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Le bel hommage du Souvenir Français à René Sarrazin, héros de la Résistance

mercredi 15 décembre 2021 par Rédaction

C’est sous des trombes d’eau qu’a eu lieu la cérémonie organisée par le comité lourdais du Souvenir Français, présidé par Louis Cazalas, en hommage à René Sarrazin, héros lourdais de la résistance qui s’est particulièrement illustré durant la guerre 39-45. Cette cérémonie s’est déroulée devant la sépulture familiale, au cimetière de Langelle, en présence de sa fille Dany Sarrazin, de son compagnon Jean-Paul Courtade, de ses petites filles, du maire de Lourdes Thierry Lavit qu’accompagnaient Philippe Ernandez, premier adjoint, Jean-Georges Crabarie, conseiller municipal délégué aux anciens combattants, de Sylvie Barboteau, présidente départementale du Souvenir Français, du colonel Daniel Lavigne et de plusieurs membres des associations patriotiques avec les porte-drapeaux, des élèves de la classe de CM2 de l’école Honoré Auzon avec leur professeur Pascale Bongaillos et de Catherine Lavit, inspectrice de l’éducation nationale de la circonscription Lourdes-Bagnères.


L’hommage de Louis Cazalas, président du comité local du Souvenir Français


Né le 15 décembre 1915 à Sahouria, village algérien, René Sarrazin s’engage en 1934 à l’âge de 19 ans, au 6ème régiment de Dragons basé à Vincennes. En 1939, il est affecté au 2ème Dragons d’Auch, puis muté au 2ème Hussards de Tarbes. Dès l’entrée des allemands en zone libre, le Préfet Legentil l’admet dans sa garde civique où il croise un groupe d’officiers et de sous-officiers avec qui il formera, en 1943, le Corps Franc « P » dit Pyrénéen. Dès lors, il participe à de nombreuses missions avec un courage et une audace exemplaires, d’abord clandestinement : sabotages, destructions, renseignements, parachutages, exécutions de traitres, etc.. puis dans les combats de la libération, successivement dans les départements du Sud-Ouest, les Vosges et enfin en Allemagne jusqu’à l’abdication de celle-ci.


Héros de la résistance, nombreuses sont les actions périlleuses et spectaculaires auxquelles il a participé. Voici les plus marquantes :


- Dans la nuit du 24 au 25 mars 1944, chef d’une équipe de protection, il contribue à l’évasion du lieutenant Céroni , du Corps Franc « P », et de Montis , chef du mouvement « Combat », arrêtés la veille par la Gestapo. Emprisonnés au quartier Soult, les deux détenus ont ainsi eu la vie sauve. Les supplices que leur aurait infligés la gestapo pour obtenir des aveux dont aurait eu à souffrir la résistance locale leur ont été évités. 


- Dans la soirée du 31 mars 1944, chef d’une petite équipe de répression, il est chargé d’enlever et d’exécuter Vidoni, Sous-Chef de la Gestapo de la ville de Tarbes. Ce dernier, ayant pressenti le piège, sort du bar « L’OBSTACLE » et dégaine son révolver. René Sarrazin et son adjoint Viltar ne lui laissent pas le temps de s’en servir, l’abattent immédiatement et s’enfuient au travers de passants affolés. Quand on sait que ce bar, situé place de Verdun, face à l’Hôtel Moderne devenu le P.C. du Commandant allemand de la garnison, on mesure mieux les risques encourus lors de cette mission.


- Dans la nuit du 14 au 15 avril 1944, à la tête d’un groupe déterminé, il participe à l’opération de sabotage de la production aéronautique allemande de l’usine Hispano-Suiza de Soues. Le succès de cette opération a évité le bombardement de l’agglomération tarbaise.


- Arrêté le 30 mai 1944 par la Gestapo, torturé pour lui faire donner les noms de ses chefs et les emplacements des dépôts d’armes, il ne dira rien. Après une première tentative d’évasion malheureuse, il réussit à s’enfuir de la prison du Quartier Soult, le 9 juin, en compagnie de deux camarades, Pontico et Garcies, qu’il a convaincus de sauter avec lui par une fenêtre du premier étage. Saut exécuté sans blessure à travers le toit d’un poulailler.


- Le 11 juin 1944, ayant rejoint sa section dès son évasion, il prend le commandement de 47 hommes du maquis. A Castéra Lou, village haut-pyrénéen, il prend une part très active à l’embuscade montée contre un convoi de 21 camions allemands. Il ne se retirera qu’après quatre heures de combat causant des pertes importantes à l’ennemi.


- Le 21 juin 1944, dans les environs de Castéra Lou, il réceptionne un parachutage de quatre tonnes de matériel et organise son acheminement vers les unités destinataires.


- Le 13 juillet 1944, en déplacement avec sa section dans les Basses-Pyrénées, aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques, il se heurte à une colonne de soixante camions allemands, à proximité du village de Monassut. Les pertes de l’ennemi sont lourdes, mais douze de ses hommes sont morts. Leurs noms sont gravés sur une stèle adossée au mur du cimetière communal. 

 

Le département des Hautes-Pyrénées est libéré le 20 août 1944. Le Corps Franc Pommiès s’illustre encore dans les combats du Nord-Est de la France, à Autun, dans les Vosges, puis en Allemagne sous les couleurs du 49ème Régiment d’Infanterie.


Le 22 novembre 1944, blessé par balle au Thillot, René Sarrazin refuse d’être évacué, confirmant une fois encore ses belles qualités de chef, notamment lors de la prise de Sonnenberg.


Ses nombreux actes de bravoure, dont nous ne citons qu’une partie, lui ont valu de nombreuses décorations :


Croix de Guerre 39/45 avec deux citations dont trois avec palmes

Médaille de la Résistance décernée le 30 mars 1945

Médaille Militaire remise par le Général Charles de Gaulle le 19 mai 1945 à Stuttgart

Croix du Combattant Volontaire de la Résistance le 16 novembre 1955

Chevalier de la Légion d’Honneur, nomination du 10 juillet 1964

Officier de l’Ordre National du Mérite, nomination du 28 avril 1994


René Sarrazin est décédé à Lourdes le 23 mars 2006 à 16 heures 15.


Après l’allocution du premier magistrat lourdais, les élèves de Pascale Bongaillos entonnèrent Le Chant des Partisans. Suivirent le dépôt de gerbes, la sonnerie aux morts et La Marseillaise. 


Pour terminer, les personnalités et Dany Sarrazin ont salué les porte-drapeaux, les représentants des associations patriotiques, les deux gendarmes vêtus en uniforme d’époque du Corps Franc Pommiès, les élèves du CM2 et leur professeur.