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Affaire de la Tour du Moulin : Jean Omnès répond au maire de Lourdes

mercredi 29 décembre 2010 par Rédaction

Suite à la conférence de presse de Monsieur le maire de Lourdes du 27 décembre, où j’ai été nommément mis en cause, je pense nécessaire de préciser certains points :

1- Connaissance de cette construction par la population
Cette tour, à ma connaissance dernier vestige de moulin fortifié des Hautes-Pyrénées, peu connue effectivement des Lourdais, est mentionnée sur plusieurs plans et figurait sur trois photos dans l’ouvrage Les Maires de Lourdes, commandé et réalisé par l’actuel maire. Elle est également mentionnée dans le Guide du Curieux, édition Pyrémonde, labellisé Leader + par le SMDRA, dont le maire est le président, ainsi que sur d’autres guides.

2- Cette tour n’est pas classée
Il n’est pas nécessaire qu’elle soit classée pour qu’elle soit sauvegardée par l’Architecte des Bâtiments de France (l’ABF). Nous en avons un exemple avec la grange Lavantès, toute proche de la tour, que la mairie n’a pu démolir, suite à l’avis défavorable de l’ABF (rayon de protection de 500 m, comme la tour.)

3- Le permis a été donné, on ne peut y revenir.
Faux. Le permis a été donné sur l’avis favorable de l’ABF, car sur les plans des existants, la tour n’était pas mentionnée. Le maire peut-il nous prouver le contraire ? L’ABF, ainsi que le maire peuvent revenir sur leur décision pour dissimulation d’information. De plus, le permis ne sera définitif que si deux mois après l’affichage, il n’y a pas eu de recours. Et tout citoyen a la possibilité de faire un recours gracieux ou de demander un contrôle de légalité en urbanisme.

4- Les parkings, il n’y a aucun problème !
Faux. La ville a demandé la création de 89 emplacements de voitures, or le projet n’en prévoit que 20. Ce qui fait avec les 11 actuels, un manque de 58 places que la ville a facturées 108 424 d’€. Avec cette participation, la ville devra créer ces emplacements de stationnement, alors que le quartier est déjà hyper chargé.

5- Je serais contre la construction de cette résidence pour seniors
Faux. Je dis que le projet doit être revu pour sauvegarder la tour. Seule la défense du patrimoine m’intéresse.

6- Depuis 2008, le permis de construire vaut permis de démolir
Vrai et faux. Depuis le 27 novembre 2008, effectivement une seule demande incluant permis de construire et de démolir peut être faite. Mais dans la demande de démolir tous les existants doivent être mentionnés. Ce qui n’est le cas ici où la tour n’apparaît nulle part. L’ABF a donné son avis en méconnaissance de cause. Par la protection supra communale, l’obtention du permis de démolir est obligatoire pour les bâtiments situés dans le « périmètre de visibilité » de moins de 500 mètres d’un monument classé MH. Ici le château fort. Voir les articles R421-27 à 29. www.extranet.nouveaupermisdeconstruire.gouv.fr/article.php3?...

7- Personne n’a trouvé à redire lors de la démolition des 11 moulins de notre ville.
Normal, je n’étais pas né. Et faux : il en reste deux. Ce sont les plus connus au monde. Le Moulin de Boly et la Maison paternelle. De plus, je ne défends pas un moulin du XIXe siècle, mais une tour médiévale. Des moulins, notre département en est couvert. Des tours de moulin fortifié, c’est l’unique exemple.

8- Je me suis peu intéressé à ce jour à la survie des résidences pour troisième âge (Saint Thomas d’Aquin…)
Exact. Mais ce n’est pas mon combat, je le laisse aux politiques et aux « contempteurs. »

9- En résumé
Il est regrettable que notre premier magistrat connaisse si peu sa ville. Maintenant qu’il est informé, qu’est ce qui l’empêche de revenir sur sa décision ?

Pourquoi abandonne t-il cette tour à la démolition, quand tous les maires de France et de Navarre rêvent d’avoir des monuments historiques pour attirer les visiteurs.

Au-dessus de notre maire, il y a les lois, la surveillance des Bâtiments de France, le préfet et le ministre de l’Ecologie, du Développement durable… qui trancheront sur la légalité de ce permis à partir des dossiers complets. Je ne suis qu’un simple citoyen attaché au patrimoine de sa cité.

Jean Omnès