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Des chèvres retrouvées dans la neige au-dessus de Sireix

mardi 4 mai 2010 par Rédaction

Ce mardi matin, comme prévu, une dizaine d’éleveurs se sont réunis à Sireix où la salle des fêtes avait été mise à leur disposition. La neige tombait depuis la nuit, le paysage avait retrouvé ses couleurs d’hiver.

Depuis trois semaines, Jean-Pierre Cerrada recherche ses chèvres des Pyrénées, une race en voie de disparition si elle ne fait pas l’objet d’une protection, dont le troupeau a été « éclaté » par plusieurs attaques d’ours faisant plusieurs morts. La peur les rendait sauvages et il est toujours impossible de les approcher pour les rentrer dans un enclos. Il faudra sans doute attendre beaucoup de temps pour retrouver le calme.

Aujourd’hui, Jean-Pierre Cerrada n’est plus seul. La communauté des bergers de la vallée se mobilise mais également les élus et les syndicats agricoles. La Chambre d’Agriculture et le Préfet qui n’a pas hésité pas à dire ce qu’il pensait publiquement au Directeur du Parc National, s’impliquent dans cette affaire qui a créé beaucoup d’émoi dans la vallée à quelques jours de la montée des troupeaux de bovins puis d’ovins et chevaux dans les estives d’altitude. Si pour un des gardes du Parc National « il n’y a pas que les éleveurs qui ont le droit de vivre dans les Pyrénées », peut-être faut-il lui assurer une formation complémentaire pour lui expliquer que le patrimoine pyrénéen n’est pas celui des Bretons et que les paysages de nos montagnes se sont faits grâce aux éleveurs et non grâce au Parc National ou au tourisme et à Natura 2000. Les espaces ouverts sont les garants d’une riche biodiversité et font le bonheur des touristes qui viennent visiter nos vallées. Ne pas connaître ces principes de base inquiète les éleveurs.

Décision a donc été prise, malgré le mauvais temps, de partir à la recherche en choisissant un lieu et un itinéraire de descente. La montée se fera en 4x4 sur une piste forestière recouverte d’une trentaine de centimètres de neige. Au terme de cette montée, jusque sous le sommet du Cabaliros, c’est la descente vers les Escalas en lisière de forêt pour récupérer le chemin qui revient sur Sirex. C’est depuis ce chemin que les chèvres sont repérées sur les pentes raides de La Houigue. Impossible des approcher mais il en est compté 21.

Si nous tenons compte de celles qui ont été vues dans un groupe de 14 auquel il faut rajouter les mortes et les deux qui ont pu rejoindre le village et l’exploitation, le compte serait bon. Mais une incertitude existe sur ce groupe de 14 puisque 5 ont été vues mercredi séparément et qu’une attaque a bien eu lieu près d’une maison d’habitation sur le haut de Sireix.

Avec la chute de neige et le brouillard, il est difficile de repérer des chèvres à distance. Il faudra attendre la première belle journée pour y monter à ski ou à raquette puisque l’hiver, comme souvent à cette époque, joue les prolongations. L’affaire n’est donc pas terminée et les éleveurs et les élus envisagent de faire un courrier au Préfet pour le tenir informé de la situation dans la vallée tandis que Jean-Pierre Cerrada cherche à se faire recevoir par le Directeur du Parc afin d’éclaircir certains points d’incohérence.

Louis Dollo