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Aménagement de la RN 21 : Déviation d’Adé

jeudi 21 février 2019 par Rédaction

Suspicion d’amiante environnemental sur l’éperon rocheux de Cambidos : une réunion publique suivie par un large auditoire

Mardi soir, une réunion publique d’information s’est tenue à la salle des fêtes d’Adé qui était pratiquement pleine. Il est vrai que l’ordre du jour était important puisqu’il s’agissait du tracé de la déviation d’Adé, interrompu suite à la présence d’une roche susceptible de contenir de l’amiante environnemental, au niveau de l’éperon rocheux de Cambidos, se trouvant sur le tracé de la déviation. Des représentants de la DREAL ((Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du Logement) de Toulouse, un expert géologue du CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) s’étaient spécialement déplacés. La réunion était présidée par Samuel Bouju, secrétaire général de la préfecture des Hautes-Pyrénées.

« Ce projet est important, structurant. Je remercie M. le maire pour son accueil, les cadres de la DREAL qui ont fait le déplacement depuis Toulouse. C’est un projet complexe. On a ressenti le besoin de transparence. C’est un devoir que l’Etat vous donne cette information. Ça participe aussi pour nous de la bonne conduite et du bon déroulement des opérations. Ce soir, pas de tabous, pas de retenue. C’est important qu’on puisse répondre à toutes les questions sur ce projet très technique, très complexe », a déclaré d’entrée Samuel Bouju.

I - Objectif et localisation des reconnaissances géologiques

L’opération de mise à 2x2 voies de la RN21 entre Tarbes et Lourdes comporte deux sections :

♦ section Tarbes-Marquisat de 9,5 km, mise en service depuis décembre 2012 ;

♦ section Marquisat-Lourdes, dite déviation d’Adé, d’une longueur de 6 km, en études.

Le tracé de la déviation d’Adé nécessite de terrasser une partie de l’éperon rocheux de Cambidos.

Les résultats des études géotechniques ont mis en évidence en 2014 la présence, sur le secteur limité de l’éperon de Cambidos, d’une roche susceptible de contenir de l’amiante environnemental.

Les analyses réalisées de 2014 à 2016 sur quelques échantillons par le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) ont montré l’absence de fibres d’amiante libres mais la présence de minéraux à l’intérieur de certaines roches susceptibles de libérer des fibres d’amiante et/ou des fragments de clivage1.

Les reconnaissances géologiques sont destinées à éclairer l’entreprise qui sera chargée des travaux afin qu’elle détermine les méthodes appropriées de terrassement de l’éperon. Les reconnaissances géologiques permettront de localiser les zones de l’éperon susceptibles de contenir de l’amiante environnemental et/ou des fragments de clivage.

II - Financement de l’opération

L’aménagement de la déviation d’Adé a été inscrit au Contrat de Plan Etat Région 2015-2020 pour un montant de 32,3 M€, avec la clef de répartition suivante :

- L’Etat : 45 %

- La Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée : 27,5 %

-  Le Conseil départemental des Hautes-Pyrénées : 27,5 %

III — Description des investigations à mener

La réunion publique du 19 février 2019 a pour objet d’informer le public des investigations qu’il est nécessaire de mener pour localiser les zones de l’éperon susceptibles de contenir de l’amiante environnemental et/ou des fragments de clivage et ainsi éclairer la future entreprise afin qu’elle détermine les méthodes appropriées de terrassements de l’éperon.

Deux séries d’analyses vont être réalisées dans l’air et dans le sol :

1 - Il est prévu de réaliser, en mars 2019, avant toute investigation sur le terrain, un état zéro de l’air ambiant et de l’air intérieur en installant des capteurs :

• sur l’éperon rocheux et à proximité de l’éperon, près de la voie ferrée, à proximité des habitations les plus proches de l’éperon ;

• à l’intérieur des habitations les plus proches de l’éperon

1 Lorsqu’on applique certaines contraintes mécaniques, les minéraux de la famille des amphiboles peuvent se briser et former des fragments de clivage. Les fragments de clivage répondent aux critères dimensionnels des fibres d’amiante fixés par l’organisation mondiale de la santé, sans toutefois relever de la réglementation amiante. Par principe de précaution, les recommandations applicables à l’amiante le sont également aux fragments de clivage.

La carte ci-après illustre les sites d’installation des capteurs :

Les capteurs

2 - Les reconnaissances géologiques concernent :

• en avril 2019, la réalisation, par le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), d’une vingtaine de prélèvements manuels dans les couches superficielles de l’éperon rocheux ;

• de juin à septembre 2019, la réalisation par une entreprise privée de dix carottages dans les différentes couches géologiques de l’éperon rocheux, jusqu’au cœur de l’éperon.

IV - Conditions de réalisation des sondages géotechniques

La suspicion d’amiante au sein de l’éperon rocheux impose des conditions particulières de réalisation.

Afin de garantir la santé des travailleurs et des riverains, par principe de précaution, les prélèvements manuels dans les couches superficielles de l’éperon et les carottages seront réalisés suivant les mêmes recommandations et dans les mêmes conditions que si la présence d’amiante était avérée. Ainsi, la réglementation applicable en cas d’intervention sous conditions amiante sera strictement respectée.

Les carottages seront réalisés après l’obtention et en tenant compte des résultats des prélèvements dans les couches superficielles de l’éperon rocheux et de l’état zéro de l’air.

L’entreprise chargée de réaliser les carottages disposera des compétences et accréditations requises et mettra en oeuvre une méthode répondant au cadre général d’intervention fixé dans le cahier des charges. Celui-ci prévoit que l’entreprise doit tendre vers l’objectif d’émission de zéro fibre d’amiante et/ou de fragment de clivage par litre d’air et, en tout état de cause, doit respecter le seuil de moins de 5 fibres/1 d’air fixée par le code de la santé publique (article R.1334-29-3 de ce code).

Une phase test sera réalisée avant les carottages, afin de valider le protocole d’intervention prévu par l’entreprise. Le cahier des charges prévoit que :

♦ l’entreprise réalisera une journée de forages, avec des mesures de l’air ambiant à proximité des habitations les plus proches de l’éperon rocheux ;

♦ un opérateur mandaté par la DREAL réalisera, lors de cette journée de forages, des mesures de l’air dans le cadre d’un contrôle extérieur complémentaire aux mesures de l’entreprise ;

♦ selon les résultats obtenus, la DREAL décidera le lancement ou non du chantier de carottages.

Pendant toute la durée du chantier, des mesures de contrôle de l’air seront réalisées, par un opérateur mandaté par l’État, à proximité des habitations les plus proches de l’éperon rocheux et à l’intérieur de deux ou trois habitations. Le chantier sera interrompu si le seuil de moins de 5 fibres/1 d’air fixé par le code de la santé publique n’était pas respecté. Un nouveau processus devra alors être proposé par l’entreprise, qui donnera lieu à la réalisation d’une nouvelle phase test avant de pouvoir reprendre les carottages.

V - Information des riverains

Les riverains seront tenus informés de l’état d’avancement des investigations menées. Plusieurs restitutions sont d’ores et déjà prévues :

- un retour spécifique, dès les résultats connus, auprès de chaque riverain qui aura accepté la mise en place de capteurs à l’intérieur de son habitation, pour la réalisation des mesures de l’air dans le cadre de l’état zéro et lors de la réalisation des prélèvements dans les couches superficielles ;

- un retour au public, en mai/juin 2019, sur l’ensemble des résultats de l’état zéro de l’air ambiant et de l’air intérieur, ainsi que sur les résultats des prélèvements réalisés dans les couches superficielles de l’éperon rocheux ;

- une réunion publique pour présenter les conclusions du rapport de repérage exhaustif de l’amiante établi par le CEREMA qui sera mis à disposition du public.

Pourquoi des études n’ont-elles pas été conduites quand le projet a été lancé ? Réponse de Cyril Portalez, directeur adjoint de la DREAL :

L’objectif est d’avoir une connaissance plus précise de cet éperon rocheux de Cambidos pour en établir une cartographie géologique et géotechnique plus précise, et d’identifier les zones susceptibles de contenir de l’amiante environnemental, a souligné, dans sa présentation, Isabelle Saint-Pierre, adjointe, chef de division pour la maîtrise d’ouvrage des routes nationales de Toulouse à la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du Logement). Trois actions sont prévues en 2019 (Audio ci-dessous)

Après un long échange avec la population, Samuel Bouju concluait :