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Après 24 ans de présidence, Jean-Louis Cazaubon quitte la Chambre d’Agriculture des H-P avec la satisfaction du devoir accompli

vendredi 11 janvier 2019 par Rédaction

La séance de vœux qui s’est déroulée hier soir à la Chambre d’agriculture était empreinte de nostalgie puisqu’elle coïncidait avec la fin de 24 ans de mandat du président Jean-Louis Cazaubon et de son équipe. Pour l’occasion, les personnalités, le monde agricole étaient nombreux. Brice Blondel, préfet des Hautes-Pyrénées qui a pris récemment ses fonctions était présent. A ses côtés on notait Jeanine Dubié, députée, Viviane Artigalas, sénatrice. Autres élus présents : Gérard Trémège, maire de Tarbes et président de l’agglomération Tarbes-Lourdes-Pyrénées ; Chantal Robin Rodrigo, Maryse Beyrié vice-présidentes du conseil départemental, plusieurs conseillers départementaux et maires.

Dans un long discours, émaillé de traits d’humour, Jean-Louis Cazaubon a passé en revue les sujets d’actualité et a dressé le bilan de ses 24 ans à la présidence. Il a souhaité que l’équipe FDSEA-JA qui se présente pour les élections 2019 remporte le succès.

Le discours de Jean-Louis CAZAUBON

Président

Je veux tout d’abord vous remercier d’assister aussi nombreux à cette cérémonie des vœux ; sachant que ce soir ; il y a de la concurrence. En effet, d’autres rassemblements de ce type ont lieu à la même heure.

Je tiens tout d’abord à saluer Monsieur le Préfet des Hautes-Pyrénées nouvellement installé dans notre département. Nous avons déjà eu l’occasion de nous rencontrer à plusieurs reprises.

Mesdames la ou les députés et sénatrices ; Mesdames et Messieurs les Conseillers Départementaux, Mesdames et Messieurs les Présidents et Directeurs d’Organismes Consulaires. Mesdames, Messieurs, chers amis.

Votre présence ici témoigne de l’intérêt que vous portez à l’agriculture de ce département et surtout aux femmes at aux hommes qui la composent ainsi qu’à notre organisme, la Chambre d’agriculture.

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Au tout début de cette nouvelle année, l’un de mes vœux sera de voir les équipes de la Chambre d’Agriculture s’engager avec autant d’ardeur et d’enthousiasme au service des agriculteurs des Hautes-Pyrénées, qu’elles l’ont fait jusqu’à maintenant.

Je dis cela car les chantiers que nous avons engagés sont très nombreux….

Dans le cadre d’Ambition Pyrénées, l’action menée en collaboration avec le Conseil Départemental, la Ville de Tarbes, aujourd’hui l’agglo, les autres Chambres consulaires est la commercialisation des produits Hauts-Pyrénéens sous la marque « HaPy-Saveurs » ; cette marque devant, à terme, permettre aux producteurs de bénéficier d’une valeur ajoutée. Nous souhaitons, en fait, tisser un pacte avec les consommateurs, car une partie de ces derniers appellent le terroir de leurs vœux.

Pour cela, il nous appartient de convaincre les distributeurs. C’est plutôt bien engagé car à ce jour GMS, Bouchers Bovins, Ovins, Porcins, restaurateurs, et prochainement les viticulteurs proposent ces produits à la vente.

L’approvisionnement de la restauration collective avec la création de la Plateforme de regroupement (SCIC), de l’offre « Mangeons HaPy » (expliquer légumerie Conseil Départemental : collèges, lycées, écoles primaires).

Toujours dans cette posture de recherche de valeur ajoutée, nous animons également plusieurs projets, à savoir : Lait Fleur de Bigorre, Poule noire d’Astarac Bigorre, Fromagers de Bigorre. On les appelle : les filières territorialisées.

Des groupes se forment aux 4 coins du département, animés par des leaders qui prennent des initiatives.

Oui, nous pouvons nous féliciter d’avoir inculqué cette culture de création de valeur ajoutée.

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Autre grand chantier à poursuivre sur le département : la création de ressources en eau. Je veux ici rappeler quelques chiffres : le Bassin Adour Garonne est déficitaire de 250 millions de m3, mais il pleut sur ce même Bassin 90 milliards, je dis bien milliards de m3 d’eau annuellement. Les nappes d’eau, quant à elles, sont évaluées à 500 milliards de m3.

Les ouvrages de stockage de l’eau dont dispose le Bassin Adour Garonne ont une capacité de 3 milliards de M3.

Heureusement que nos prédécesseurs ont agi avant nous. En effet, je souhaite souligner ici que ce déficit de 250 millions, nos anciens l’auraient comblé depuis longtemps, car, d’une part, ils ne vivaient pas sous la dictature des dogmes, et parce que, d’autre part, ils avaient la volonté, or, lorsqu’il y a la volonté, il y a un chemin.

Ce n’est pas l’eau qui manque, c’est notre capacité à la stocker pour l’utiliser. Un rappel à la vérité – Irriguer c’est manger aujourd’hui, mais plus encore, c’est espérer manger demain.

Un autre rappel 70 % des volumes stockés sont utilisés pour le soutien d’étiage et non pour l’irrigation.

S’agissant des Hautes-Pyrénées, je m’adresse à vous Monsieur le Préfet, car nous avons une opportunité de création de ressources avec l’utilisation des gravières. Nous avons, en effet, mis en place une expérimentation d’un pompage dans la gravière de Vic en Bigorre pour rejeter l’eau dans l’Adour, et cette expérimentation est devenue définitive et pérenne.

Au départ, nous pouvions disposer de 500 000 M3 d’eau.

Cette gravière croît de 1,2 ha/an, et aujourd’hui nous pouvons utiliser un million de m3 d’eau à partir de ce site. Cette expérimentation peut être dupliquée, aussi d’autres sites peuvent être mis en service sur la Plaine de l’Adour, Chis (HP), Cahuzac (Frontière Gers). Cette nappe de l’Adour, placée au pied des Pyrénées, a la faculté de se reconstituer rapidement chaque année ; 3 ou 4 millions de m3 sont ainsi mobilisables pour des sommes modiques.

S’agissant du Louet 2, je rappelle ici que nous avons organisé une réunion sous la houlette de Madame Baudouin-Clerc, Préfète, avec tous les acteurs ayant capacité à agir dans ce domaine. Dans le cadre de cette réunion, nous avions convenu, à l’unanimité, d’abandonner les 2 projets faisant l’objet de discussions depuis plus de 20 ans, j’évoque ici l’Ousse et la Géline qui, pour des raisons diverses, rencontraient tous deux des oppositions, et, en contrepartie, nous devions faire émerger ce projet de Louet 2. Nous pouvons observer aujourd’hui, à savoir 3 ans après cette volonté affichée, que rien ne se fait jour.

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Un projet de territoire est en cours après avoir succédé à un audit patrimonial. Force est de constater que ces procédures sont de formidables ralentisseurs de projets qui je l’espère ne seront pas des fossoyeurs desdits projets.

Je suis d’un naturel optimiste et la plupart du temps je privilégie la marche en avant, les initiatives et les constructions aux pleurnicheries et plaintes qui ne mènent à rien, mais je ne peux passer sous silence l’Agribashing dont est victime l’agriculture au niveau national, avec toutes les retombées au niveau local. Il faut rappeler qu’au niveau régional, l’agriculture et l’agroalimentaire représentent 165 000 emplois et 22 milliards de chiffre d’affaires annuel. Il faut souligner que ces emplois sont répartis sur tout le territoire régional et ne sont pas concentrés uniquement sur les métropoles régionales.

J’ai évoqué les démarches territoriales, mais il ne faut pas oublier les filières longues. Rappelons que les céréales exportées représentent la valeur de 52 Airbus, ceci après avoir nourri les français. Les vins et les spiritueux exportés représentent, quant à eux, la valeur de 75 airbus.

Je ne connais pas la valeur des fromages et des produits laitiers exportés, mais ils prennent également leur part dans lesdites exportations ; tout ceci pour démontrer que l’agriculture est un pilier de l’économie française et ceci est à opposer à ces associations anti-viande, anti-gavage, antitout, et à ces individus aux estomacs pleins qui oublient que sur la planète 1 milliard d’êtres humains ont faim, et que même dans notre pays, la France, des familles peinent à se nourrir.

Eh bien cette minorité veut nous imposer un mode de vie, un modèle alimentaire issu de sa réflexion où par snobisme ou bien encore par suivisme de telle ou telle célébrité, qui après avoir vécu des excès de tous ordres, veut, sur le tard, se racheter une conscience. Pourquoi ai-je besoin de soulever ce point ? Je suis choqué lorsque je vois des municipalités emboiter le pas à ces associations, allant même jusqu’à distribuer leur journal et répéter à leur tour que pour produire 1 kilo de viande il faut utiliser 16 000 litres d’eau.

Ceci est une foutaise de plus ; Pour certains d’entre vous, vous m’avez déjà entendu le dire, mais je vais le répéter :

Un bovin, tout au moins dans les Hautes-Pyrénées, mais pas uniquement, consomme de l’herbe sur laquelle il a plu, durant toute sa phase de croissance. Oui, mais cette herbe n’est valorisable que par les ruminants, car sur ces surfaces, nous ne pouvons y faire pousser ni du soja ni des pois, à savoir des protéines végétales, pour remplacer les protéines animales qui permettraient de répondre à la philosophie de cette minorité. Ou alors peut-être le jour où les végans se mettront à quatre pattes et iront pâturer les pentes du Tourmalet ou toutes autres estives des Pyrénées (formidables puits de carbones), nous pourrons commencer à discuter.

Mais imposer à nos enfants ou à nous-mêmes un jour sans viande et faire croire que cela est une super idée pour sauver la planète est une imposture. Comme beaucoup d’entre vous, je suis un flexitarien. Pour ma part, je ne mange pas de la viande à tous les repas. Je laisse la liberté aux végétariens de consommer ce dont ils ont envie, et je peux même les soutenir dans leur démarche, mais me laisser imposer un modèle alimentaire par des associations qui trouvent là un moyen d’exister, ça jamais.

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J’ai évoqué les chantiers ouverts et à poursuivre et je parlerai maintenant du bilan de cette équipe qui va se retirer dans quelques jours.

24 ans de mandat, c’est long, mais quand j’y pense, je me dis que c’est vite passé. Oh je sais bien que quelques jeunes grincheux doivent dire, « ces vieux on les a assez vus, place aux jeunes ou aux moins vieux », aussi quitte à indisposer, je vais rappeler ici quelques faits de notre long mandat, marquants et déterminants pour l’existence de l’agriculture départementale. Je me dois également de citer, à cet instant même de mon intervention, la maxime que j’emploie assez régulièrement et qui est d’une réalité implacable, à savoir : « la reconnaissance est une maladie du chien qui n’est pas transmissible à l’homme ».

Oui ! Les agriculteurs des Hautes-Pyrénées peuvent dire merci à la Chambre d’agriculture de leur département.

  1. En effet, la reconnaissance des surfaces collectives (estives) qui a été reconnue comme étant la continuité des exploitations, génère, annuellement, grâce aux actions menées par la Chambre d’Agriculture, 12 millions d’euros pour les exploitants transhumants des Hautes-Pyrénées.

75 % des installations bénéficiant de la DJA sont situées en zone de montagne, posez-vous la question de savoir pourquoi !...

  1. S’agissant de l’accord sur les volumes prélevables, les agriculteurs pourront continuer à utiliser leurs quantités d’eau de référence jusqu’en 2027, la Chambre d’Agriculture a, en effet, obtenu l’allongement de ce dispositif. Après 2027, ce sera un autre combat.
  2. Je passerais sous silence certaines MAE arrachées au niveau national au grand dam de l’Administration régionale qui a dû se contenter de les appliquer.
  3. Les filières territorialisées, que je n’ai pas nommées tout à l’heure, car elles ont déjà passé le stade d’émergence et sont devenues des produits identitaires de notre département : Porc Noir de Bigorre, Haricot Tarbais, Barèges Gavarnie, reconnues AOC ou IGP. C’est ici qu’elles ont été relancées et animées par les techniciens de la Chambre d’agriculture.
  4. La salle de découpe et de transformation de Lourdes a été initiée et portée par la Chambre d’agriculture. Elle est utilisée aujourd’hui par 300 agriculteurs et porte à ce jour 15 emplois à plein temps.

Toutes ces démarches sont aujourd’hui une source de revenus pour les agriculteurs des Hautes-Pyrénées et ont consolidé des installations qui génèrent des emplois.

Oui nous sommes atypiques et nous le revendiquons, notre territoire n’est pas un territoire béni des dieux en terme de rendement par hectare, mais ce territoire a d’autres atouts et nous avons essayé de faire de nos handicaps des atouts.

Nous avons toujours privilégié la proximité : nos antennes aux 4 coins du département ont été édifiées, pour que nous soyons au contact de nos mandants au quotidien.

Les 2000 et quelques dossiers PAC que nous réalisons en soutien à nos agriculteurs traduisent bien cette volonté de proximité.

Oui nous voulons être présents dès l’installation et à chaque étape de développement de ces entreprises, comme le médecin de famille qui suit son patient dès la naissance et à chaque étape de sa vie.

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A cet instant, je veux remercier les partenaires avec lesquels nous travaillons, j’oserai dire, « en bonne intelligence » :

S’agissant de vos équipes Monsieur le Préfet, qu’il s’agisse de la DDT, de la DDCSPP, les hommes et les femmes se sont succédés au fil des années, mais la collaboration a toujours été excellente.

Le Conseil Départemental qui a toujours soutenu nos actions et nos initiatives et avec lequel nous nous préparons à franchir un nouveau cap ; qu’il s’agisse de l’utilisation des produits HaPy et de la promotion de la viande ou bien encore de la complémentarité entre la légumerie et la Plateforme de la SCIC « Mangeons HaPy ».

 Son Président - ses services et en particulier Claude Lafonta

 

Les organismes agricoles qui font partie de la famille : FDSEA, JA, CER65, MSA, Groupama, Crédit Agricole, Les Cuma ; avec qui nous avons toujours privilégié la complémentarité.

Merci à vous les élus de la Chambre d’agriculture qui m’avez accompagné, pour certains, pendant ces 24 années, et pour d’autres un peu moins. Mais ça fait quand même un certain temps.

Nous avons formé une équipe complémentaire et parfaitement soudée, et je le dis en toute modestie « reconnue au niveau régional et même national ».

Je veux associer ici les équipes d’encadrement, les Responsables de Service, mais aussi vous, tous les collaborateurs. Un merci particulier aux Directeurs : au nouveau que je connais de longue date, mais avec qui la collaboration aura été trop courte. A l’ancien : Alain DUGROS avec lequel j’ai passé 22 ans. Et aussi, mon Assistante, Véronique DEBLADIS avec laquelle j’ai partagé les bons et les mauvais jours durant vingt et un ans, et cela sur des créneaux horaires qui dépassaient largement la législation du travail. Nous avons travaillé dans une confiance totale, ceci est plutôt rare pour être signalé.

Je quitte et nous quittons la Chambre d’Agriculture avec la satisfaction du devoir accompli. Nous constatons avec plaisir que le nombre de reprises d’exploitations, au delà des installations aidées a augmenté de 40 % ces trois dernières années. Il faut le signaler et notre action atypique dans cette situation y est pour quelque chose, soyez-en sûrs. Oui, je suis persuadé que l’agriculture des Hautes-Pyrénées a un avenir, que ce soit dans un rôle de multifonctionnalité ou dans son rôle nourricier de l’humanité, et je suis également persuadé que l’équipe issue de nos rangs qui se prépare à la relève pilotera la Chambre d’Agriculture avec efficacité au service des agriculteurs de Bigorre.

Pour vous-mêmes et pour tous ceux qui vous sont chers,

EXCELLENTE ANNEE A TOUS