locaux d’accéder à une formation à 3600 € l’année ! Montebourg dit bien non : il y a BAC + 3 à Toulouse ! Mais c’est 6000€, le coût d’entretien d’un étudiant à Toulouse ce n’est pas le cout d’un étudiant à Tarbes ! (audio)

Oui nous mettons de l’argent public pour équilibrer ce genre d’activité, mais nous faisons une œuvre économique et sociale c’est pour cela que je parle de casse territoriale et de casse sociale !

 

Cela aura aussi des conséquences sur l’apprentissage :

Nous n’aurons plus les moyens de former les apprentis et ce au moment où le gouvernement dit : « Notre priorité c’est l’apprentissage  » Je me demande à ce train ou l’on va ?

L’aéronautique sera aussi mise en cause ! 

 

Des équipements sont menacés :

 -L’antenne CCI de Lourdes, aurons nous toujours les moyens de la maintenir avec 40 % de ressources en moins ?

-Le centre routier à Tarbes.

-L’organisation de manifestations à caractère économique comme : la foire de Tarbes, le salon du mariage, le salon de la maison….La CCI ne fait pas du gras , nous perdons de l’argent ,mais nous considérons que c’est notre vocation d’établissement public à caractère économique d’investir de l’argent de la ressource publique pour développer ces manifestations. » (audio)

 

Le président de la CCI a souligné que si cette décision était maintenue il formulerait au gouvernement à la fin de l’été des propositions afin que les conséquences ne soient pas défavorables au territoire qui est le nôtre.

 

 « Nous allons nous mobiliser, rencontrer le maximum de personnes, je vais saisir l’ensemble des parlementaires du département. J’ai pris contact avec Mme Dubié qui a déjà posé des questions au gouvernement sur notre CCI. Nous allons également poursuivre avec nos voisins de Pau nos démarches »

 

Pour conclure François Xavier Brunet tenait à préciser :

«  Je ne suis pas dans la posture consistant à dire qu’il ne faut pas réduire les dépenses publiques, ,je suis un chef d’entreprise responsable. On doit réduire le périmètre d’interventions publiques , mais il faut tenir compte aussi du fait que c’est dans les territoires qui ont le plus de difficultés qu’il faut injecter le plus d’activités publiques et non pas dans ceux qui en ont le moins besoin, sinon ça sert à quoi d’avoir l’État,les structures publiques  ? »

 

Nicole Lafourcade