Les infos de Lourdes et du Pays de Lourdes

  Informations Lourdes et Grand Tarbes  Informations Lourdes et Pays de Lourdes  Informations Bagnères de Bigorre  Informations Argelès-Gazost Vallées des Gaves  Informations Pays de Lannemezan  Information Pays du Val Adour  Informations Hautes-Pyrénées     
         

Les écoles de montagne, quel avenir ?

vendredi 10 avril 2015 par Rédaction

Nous avons vu ces dernières semaines les difficultés qu’il existait pour le maintien d’écoles ou de classes sur les territoires de montagne. Sans parler obligatoirement de désertification des vallées, l’évolution de la structure démographique conduit souvent à des décisions difficilement acceptables sur le plan pratique et sentimental.

La réduction des coûts des services publics et la gestion strictement comptable de ces services sont parfois difficiles à comprendre. A cela, il faut souvent ajouter des décisions arbitraires d’une administration urbaine qui n’ont pas toujours une vision de la réalité de la vie dans les territoires de montagne avec cette tendance de vouloir tout capter au profit de certaines métropoles ou centres urbanisés en opposition avec le milieu rural.

Une volonté commune de réduire les incidences

Afin de participer à la réduction des incidences de la réduction des personnels d’enseignement notamment en direction des territoires ruraux et de montagne, le 24 octobre 2014 a été signé un protocole pour un schéma pluri annuel d’évolution de l’offre scolaire dans le département des Hautes-Pyrénées. Ce protocole a été signé par l’ensemble des parlementaires (Sénateurs et députés), Madame Hélène Bernard, Rectrice de l’académie de Toulouse, Madame Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, Préfète des Hautes-Pyrénées, Madame Viviane Artigalas, Présidente de l’ADM 65 (association départementale des maires), Monsieur Michel Pélieu, Président du Conseil Général, et Monsieur Hervé Coisnard, Inspecteur d’Académie des Hautes-Pyrénées. Le protocole concerne l’élaboration de la carte scolaire de 2015 à 2017.

Les engagements pris par les partenaires signataires

La lecture de ce protocole permet de mieux comprendre les orientations et décisions prises quant aux postes d’enseignants et aux fermetures / ouvertures de classes. Il est notamment précisé que les signataires s’engagent :

  • en fonction de l’évolution de la démographie scolaire et de la structure de l’offre éducative, identifier, après concertation, les zones à étudier et les zones fragiles
  • Renforcer l’assise des regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) dans l’intérêt des élèves et de leurs apprentissages
  • Mettre en place progressivement des réseaux pédagogiques favorisant, si besoin, les écoles de cycles, les écoles adossées à des collèges, se fondant sur le nouveau cycle 3 (CM-6ème) et des conseils pédagogiques écoles-Collèges prévus dans le cadre de la loi.
  • Développer des dispositifs pédagogiques permettant de répondre aux besoins de scolarisation des enfants de moins de trois ans et des élèves à besoins éducatifs particuliers (dont les nouveaux arrivants, les enfants du voyage, les élèves en situation de handicap).
  • Favoriser l’implication des intercommunalités dans la gestion des locaux et des moyens de scolarisation.
  • Envisager l’aménagement numérique et la connexion des écoles en s’appuyant sur les efforts des moyens de l’Etat (DETR), le projet numérique du Conseil Général et le CPER.
  • Mettre en œuvre un état des lieux, une concertation et une planification des travaux à effectuer en matière d’investissements scolaires.

Selon les signataires du protocole, « c’est grâce à ce travail sur les structures scolaires et les dispositifs pédagogiques qu’il sera possible de maintenir les moyens consacrés au département des Hautes-Pyrénées »

Un comité de pilotage est prévu. Il se réunira chaque année pour faire le bilan « avant le dialogue de gestion avec l’administration centrale ».

Le cas de l’école de Barèges

Si du temps est donné à d’autres écoles pour s’organiser, le cas de l’école de Barèges est intéressant à observer. En 2012, les deux classes, dont la maternelle, ont pu être maintenues. En 2015, la situation démographique a évolué défavorablement pour la maternelle. Sur 12 ou 13 élèves il ne reste que 2 élèves en maternelle. Peut-on conserver une enseignante et une assistante pour seulement 2 ou 3 ou même 5 élèves ? Ne peut-on pas ne faire qu’une seule classe unique maternelle + primaire avec une assistante ? Sachant que le coût est supporté par la collectivité et que des postes sont à pourvoir dans le reste du département sans augmenter les effectifs, il y a des choix délicats à faire pour les décideurs.

La situation de l’école est aussi le reflet de la situation du territoire. Le nombre d’enfants dépend de la population et de la structure démographique de cette population. Repenser un développement économique du village avec l’apport d’une population résidente permanente et active est sans doute la solution d’avenir pour ne pas voir l’école disparaître pour longtemps. Les inondations de 2013 n’ont pas favorisé l’évolution économique. Il est peut-être temps, aujourd’hui, d’avancer.

Autres villages, autres problèmes

Chaque village, chaque école, chaque regroupement a ses problèmes. Un regroupement de deux communes proches d’Argelès-Gazost a 42 enfants. Seulement 30 vont à l’école et 12 vont à Argelès alors que les services sont exactement les mêmes. Mais les parents sont libres de choisir l’école de leurs enfants. Face à une telle situation il n’y a guère de solution sauf à remettre en cause la liberté de choix des parents.

Louis Dollo