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Ouverture des 1ères Rencontres pyrénéistes de Lourdes

samedi 17 septembre 2022 par Rédaction

Ce samedi, en début d’après-midi, dans le cadre du centenaire du Musée pyrénéen-Château Fort de Lourdes, devant une assistance fournie,se sont ouvertes les premières rencontres pyrénéistes de Lourdes. C’est Sylvie Mazurek, adjointe au maire de Lourdes en charge de la Culture, qui a prononcé le discours d’accueil.


Le discours de Sylvie Mazurek 


Madame la Sénatrice,

Mesdames et Messieurs les élus en vos grades et qualités,

Madame la Conservatrice honoraire du Musée pyrénéen,

Madame la Conservatrice actuelle du Musée pyrénéen,

Monsieur le Conservateur Général du Patrimoine, Directeur des Archives et du Patrimoine des Hautes-Pyrénées,

Madame la Conservatrice en chef du Patrimoine, Conseillère pour les musées de la DRAC Occitanie

Monsieur le Président de l’Association des Amis du musée pyrénéen

Madame la Présidente de l’Association Montagnes Cultures Avenir de Gavamie Gèdre Monsieur le Président de l’Association Une marque pour les Pyrénées,

Monsieur le directeur de l’Observatoire du Pic du Midi,

Monsieur le directeur du Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées

Mesdames et Messieurs les partenaires du Musée Pyrénéen,

Mesdames et Messieurs les descendants des pyrénéistes,

Mesdames et Messieurs les amis et les abonnés du Musée pyrénéen,

Mesdames et Messieurs les présidents d’associations,

Mesdames et Messieurs les agents du château fort - Musée pyrénéen, actifs et retraités, et agents de la Ville de Lourdes,

Mesdames et messieurs,

Bienvenue à toutes et à tous pour ces rencontres pyrénéistes organisées à l’occasion du centenaire de l’inauguration du Musée pyrénéen en 1922. Mes premières pensées se dirigent bien sûr vers les fondateurs du Musée, Louis et Margalide Le Bondidier, qui reposent au cœur du cirque de Gavarnie.

Ces deux Lorrains, jeunes adultes habitant la vallée de Campan, se prirent de passion pour les Pyrénées au point de bâtir le projet insensé d’installer un musée pyrénéen dans l’enceinte médiévale du château perché, dominant la ville de Lourdes. Pendant vingt ans, ils remuèrent des montagnes, pour aboutir à leurs fins, pour transformer ce château en "microcosme des Pyrénées", selon le mot de Louis Le Bondidier. Offrir aux pèlerins de toutes nationalités une synthèse de la vie humaine dans toutes les vallées des Pyrénées, françaises et espagnoles, et de leur exploration. Vous connaissez le slogan du couple Le Bondidier, qui ouvre le projet muséal vers l’infini : "Rien de ce qui est pyrénéen ne doit nous être étranger".

Ces derniers se présentent accompagnés par le Touring Club de France, qui est un peu le ministère du Tourisme de l’époque. Celui-ci signe le 17 janvier 1920 la convention qui unit pour 99 ans la ville de Lourdes et le Touring Club, à charge pour ce dernier de fonder et d’administrer un musée pyrénéen au château fort de Lourdes. Le Musée pyrénéen deviendra un des plus grands musées régionalistes de France, dont le succès populaire atteindra les sommets.

Rassemblés aujourd’hui pour les 1ères rencontres pyrénéistes à Lourdes, je tiens à remercier chaleureusement l’association des Amis du musée pyrénéen ainsi que l’association Montagnes, Cultures, Avenir Gavarnie-Gèdre d’avoir organisé cette manifestation.

Bien étrange concept que celui de pyrénéisme, discuté, controversé, informe. La définition d’Henri Beraldi a cependant produit un élan intellectuel partagé par Louis Le Bondidier et tant d’autres à leur suite :

"L’idéal du pyrénéiste est de savoir à la fois ascensionner, écrire et sentir. S’il écrit sans monter, il ne peut rien. S’il monte sans écrire, il ne laisse rien. Si, montant, il relate sec, il ne laisse qu’un document, qui peut être il est vrai d’un haut intérêt. Si - chose rare - il monte, écrit et sent, si à un mot il est le peintre d’une nature spéciale, le peintre de la montagne, il laisse un vrai livre, admirable."

Cet après-midi, le pyrénéisme n’est pas un concept, c’est une réalité vivante, incarné par vous tous, descendants des grands noms de l’exploration — dans toutes ses composantes, du massif pyrénéen. Le pyrénéisme, ce n’est pas à l’instant où je vous parle des noms d’auteurs sur un ouvrage, sur une carte ou sur un objet, mais des visages et des regards. Une famille, la famille pyrénéiste.

Accueillir cette famille pyrénéiste à Lourdes, c’est placer notre ville au cœur des Pyrénées, projet que la municipalité que je représente porte au plus haut niveau en dialogue constant avec les services de l’Etat. Grâce au Plan Avenir Lourdes, signé au sein même du Château fort - Musée pyrénéen, nous transformerons la ville pour demain, renouant ainsi avec les mots de Victor Hugo, lequel découvrant la ville pour la première fois s’exclamait :

« Lourdes.- Arrivée magique. Magnifique donjon du treizième siècle sur un rocher. Le gave d’un côté, la ville de l’autre. Au fond les montagnes, hautes, abruptes, coupées de tranchées profondes d’où montent les brumes, le vent, le bruit.

À Lourdes commence la grande gorge des hautes Pyrénées qui s’épanouit à Vidalos, s’écarte et se divise en quatre ravins, et forme cette immense patte d’oie dont le centre est Argelès et dont les quatre ongles vont atteindre à l’occident Arbéost par la vallée d’Estrem de Salle et Aucun par le val d’Azun, au midi Cauterets par le détroit de Pierrefitte, et au levant Barèges par le défilé de Luz. — La gorge de Lourdes à Argelès en est pour ainsi dire le manche. Comme le bras de cette main ouverte.

Lourdes est la porte des Hautes-Pyrénées."

Je déclare donc ouvertes ces premières rencontres pyrénéistes à Lourdes.


Les propos de Viviane Artigalas, sénatrice


Par définition le Pyrénéisme est une conception bien spécifique de l’approche de la montagne qui n’a rien à voir avec l’alpinisme ou les ascensions de hauts sommets. Il ne s’agit nullement de vaincre des hauteurs pour le seul plaisir de la compétition, mais d’aborder la montagne dans son environnement global, dans un but purement culturel ou scientifique.

Une ascension des Pyrénées ne peut se concevoir sans un objectif botanique, scientifique, géologique, cartographique... L’observation est la qualité du grimpeur.

Mais pour être reconnu pyrénéiste, il faut donc, selon Henri Beraldi, « ascensionner, écrire et sentir et, nécessairement publier ». C’est un mouvement sportif et littéraire qui consiste à parcourir les Pyrénées puis à écrire / peindre une œuvre en rapport avec l’expérience ressentie.

Les Pyrénéistes sont souvent des hommes de sommets, qui ont parfois même donné des noms à des sommets, souvent devenus des « pics » qui portent un nom.

Mais la multiplication des pyrénéistes et leur appétit de conquête entraîna la pléthore des noms. D’où, par exemple, la multiplication des 3000. Et, finalement, l’attribution à des sommets, de noms de pyrénéistes en hommage rendu par leurs pairs (Soum de Ramond, Pic Brulle, Pic Schrader...), parfois de leur vivant même.


L’intervention de Rachel Suteau, conservatrice, directrice du Patrimoine (audio)