Maryse Gaston lance un mouvement protestataire : "Quinquas, réveillez-vous !"

La Lourdaise Maryse Gaston a décidé de lancer un mouvement contestataire apolitique qui s’intitule « Quinquas, réveillez-vous ! ». Accompagnée de Jacqueline Tejero et Christelle Pascal, elle nous explique l’objet de cette initiative qui pourrait, selon elle, faire boule de neige.

Qu’est-ce qui vous a poussé à lancer ce mouvement ?

Maryse Gaston : C’est un mouvement contestataire apolitique destiné à attirer l’attention des pouvoirs publics et des élus de tous bords sur la situation des quinquas dans notre pays. De plus en plus de personnes de ma génération se retrouvent au chômage. Et pour se recycler, ce n’est pas facile, surtout à nos âges. C’est plus facile pour un jeune de trouver du travail ou de faire une formation que pour une personne de 58 ans comme moi pour laquelle toutes les portes sont fermées. On nous dit qu’à nos âges, on est des « vieux ». A partir de 45 ans, on fait partie des personnes qui ont du mal à retrouver un emploi après un licenciement. Pour nous, on ne peut pas parler d’avenir. C’est notre devenir qui m’inquiète. Les seniors ne font pas exprès de se retrouver au chômage.

La réaction de Pôle Emploi

Maryse Gaston : Mon mari a fait un infarctus et un AVC. Il était au chômage depuis un an et demi. Suite à cela impossibilité de retravailler. Les médecins de la Sécu ont jugé qu’il n’était plus apte au travail. J’ai décidé de m’inscrire à Pôle Emploi où l’on m’a dit : « ce n’est pas nous qui allons vous trouver du travail, c’est le bouche à oreille ». Des élus me disent : « Ne rêve pas Maryse tu ne trouveras pas de travail ». J’ai élevé 5 enfants. Maintenant que je veux travailler, il n’y a rien pour moi. Quand j’entends ça, je me dis : « Je sers à quoi sur cette terre ? » J’interpelle les services de l’Etat : pourquoi Pôle Emploi existe ? Pour nous femmes, qu’est-ce qu’il reste ? « La prostitution, la mendicité, les braquages, la dépression et pour finir le suicide. J’y ai pensé mais heureusement, la famille reprend le dessus ». Beaucoup de personnes sont dans mon cas. Si l’on n’avait pas les enfants, nous aurions baissé les bras. Au bout d’un moment, je ne sais plus où il faut aller frapper. Je me sens actuellement inutile, oubliée. Tant que les gens ne sont pas confrontés à la précarité, ils ne peuvent pas comprendre ce qu’on vit au quotidien. Je ne réclame pas d’argent. J’aimerais avoir une vraie politique de l’emploi pour nous les quinquas.

Associer les retraités qui ont de faibles revenus

Maryse Gaston : Dans ce mouvement, j’ai décidé d’associer les retraités qui ont de faibles revenus. Avec 500 euros par mois, ils n’y arrivent pas. Ils sont obligés de repartir travailler. Si ça continue, on va finir SDF. Je veux interpeller les pouvoirs publics et les élus sur la situation des quinquas et celle des retraités à faibles revenus. (…) J’en ai vraiment marre de voir qu’on est pris pour des guignols. Les politiques ne sont pas sur le terrain. Ils ne vivent pas le quotidien comme nous (…) On se prive de manger pour pouvoir payer les impôts locaux. La solidarité pour moi c’est un bien grand mot. Chacun pense à soi, c’est la raison de mon coup de gueule pour essayer d’aider les quinquas. J’en veux à la terre entière. Les accidents de la vie, ça n’arrive pas qu’aux autres ? J’en suis la preuve. Je lance donc un appel aux personnes qui veulent nous rejoindre. Pour cela, direction facebook, rubrique « Quinquas réveillez-vous ! » : maryse.gaston.7@facebook.com

(G.M.)