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CCPL : Les tops et les flops de la réunion de Saint-Pé-de-Bigorre

lundi 20 juin 2016 par Rédaction

Nous avons donné dès vendredi soir les résultats du vote concernant le projet préfectoral du périmètre de la communauté d’agglomération issue de la fusion de la communauté d’agglomération du Grand Tarbes avec les communautés de communes du pays de Lourdes, du canton d’Ossun, de Bigorre Adour Echez, du Montaigu, de Batsurguère, de Gespe Adour Alaric, du Syndicat Mixte du SCOTTOL et du Syndicat de ramassage scolaire des rives de l’Alaric. Rappelons qu’à la suite d’un vote que la présidente a refusé d’effectuer à bulletins secrets par crainte évidemment d’être mise en minorité, les deux camps étaient quasiment à égalité : 22 voix pour rejoindre la grande agglomération et donc pour renoncer à l’identité de Lourdes et de son pays, 20 voix contre cette grande agglomération et pour constituer une communauté de communes regroupant la communauté de communes du Pays de Lourdes, la communauté de communes de Batsurguère et la communauté de communes du Montaigu. Nous avons beaucoup de choses à dire sur cette réunion où ont été foulés au pied certaines solidarités, notamment celle autour de la ruralité. Avant de commenter notre rubrique intitulée « Les tops et les flops de la réunion de Saint-Pé » assortis de « On a aimé et on n’a pas aimé », nous mentionnerons certains résultats de votes qui ne sont pas passés inaperçus. D’après nos sources d’information, sur les 86 communes qui sont comprises dans le périmètre du projet préfectoral, au moins 61 d’entre elles et peut-être deux de plus depuis vendredi, ont voté contre ce projet de grande agglomération. Cela représente tout de même plus de 71% ! Cela signifie que la double majorité exigée par la loi NOTRe n’est pas remplie, à savoir la majorité des communes et la majorité de la population. En principe, cela veut dire aussi que si la grande communauté d’agglomération doit voir le jour, la préfète devra exercer son droit de passer outre. Cela serait tout de même surprenant puisqu’une circulaire adressée aux préfets recommande de ne pas utiliser cette procédure. En fait les deux villes, certes les plus importantes, Tarbes et Lourdes, ont voté pour la grande agglo, mais cela pour des raisons différentes car entre les deux conseils municipaux ce n’est pas le grand amour. Comment pourraient-elles alors travailler ensemble ? C’est carrément impossible. Josette Bourdeu acceptera-t-elle de se ranger derrière Gérard Trémège ? Gérard Trémège modifiera-t-il son jugement à l’endroit de sa collègue lourdaise ? A vous, chers lecteurs, de vous faire une opinion.

Nous revenons donc sur cette réunion de Saint-Pé-de-Bigorre. Et nous commencerons par les tops qui nous ont marqué lors du débat.

LES TOPS

On a aimé :

• L’intervention de Christiane Aragnou. La maire de Sère-Lanso (village constitué de 59 habitants, avec une densité de 13,82 personnes par km2) a parlé avec son cœur. Elle est intervenue sans agressivité, (ce qui n’a pas été le cas de Josette Bourdeu dans sa réponse : A retrouver dans les Flops). Elle a dit qu’il y avait eu un manque de pédagogie dans la présentation. « Qui pourra dire que le FPIC existera dans 5 ans ?  » a-t-elle interrogé ? Le vote du conseil municipal de Lourdes me brise le cœur. On n’a pas le droit de nous faire un guet-apens ».

Les arguments de Jean-Claude Beaucoueste. Le maire de Saint-Pé-de-Bigorre dont l’opposition à la grande agglo est connue, a mis l’accent sur la perte de l’identité lourdaise et du Pays de Lourdes, ce qui semble être le dernier des soucis de la maire de Lourdes et conseillère départementale du canton de Lourdes

2. Il a évoqué le problème de la gouvernance qui semble en préoccuper certains ou certaine. Il a insisté sur l’explosion du fonctionnement en cas de grande agglo, reprochant au passage que l’étude diligentée par la présidente n’ait pas été connue plus tôt (NDLR. ce qui aurait permis un débat contradictoire). La question du FPIC reste une grande inconnue. 2017 pourrait changer la donne. Pour lui (et pour d’autres) rien ne démontre l’intérêt d’aller vers une grande agglo. L’augmentation de la CFE, regardée par les entreprises, l’inquiète. « Et on nous parle ensuite de développement économique ?, rappelant que pour cela il existe Pyrénia. Autre sujet d’inquiétude et qui n’est pas assez évoqué, c’est le PETR. Une grande agglo ne pourra pas faire bénéficier les communes rurales de ses subventions. « On a questionné l’Etat à ce sujet. Il n’y a pas de réponse. La région a été interrogée également. On a droit à un double langage ». Et puis aussi un tacle vers ceux ou celles qui « veulent aller dans une grande agglo pour sauver leurs finances. Quel aveu d’échec ! ». J-C Beaucoueste ne croit pas à une grande agglo, tout comme à la grande région. Il se réfère au Pays Basque où il n’y a pas non plus l’unanimité, pourtant mise souvent en avant. Il note enfin l’absence de projet de territoire. « Et si l’on part dans une grande agglo, les communes rurales n’auront pas droit à la parole. On signera leur mort ». Peu après le maire de Saint-Pé a insisté sur la nécessité de faire des économies, faisant un rapprochement avec la mutualisation et l’escalade des embauches, dont plusieurs directeurs. « Et puis, lança-t-il, arrêtez de croire que les territoires créent de l’emploi ».

Marie-Bernadette Xerri. Elle a fait allusion à une déclaration de Josette Bourdeu selon laquelle il n’y avait pas de honte à ce que la maire de Lourdes soit présidente de la grande agglo. « Effectivement, a-t-elle dit, la maire de Lourdes a toute sa place dans la grande agglo. Par contre, lorsque je vois le débat ici, que je vois les difficultés à élever un débat contradictoire, quand je vois votre manque de respect envers la ruralité lorsque vous vous avachissez sur votre chaise pour vous moquer de vos contradicteurs, oui tant que Mme Bourdeu sera maire de Lourdes on peut avoir effectivement honte  »

Claude Heintz (opposition, divers droite). Après avoir rappelé qu’il avait déjà voté contre le projet de la grande agglo au conseil municipal et au conseil communautaire, il a fait une longue intervention qui a suscité le commentaire suivant de la présidente : « Regardez-le, il prend son pied ! ». Il s’est appuyé sur des arguments objectifs, reprenant ceux développés par les opposants et auxquels les partisans de la grande agglo ont du mal à répondre. (AUDIO)

LES FLOPS

On n’a pas aimé :

Le comportement de Josette Bourdeu. Elle a d’abord lu un rapport qui lui avait été préparé par ses services. Et n’a pas été convaincante dans ses réponses, trop souvent marquées par une agressivité. Son refus répété de faire procéder à un vote à bulletins secrets (avec l’intervention du DRH qui lui a offert sur un plateau la règle du tiers des membres nécessaires pour réclamer un vote à bulletins secrets) illustre bien la PEUR qui s’était emparée d’elle, une crainte d’être mise en minorité alors qu’un vote à mains levées a pu inciter certains élus à ne pas la contrarier. La façon a incontestablement manqué d’élégance. On n’a pas aimé sa façon de laisser entendre qu’elle n’avait jamais dit que la présidence de la grande agglo ne l’intéressait pas. Et pourtant…

Le silence des élus lourdais. A part Gérald Capel qui a rappelé qu’il ne s’agissait que d’un avis et qui n’a jamais caché l’intérêt qu’il y avait, selon lui, à rejoindre la grande agglo, on a été frappé par le silence des élus lourdais qui pèsent beaucoup à la CCPL (24 délégués sur 48). Il y a bien eu Philippe Subercazes qui est intervenu juste avant de passer au vote. Force est de reconnaître que nous n’avons rien compris à sa curieuse argumentation, lui qui, il n’y a si longtemps, se disait prêt à voter contre la grande agglo. On met en ligne l’audio où il a commencé à nous parler de « la crise qu’il a fallu subir et qui a eu l’avantage de faire travailler ensemble la ville de Lourdes et le Sanctuaire ». (AUDIO). Rejoindre la grande agglo, pour lui ça coule désormais de source !

Le forcing du tandem de Poueyferré. Le maire de Poueyferré Jean-Louis Cazaubon et son adjoint Stéphane Artigues ont fait feu de tout bois pour tenter de convaincre leurs collègues. Etonnant pour des élus ruraux d’aller à l’encontre de leurs autres collègues du pays de Lourdes. Jean-Louis Cazaubon a rappelé le résultat serré de Poueyferré qui s’est traduit dernièrement par un score de 8 à 7 en faveur de la grande agglo. Renseignement pris auprès d’un adjoint, c’est une procuration qui a peut-être fait la différence. Quand on sait d’où venait cette procuration, rien d’étonnant que le vote final penche du côté où le souhaitait le maire de Poueyferré. Ce dernier s’est beaucoup appuyé sur l’étude de Challenge Publics pour argumenter alors que ladite étude avait présenté des chiffres discutables qui ont été démontés par d’autres. Il a sorti des chiffres provenant de la feuille d’impôts d’un contribuable de Poueyferré pour montrer l’intérêt qu’il y avait d’aller à la grande agglo, sans que l’assemblée en ait eu connaissance et en étudie la véracité. On a eu l’impression parfois qu’à son corps défendant, il mélangeait les carottes et les navets. Il s’inquiète de la hausse de la fiscalité. Il oublie de noter qu’il a voté lors du budget de la CCPL une hausse d’impôts de plus de 16%. On n’a pas aimé non plus l’assurance de Stéphane Artigues dans son analyse, contestant les chiffres qui lui étaient opposés. Sans en apporter la preuve.

Le vote du maire de Paréac. Marcel de la Conception a voté pour la grande agglo. C’est son droit. Seulement son conseil municipal réuni pour délibérer avait voté contre. Et mandat lui avait été donné, nous a-t-on assuré, de suivre l’avis de la majorité de ses conseillers municipaux, c’est-à-dire de voter contre. Inutile de dire que ça fait du bruit dans le secteur. 

G.M.