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Parc national des Pyrénées : les aides accordées en 2013… et pour 2014 ?

jeudi 28 novembre 2013 par Rédaction

Dans un communiqué de presse, le Parc National des Pyrénées fait connaître son engagement financier, en fait celui de l’Etat, dans le cadre de la convention interrégionale de massif des Pyrénées (CIMP). Il y est précisé que : « Le Parc national des Pyrénées contribue chaque année, par son accompagnement technique et financier, à la réalisation de projets de préservation des patrimoines naturels, d’évènementiels culturels, d’embellissement des villages, de soutien à l’activité agropastorale, au tourisme et à la forêt ».

Les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées sont concernées

Le Parc National des Pyrénées se situe sur deux départements et deux régions. C’est ainsi que : « Pour l’année 2013, 78 projets sont accompagnés pour un montant de 764 485,29 €. Ces subventions sont attribuées par le Parc national des Pyrénées et les Conseils Régionaux d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées dans le cadre de la Convention interrégionale de massif des Pyrénées (CIMP) ».

« Côté Pyrénées-Atlantiques, 18 projets sont aidés pour un montant de 257 685,51 € (dont 158 853,31 € du Parc national et 98 832,20 € de la Région Aquitaine). En Hautes-Pyrénées, 60 projets sont retenus pour un total de 506 799,78 € (dont 356 076,72 € du Parc national et 150 723,06 € de la Région Midi-Pyrénées) ».

Des exemples d’aides dans les Pyrénées-Atlantiques

Le Parc National cite deux exemples d’aides attribuées dans le cadre de la convention interrégionale. Projets qualifiés d’  »exemplaires ». Doit-on sous-entendre que ceux qui ne sont pas aidés ne sont pas exemplaires ?.... Est donc exemplaire « l’aménagement du centre bourg de Lys http://www.communes.com/aquitaine/pyrenees-atlantiques/lys_64260/ . Cet important projet sera réalisé en 3 ans. Il est financé à hauteur de 45 195 € ». Attendons la livraison définitive des travaux pour apprécier l’exemplarité de ce village de 355 habitants qui, au sein du Béarn, fait quelque peu figure de village gaulois au sein d’une zone d’adhésion très allégée (12 communes seulement).

L’autre exemple va vers l’association l’Osteu deu Mobles Bearnés (OMB) http://www.meublebearnais.fr/2-12-association-les-objectifs.html qui « bénéficie d’une subvention de 14 695,88 € afin impulser une nouvelle dynamique en Béarn pour la filière bois dans l’artisanat. Le programme prévoit diverses interventions : sensibilisation du grand public et des professionnels, mise en réseau des producteurs et artisans, amélioration des techniques et développement de nouvelles lignes contemporaines de meubles. Il participe ainsi au développement économique du territoire en valorisant la ressource locale mais également à la conservation d’un patrimoine culturel ». On ne voit pas très bien comment ce programme s’affiche dans les objectifs de l’association, mais bon… croisons les doigts en espérant que cette aide débouche sur des réalisations concrètes.

Des exemples d’aides dans les Hautes-Pyrénées

L’exemplarité va vers une association assez éloignée du cœur du Parc National pour une production tout aussi éloignée quant à la race ovine. La bénéficiaire est donc l’association Halte Laaa (Haut-Adour Laine Tradition Ecopastorale Lainerie Artisanale Associative Adaptée) http://halte-laaa.jimdo.com/ de Gerde qui travaille la laine de la race ovine locale Aure-Campan. Cette association constituée de bénévoles passionnés en relation avec des éleveurs tout aussi passionnés « obtient une subvention de 2 695 € pour l’acquisition d’une machine à feutrer qui servira au développement d’une filière de valorisation de la laine en vallée de Campan, et 525 € pour soutenir des actions pédagogiques ». Reste à espérer que l’action très intéressante de cette association débouche sur un développement artisanal voire même industriel productif valorisant et structurant pour les vallées.

L’autre exemple est déjà inscrit dans un système productif. Il s’agit du Groupement de l’Agriculture Biologique (GAB 65) http://www.bio65.fr/ qui doit mener « une étude pour l’intégration de produits issus de l’agriculture biologique sur cinq sites de restauration collective sur le territoire du Parc national. L’opération est aidée à hauteur de 10 250 € ». La démarche du GAB 65 est soutenue depuis 2005 par le Conseil Général et le Conseil Régional. On se souvient que « pour démarrer son travail de structuration » il avait déjà été aidé par le CCAS EDF.

Un exemple culturel

Il s’agit d’une réalisation sur les territoires des Pyrénées-Atlantiques mais tourné vers les Hautes-Pyrénées, dans la vallée de l’Ouzoum avec les mines de Baburet. http://feretsavoirfaire.org/spip.php?article112 . Ces mines ont une histoire originale qui font qu’à la création des départements à la Révolution, elles ont été rattachées aux Pyrénées-Atlantiques. Son propriétaire de l’époque étant à Louvie-Soubiron. Encore en activité au XXème siècle avec une ligne de chemin de fer depuis Ferrières (Hautes-Pyrénées), elles sont le témoin des activités minières de nos vallées. Aujourd’hui fermées, ce qui par le passé était la source d’une activité polluante se trouve être aujourd’hui le lieu de résidence de « plusieurs populations de chiroptères ». La commune de Ferrières, avec la participation d’associations locales a judicieusement souhaité « valoriser ce patrimoine ». A cette fin, « un sentier d’interprétation sera créé. Les entrées des mines seront également sécurisées ». Il est précisé que : « Pour cette opération, la commune de Ferrières (65) est financée à hauteur de 2 132 € et celle de Louvie-Soubiron (64) subventionnée pour un montant de 5 603 € ».

Analyse de ces financements

« 78 projets sont accompagnés pour un montant de 764 485,29 € » selon le communiqué du Parc National soit une moyenne de 9800 Euros par projet versé par le Parc et les Conseils Régionaux. Somme non négligeable voire même décisive pour certains projets. Pour les Pyrénées-Atlantiques, la moyenne est de 14 315 Euros par projet dont 8 825 par le Parc et 5 490 Euros par la région Aquitaine. Pour les Hautes-Pyrénées, la moyenne d’aide par projet est de 8 447 Euros dont 5 935 Euros par le Parc et 2512 Euros par la région Midi-Pyrénées.

Ces aides sont attribuées selon les demandes formulées par les porteurs de projet. Les montants sont évidemment variables selon les besoins de financement sollicités. Une moyenne n’est donc pas significative mais peut exprimer une tendance et interroger. Les Pyrénées-Atlantiques ont une zone d’adhésion réduite à seulement 12 communes depuis cette année ce qui laisse une plus grande part de gâteau à distribuer aux demandeurs. D’un autre côté, est-ce que Midi-Pyrénées n’a pas tendance à faite l’essaimage au détriment de l’efficacité ? Il serait intéressant de connaitre les réalisations des bénéficiaires pour s’assurer de la « rentabilité » et surtout de l’efficacité des aides attribuées à partir de fonds publics de l’Etat.

Par ailleurs, à notre connaissance, comme pour beaucoup d’autres sujets, le Parc National n’a pas communiqué sur les critères d’attribution de ces aides pas plus que sur la liste des bénéficiaires. Ce sera peut-être pour une autre occasion.

Louis Dollo