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Le ras-le-bol des Jeunes Agriculteurs

mardi 21 octobre 2014 par Rédaction

Avec la directive nitrates et l’accumulation de la paperasserie, on les empêche de travailler, de faire leur métier …. Eh bien ils sont venus empêcher de travailler les personnels des services de l’État, de la Direction Départementale des Territoires (DDT) plus précisément en construisant un mur obstruant l’entrée.

Le mur de l’incompréhension

Puisque l’administration veut les empêcher de travailler, les Jeunes Agricultures ont construit symboliquement un mur devant le portail d’entrée de la DDT. Et ils ont su déployer les moyens : moellons, ciment, eau, sable…. Tout y était comme des maçons au travail. Et pas un petit mur… plus de 2 m de hauteur.

Des guirlandes de papier toilette ont été déployées avec des moyens à la hauteur pour bien marquer leur passage. Et symboliquement, ils sont allé offrir les dernières productions françaises locales à la Préfète et fourni le même plateau repas aux fonctionnaires emmurés dans leurs bureaux.

Pendant ce temps, et afin d’assurer une bonne condition physique à ces travailleurs manuels face à la pénibilité de la tâche, une cuisine était improvisée dans la rue avec grillade de saucisses à volonté pour la soixantaine de manifestants réunis rue Lordat.

Au-delà des symboles… une triste réalité

Il est demandé aux agriculteurs de produire et aux consommateurs d’acheter français. Le ministre de l’Agriculture prétend défendre les petits paysans tels que nous en connaissons dans les Hautes-Pyrénées. Dans le même temps, le gouvernement fait tout le contraire de ce qu’il prétend vouloir faire.

La directive Nitrates, ce n’est pas seulement ne pas étendre des engrais chimiques mais c’est aussi imposer des règles administratives stupides de dates sans aucun rapport avec les contraintes climatiques et de terrain quant à l’épandage du fumier, produit naturel par excellence utilisé par l’agriculture raisonnée et bio. C’est aussi imposer des investissement de 40 à 50 000 euros pour stocker ce fumier avant de le mettre dans les champs… c’est aussi faire des plans prévisionnels, c’est-à-dire du papier qui ne sert à rien sauf à faciliter le travail de quelques fonctionnaires en mal d’existence pour verbaliser les agriculteurs sur des détails bien souvent liés à des contraintes naturelles…. Bref, beaucoup de contraintes administratives, financières totalement intenables surtout en période de crise telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Les jeunes agriculteurs s’expriment

Pour des jeunes qui viennent de s’installer ou de reprendre une exploitation familiale, c’est tout leur avenir qui se joue. Et au-delà de la seule agriculture qui, dans la région, fournit autant d’emplois que le tourisme et l’aéronautique réunis, ce sont des filières de productions alimentaires, industrielles et touristiques mais surtout des familles qui sont concernées par un emploi lié à un savoir-faire de plusieurs générations.

 

Depuis des mois nous " alertons le gouvernement via les responsables politiques départementaux sur les crises que subit l’agriculture. Crise économique dont les amplitudes et les fréquences n’ont jamais été aussi importantes ! Crise morale face à des attaques incessantes et insupportables sur notre savoir-faire et notre savoir-être ! Crise éthique qui touche notre fierté d’être paysan et laisse un sentiment de déclassement… ! L’État met tout en œuvre pour nous empêcher de travailler dans de bonnes conditions et vivre de notre métier : pas une semaine sans une innovation qui est un boulet de plus et un frein à la production « made in France » ! »

Selon ces jeunes agriculteurs venus exprimer leur colère, « Il y a le feu dans les campagnes, le réseau JA avait prévenu. Maintenant la colère monte à la ville ! L’Administration nous empêche d’exercer notre métier d’agriculteur (contraintes règlementaires, administratives,…) alors à notre tour d’empêcher l’Administration de travailler ! C’est pourquoi, le réseau Jeunes Agriculteurs Hautes-Pyrénées a décidé de se réunir le lundi 20 octobre au matin pour murer la Direction des Départementale des Territoires de Tarbes. Mais, les Jeunes Agriculteurs n’en resteront pas là… Ils iront pendant la pause du déjeuner, rendre visite à Mme la Préfète afin qu’elle ait le privilège de goûter une dernière fois les produits cultivés sur nos fermes avant que les contraintes amènent un arrêt des exploitations ! " 

  • 01-Julien Fourquet, Secrétaire général départemental des Jeunes Agriculteurs des Hautes-Pyrénées (AUDIO)
  • Les mesures nitrates ne touchent pas encore la montagne. Si c’était le cas, avec des pentes à plus de 15%, les éleveurs de montagne seraient contraints de ne plus épandre leur fumier qui fait la qualité de ce que l’on appelle pudiquement « les prairies fleuries » célébrées par le Parc National des Pyrénées.

      • 02-Denis Laporte, Jeune Agriculteur ç Viella au Pays Toy, explique (AUDIO)
      • En montagne, ces tracasseries administratives liées aux nitrates qui existent, depuis toujours, dans la nature, viendrait s’ajouter à d’autres contraintes telles que les grands prédateurs tels que l’ours et les vautours déjà présents et le loup qui ne tardera pas si rien n’est fait….

          • 03-Denis Laporte exprime ses inquiétudes (AUDIO)
            1. Il est probable que les pouvoirs publics ne disent pas tout. Des décisions pourraient bien se prendre discrètement, prochainement, quelque part sur un autre continent au milieu du Pacifique avec une arrière-pensée de « rewilding » avec l’appui de la toute puissante UICN. Sujet qui dépasse notre agriculture locale et sur lequel nous aurons sans doute à revenir.

              Louis Dollo

                • Communiqué de presse des JA (pdf)