Site d’informations en ligne, sur Tarbes et le Grand Tarbes

  Informations Lourdes et Grand Tarbes  Informations Lourdes et Pays de Lourdes  Informations Bagnères de Bigorre  Informations Argelès-Gazost Vallées des Gaves  Informations Pays de Lannemezan  Information Pays du Val Adour  Informations Hautes-Pyrénées     
         

L’Etat au côté des vallées sinistrées

mardi 29 octobre 2013 par Rédaction

Hier matin le Préfet des Hautes-Pyrénées, Henri d’Abzac s’est voulu rassurant vis-à-vis des collectivités territoriales sinistrées qui ne voient rien venir. Encore dimanche, des élus n’hésitaient pas à dire : « On nous a promis beaucoup de chosse mais on ne voit rien venir…. On fait les travaux mais qui paie ? ». A la dernière session du Conseil Général, le Président Pélieu et les conseillers Généraux concernés ne cachaient pas leur inquiétude et leur scepticisme. Ne vous inquiétez pas, braves gens, l’Etat veille sur le bon peuple.

Réunis autour du Préfet, Jean-Baptiste Peyrat, Stéphane Castiglioli, respectivement sous-Préfets de Bagnères de Bigorre et Argelès, et Frédéric Dupin, DDT, ont présenté les actions et l’implication de l’Etat et ses services dans la résolution des problèmes liés aux inondations.

Forte implication de l’Etat

Dès les premiers jours de la catastrophe le 18 juin, « l’Etat s’est fortement mobilisé, en lien avec ses partenaires, dans le soutien à l’effort de reconstruction important qui a été lancé et va se poursuivre dans les mois à venir ». En fait, ce sera les années à venir. Ce qui aura pour effet d’étaler le paiement de la facture. Néanmoins, des travaux de protection urgents restent à faire si nous ne voulons pas voir la facture s’alourdir avant l’hiver ou au printemps à la fonte de la neige.

10 millions d’Euros ont été mobilisés en urgence pour « l’aide aux collectivités locales et leurs groupements », des travaux dans le domaine public fluvial et des aides aux entreprises. Par ailleurs, l’état de catastrophe naturelle a été reconnu dès le 28 juin pour accélérer les procédures d’indemnisation des assurances, la reconnaissance de caractère de calamité agricole est arrivée le 24 juillet. De plus, la commission d’évaluation des dégâts a bouclé ses travaux fin août après avoir traité plus de 600 dossiers.

D’autres fonds devraient intervenir comme le fonds de « Prévention des risques pour les travaux en rivière », le fonds « Barnier » pour la prévention des risques…. La TVA devrait être immédiatement remboursée aux collectivités sans attendre l’année suivante…

Les partenaires des services de l’Etat

L’ensemble des services ont travaillé ensemble, qu’il s’agisse des collectivités locales, les entreprises agricoles, du tourisme ou du commerce, mais aussi des particuliers. Un étroit partenariat s’est noué avec le Conseil Général, le Conseil Régional et l’agence de l’eau, les chambres consulaires et de nombreux acteurs de terrain. « L’ensemble de ce dispositif humain, financier et technique mis en place par l’Etat demeurera pleinement mobilisé pour la durée nécessaire au travail de reconstruction » précise le Préfet.

Et sur le terrain

Beaucoup de travaux provisoires ont été réalisés notamment pour remettre en état tous les réseaux : routes, téléphone, électricité, eau, etc… Aujourd’hui, tout fonctionne. La route de Barèges n’a plus de restriction. Mais il reste beaucoup à faire avant la fin novembre. C’est le cas sur Barèges entre Tournaboup et Barzun où les entreprises sont à pied d’œuvre pour renforcer les berges sur le Bastan. Tout devrait rentrer dans l’ordre dans le village pour l’ouverture de la station. Ce qui n’empêche pas actuellement de circuler normalement. L’abattoir est à reconstruire. Mais où ? Peu de terrains sont disponibles et le foncier agricole a tout autant d’importance que l’abattoir. Des digues sont encore à construire le long du Bastan notamment à Esterre et Luz. Indispensable pour sécuriser les villages en cas de nouvelles crues et… la fonte au printemps. Mais c’est en cours comme nous pouvons le voir en amont de la Place du 8 mai. Même chose sur Sassis…. Le Pays Toy est un grand chantier.

Le chantier est également actif au niveau du lac des Gaves et jusqu’à Soulom et même à l’entrée des gorges de Luz. Sur Luz, des travaux impressionnants sont en cours tout le long du Gave depuis le Casino jusqu’à Calypso. Mais les touristes peuvent être rassurés. Tout fonctionnera dès l’ouverture de la station. La télécabine est réparée. Les pistes du Lys réaménagées….Un peu comme si rien ne s’était passé au moins pour ceux qui ne connaissaient pas avant.

Chez les éleveurs

L’élevage, levier indispensable de l’économie des vallées en complémentarité avec le tourisme, a été quelque peu affecté notamment au niveau des terrains et des granges. Le plus difficile est la reconstitution du foncier. Certaines prairies sont devenues des pierriers. D’autres ont purement et simplement disparus. Pour celles qui peuvent être reconstituées, il faudrait de la terre végétale… une terre que nous trouvons à ne plus savoir qu’en faire dans la périphérie de Tarbes. Mais comment la transporter ? Jean-Louis Cazaubon, Président de la Chambre d’Agriculture, a sollicité les moyens de transport de l’armée. Mais ce n’est pas évident et… pas gratuit. Apparemment, dans cette période économiquement difficile, l’essence est moins chère au Mali qu’en Bigorre. Il faudra encore attendre alors qu’il y a urgence pour que repousse l’herbe et ainsi retrouver une autonomie alimentaire pour les bêtes du Pays Toy. Le dernier camion de fourrage solidaire arrivera de la Haute-Vienne mercredi après-midi.

Et l’argent ???

C’est le nerf de la guerre et c’est bien la préoccupation des élus. Qui va payer ? Subventionné à 80 % mais les petites communes ne peuvent pas payer les 20% restant. Pas plus les grosses d’ailleurs et même le Conseil Général. Si l’effort financier d’urgence de l’Etat de 10 millions d’Euros est à saluer, pour le reste, il n’existe aucun chiffre. Plus de 100 millions d’euros ? Financés comment ? Quelle part aux collectivités locales ? Voilà des questions qui, aujourd’hui restent dans réponse. Mais pour certains : « faisons les travaux, on discutera après. Si on ne fait rien maintenant, dans 10 ans on attendra encore ».

A suivre…..

Louis Dollo

  • Premier bilan des mesures mises en place par l’Etat (pdf)