Source http://www.sud-ouest.com/ (17/09/2003) – Auteur : Alain Babaud
TRANSPORT AERIEN.
--Malgré la menace qui plane sur Ryanair, l'aéroport palois
est en train de battre son record cette année avec plus de 650 000 passagers
Pau-Pyrénées déploie
ses ailes
:Alain Babaud |
Aux deux tiers de l'année
en cours, le tarmac béarnais a ainsi vu passer 434 890 voyageurs |
L'aéroport Pau-Pyrénées
bat des records ! 650 000 voyageurs devraient avoir emprunté cette structure
gérée par la Chambre de commerce et d'industrie de Pau-Béarn à la fin de l'année.
Un niveau de fréquentation jamais atteint. 2000 avait été le meilleur cru
avec un peu plus de 630 000 passagers. Depuis, les chiffres piquaient sensiblement
du nez. Alors le directeur général, Patrice Bernos, son président Michel Brau
et le directeur de l'aéroport, Jean-Luc Cohen, ont tenu à porter la bonne
nouvelle hier, à Pau, sur le site même de la performance.
Il aura fallu l'« affaire
» qui oppose, par le biais de déclarations médiatiques seulement pour le moment,
l'aéroport palois à son voisin de Tarbes-Ossun-Lourdes, pour qu'un petit nuage
noir apparaisse dans ce ciel dégagé (lire par ailleurs).
Aux deux tiers
de l'année en cours, le tarmac béarnais a ainsi vu passer 434 890 voyageurs
très exactement. Soit 14,43 % de mieux que sur la même période de l'année
dernière. Dans le détail, le trafic se trouve en hausse de 12 % sur la ligne
avec Paris. Sur Roissy plus spécifiquement, où une troisième rotation a été
ouverte voilà deux ans, l'évolution atteint 34 %. Même tendance au décollage
pour la ligne avec Lyon, qui gagne 12 % de passagers en plus. Deux destinations
assurées par la prestigieuse compagnie Air France qui transporte désormais
600 000 passagers par an au départ ou à l'arrivée de Pau-Pyrénées. « Grâce,
souligne le président Brau, à une politique tarifaire qui lui permet de concurrencer
les tarifs les plus bas du marché, sous certaines conditions, et sans perdre
ce qui fait le sérieux de la compagnie ».
« Complémentaires.
» Les trois-quarts des
voyageurs pour Paris choisissent Orly, plus propice aux séjours dans la capitale.
Mais Roissy semble attirer de plus en plus de chefs d'entreprises locaux.
« Air France, reprend Michel Brau, c'est le désenclavement du Béarn, la seule
alternative efficace pour les hommes d'affaires qui veulent faire l'aller-retour
sur la journée vers Paris et vers toutes les grandes capitales d'Europe ».
Ryanair se cantonne au tourisme. « Air France et Ryanair sont très complémentaires.
L'arrivée de Ryanair a stimulé le marché, et les deux compagnies s'y retrouvent.
»
Selon le président,
l'enseigne irlandaise déverse chaque jour en Béarn une moyenne de 140 touristes
en provenance de Londres. Soit à peu près 50 000 pour l'année en cours. Après
une enquête maison, 70 % de ces passagers posent pour la première fois le
pied à Pau et sont donc de nouveaux touristes... Au niveau des retombées économiques,
« si on totalise l'apport des lignes Air France et la clientèle anglaise de
Ryanair, assure-t-on à la Chambre de commerce et d'industrie (CCI), les dépenses
des visiteurs en Béarn peuvent s'évaluer à près de 15 millions d'euros en
2003 ».
Projets et travaux.
En
cherchant à s'affirmer comme un acteur du développement économique local,
l'aéroport se développe lui-même. En deux ans, son personnel a doublé. Et
sa nouvelle aérogare de 19 millions d'euros semble avoir un effet de booster.
Le projet de relancer des lignes transversales sur Nantes et Marseille court
toujours. Des destinations internationales telles que Francfort et Charleroi
intéressent également la CCI. Le directeur de l'aéroport, Jean-Luc Cohen,
indique que des contacts ont été pris en ce sens avec des compagnies, qu'elles
soient à bas prix (low cost) ou non.
De gros investissements
devraient également voir le jour à court et moyen terme sur l'outil lui-même,
en plus de l'investissement courant annuel qui se situe souvent dans une fourchette
d'1 à 2 millions d'euros. Un nouveau cheminement d'accès aux pistes pour les
avions (taxiway), large de 26 mètres contre 15 mètres aujourd'hui, devrait
être aménagé l'année prochaine (2,5 millions d'euros). Il sera balisé. Le
moyen de répondre aux exigences du transport en matière de temps d'escale.
A compter de 2005-2006, la CCI prévoit également de refaire la piste d'atterrissage
tout temps. D'ici là, des réponses doivent être apportées à la saturation
des parkings.
De bons résultats, et
des projets, l'aéroport Pau-Pyrénées affiche une belle santé malgré l'éventualité,
à peine envisagée aujourd'hui, d'une remise en question de son lien avec Ryanair.
Pour preuve, dès le 29 octobre, c'est un avion Airbus A 319 qui remplacera
le Fokker 100, actuellement en service sur la ligne Pau-Paris, avec une capacité
de transport supérieur d'un tiers.