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Les voyages de la municipalité et l’intercommunalité : les deux sujets principaux de la conférence de presse d’Artiganave

dimanche 21 février 2016 par Rédaction

L’ancien maire de Lourdes poursuit le rythme des conférences de presse qu’il s’est imposé depuis peu. Vendredi, en fin d’après-midi, durant une heure et demi, il a évoqué les voyages de l’actuelle municipalité, l’intercommunalité et un dernier sujet qui fera l’objet de questions écrites lors du conseil municipal du 25 février prochain.

« Week-end à Rome et ailleurs...  »

« J’ai intitulé le premier sujet Week-end à Rome et ailleurs, déclare

d’entrée l’ancien maire. Après des mois et plusieurs sollicitations, Mme la maire de Lourdes, poussée dans ses retranchements, nous livre un compte-rendu succinct et à sa façon des nombreux déplacements effectués depuis son arrivée aux affaires et dont les coûts évoqués et la justification restent à ce jour pour le moins approximatifs voire faux. Sur un sujet particulièrement sérieux, et qui devrait mobiliser l’ensemble des bonnes volontés, des compétences et des ressources de l’expérience, elle ne peut s’exonérer avec un rictus caractéristique à l’appui de tenir des propos polémiques, malveillants et bien entendu dénués de tout fondement. Je cite  : « Je ne sais pas comment mon prédécesseur envisageait les déplacements. Mais pour nous, ce ne sont pas des vacances romaines ou autres (…) Et nous n’avons pas de journalistes dans nos bagages (…) Ce n’est pas en faisant du tourisme sur la place Saint-Pierre… » M. Artiganave sort des photos pour illustrer ses propos. « Je sais que Mme le maire dit que les papes ne servent à rien » , commente-t-il, en s’affichant avec le pape Benoît XVI. (AUDIO)

Les actions de l’Office de Tourisme-EPIC

« Je ne vais pas refaire ici le bilan d’activité de l’office de tourisme-EPIC. On va se limiter uniquement

à la période de 2008-2014. D’abord avec le Brésil. Il s’agit d’un vieux partenariat avec de nombreux voyages, non pas effectués par des élus mais par les techniciens de l’office de tourisme dans le cadre d’une démarche initiée par Franck Delahaye, à l’époque chargé de la promotion de l’Office de tourisme. Ensuite, les États-Unis (plusieurs dizaines de millions de catholiques, plusieurs missions de l’Office), l’Inde (retransmission un 11 février d’un grand pèlerinage). Concernant le récent voyage au Brésil, un certain nombre de questions se posent. On évacue du compte-rendu l’adjoint au redressement économique  ». JPA est revenu sur la fresque de Notre-Dame de Guadalupe qui se trouve dans le sanctuaire Notre-Dame de Lourdes. « Mme Bourdeu est présidente de la SEM de l’Accueil. Elle ne doit pas ignorer que cette fresque a été réhabilitée grâce à un très riche homme d’affaires mexicain entre 2012 et 2013. La relation avec le Mexique n’est pas nouvelle. Elle n’a pas besoin d’être institutionnalisée. Elle existe. Il va falloir trouver la justification finale de ces voyages, en particulier cela correspondra à combien de nuitées ? Bratislava deux fois, voyage à Rome, pourquoi le faire à 6 alors que les papes ne servent à rien ? Pour notre part, vous aurez du mal à trouver des remboursements (repas, taxi) dans l’ensemble des voyages que nous avons effectués pour Lourdes ». Puis comparaison ensuite entre Bilbao et Lourdes. « Bilbao 350 000 habitants, Lourdes 14 200 habitants. Cherchez l’erreur. Un bus, 26 personnes et un retour à Lourdes en mobilisant les ressources de la voiture et du chauffeur. Bethléem 6 personnes. Combien de Palestiniens viendront en pèlerinage à Lourdes ? Mme Bourdeu a trouvé une excellente agence de voyages, c’est la mairie de Lourdes. J’appelle ça les vapeurs du pouvoir ».

« Lourdes, un pèlerinage à 90% européen »

« Qu’est-ce que Lourdes ? », interroge JPA. Lourdes c’est le pèlerinage, un pèlerinage à 90 % européen, ce sont les malades, les accompagnants et les bénévoles. Lourdes est une affaire en matière de nuitées fondamentalement européenne. C’est autour de cette question, peut-être réactualisée, que Lourdes a une carte formidable à jouer. Les choses ont tourné lorsque d’abord la SNCF et ensuite certains directeurs de pèlerinage ont renoncé et abandonné les trains de pèlerinage. Ici, nous avions fait le travail en lançant un appel d’offres européen pour la rénovation des voitures ambulance dans le cadre de la SEM de l’Accueil. Malheureusement sans suite puisqu’il n’y avait ni volonté de la SNCF de poursuivre dans ce qui était et ce qui est essentiel, c’est-à-dire la véhiculation des pèlerins et notamment des pèlerins malades et handicapés vers Lourdes mais aussi la fatigue de certains directeurs de pèlerinage à propos de cette économie. Certains préférant abandonner ou se réfugier dans une solution parfois plus économique, parfois peut-être plus facile qu’est le bus. Le coup de grâce a été donné juste après l’intervention et la seule intervention qu’un maire ait fait devant la conférence des évêques sur cette question, il y a quelques années. S’agissant de cette question liée à l’économie et aux pèlerinages de Lourdes qui est essentielle, un certain nombre de divergences de vues, d’analyses se font jour. La municipalité pense que les nuitées de demain c’est le tourisme. Nous pensons qu’il faut travailler à l’essentiel, c’est-à-dire ce qui est Lourdes, le pèlerinage, donc les nuitées, les malades, les bénévoles ». M. Artiganave plaide pour une forme collective du pèlerinage qu’il faut, pour lui, conserver. « Quand l’Italie tousse, Lourdes tousse. Pour le reste, c’est à la marge ». Et de fustiger « ceux qui sont les chantres du redressement économique et qui ont été les naufrageurs de la petite hôtellerie lourdaise », tout en accordant du mérite aux grands groupes locaux. Une petite hôtellerie qui a souffert quand, à partir de l’année 2000, il a fallu que les établissements se mettent en conformité avec les normes de sécurité. Et d’insister : « L’opération Grands sites, ce n’est pas Mme Bourdeu, pas plus que les deux accueils de malades et des handicapés ».

Petites phrases

• « Qu’est-ce que les nuitées lourdaises ? Ce sont les pèlerinages organisés qui font les nuitées lourdaises. Lourdes c’est d’abord et avant tout le pèlerinage. Je ne suis pas aligné sur le sanctuaire Notre-Dame de Lourdes, contrairement à d’autres. Nous, on a besoin de tout. Si les papes ne servent à rien, je trouve que l’on tombe dans une dialectique bourdeuienne. Je sais que la lumière est arrivée en 2014, mais, nous, on a conduit un certain nombre d’études »

• « Le propre de Lourdes, c’est la fraternité. Je préfère la fraternité à l’inspiratrice. Lourdes est ouvert à tout le monde (les pauvres, les plus aisés), à toutes les nationalités, à toutes les conditions. Ce qui fait venir à Lourdes, ce n’est pas la neige, ce n’est pas le rafting sur le gave, ce n’est pas l’escalade du Montaigu. La force de Lourdes c’est son message  ».

• « Mme Bourdeu est maire de Lourdes, elle n’est pas recteur du sanctuaire. A la ville une forme d’accompagnement. Je dis que le marché lourdais est d’abord un

marché européen avant d’être un marché international. Le marché européen est aussi italien. Regardons de ce côté-là ce qui ne va pas. Si Mme Bourdeu a envie d’aller à Aparecida ou à Guadalupe, là n’est pas l’essentiel. L’essentiel est ici, dans le message de Lourdes »

« Le bât blesse du fait d’une méconnaissance de ce qu’est Lourdes. Je me souviens de Mgr Perrier comme étant un formidable évêque de Lourdes. Sa parole qui était souvent citée, souvent reproduite était une parole d’une fécondité extraordinaire. Il faut aussi assumer la parole pour Lourdes. Mais cette parole-là n’est pas une parole municipale laïque. Je ne doute pas que le nouveau recteur sera au rendez-vous de cette parole  ».

« Dans le sanctuaire aussi, il faut peut-être regarder quels sont les nouveaux services à apporter à des populations qui en font de plus en plus la demande. Il faut susciter le bénévolat. Les accompagnants sont essentiels à l’économie du pèlerinage de Lourdes. Il faut sans doute aussi regarder du côté des hospitaliers ce qui peut être fait ».

Intercommunalité : le OUI MAIS d’Artiganave

Pour l’opposant municipal lourdais, ce dossier a été traité à l’emporte-pièces. Il a toujours été favorable à une grande intercommunalité avec Tarbes et Ossun. Pas question pour lui de dire aujourd’hui le contraire. Il rappelle ce qu’il a qualifié de mascarade la double délibération du conseil municipal de Lourdes. « <

em>En matière de volte-face, l’exemple, dit-il, vient d’en haut ». Il comprend néanmoins l’attitude des maires ruraux qui s’estiment maltraités. Il a rappelé les actions positives du SMDRA qu’il a présidé, le programme Leader. « Nous avons soutenu le Hautacam depuis toujours, même si M. Capel s’emmêle les pinceaux. Nous avons cofondé Pyrénia, le Fil vert, fondé et présidé la CCPL ». Pour lui, le mouvement qui consiste à créer une communauté d’agglomération importante va dans le sens économique de nos territoires « mais nous pensons que ce mouvement est précipité, effectué sans pédagogie ». Il estime aussi le projet préfectoral prévoit trop de délégués, qu’il n’y a pas de moratoire fiscal. Que signifie la mutualisation ? Quels services seront rendus à la population ? A l’intérieur, on note un combat politique entre le PS et le PRG. « Les maires ruraux sont inquiets. Il ne faut avoir aucun mépris pour eux. Ils craignent une perte d’identité communale. La ruralité a tout de même profité des intercommunalités ». J-P Artiganave se prononce contre un transfert de la compétence TOURISME vers la grande intercommunalité.

G.M.