Au revoir Gaby !

C’est avec stupéfaction que ses nombreux amis ont appris le décès de Gaby d’Ivry, une vraie figure lourdaise qui ne laissait personne indifférent. Il y a quelques mois encore, rien ne laissait présager cette issue fatale et en trois mois à peine la terrible maladie l’a terrassé, lui le gaillard, le dur au mal. Gaby allait avoir 80 ans le 30 septembre. Il est né à la ferme Larribère, route de Pau, face à la grotte de Massabielle, à laquelle il était très attaché. Sa jeunesse, il la passera à la ferme et à l’école Saint-Joseph. Très tôt, il taquina la truite dans le gave et prit goût à la nature avec son parrain. Il fit ensuite ses études secondaires chez les Jésuites, à l’Immaculée Conception de Pau. Cette éducation religieuse le marquera profondément. A 16 ans, son père Jean, opticien dans la rue Basse, l’enverra en formation à Bordeaux. Il pratiqua le rugby au BEC, au poste de talonneur. A son retour à Lourdes, il devint, comme beaucoup de Lourdais à l’époque, un fervent supporter du Football-Club-Lourdais, nouant notamment des relations d’amitié avec Jean Prat, l’amenant à partager un peu plus tard une passion commune pour la montagne.

Il travailla auprès de son père dans le magasin d’optique, rue Basse d’abord puis seul au n°2 de la rue Saint-Pierre qui devint un lieu de rendez-vous où se pressaient les clients (avec lesquels il était très arrangeant) et aussi les amis. Au travers de longues discussions, on y refaisait Lourdes et le monde. Amoureux de la montagne, de la chasse à l’isard, il gravira les sommets, de la vallée du Néouvielle à celle de Cauterets en passant par Arrens. Il partagera cet attrait des cimes et des lacs de montagne avec son épouse Christiane, ses deux enfants et ses nombreux copains. « Qu’il neige, qu’il pleuve ou qu’il vente, sa place était dehors, dans la nature à observer les animaux, chercher des minéraux et greffer les plantes », nous rappelait son fils Franck. Devenu riverain du lac de Lourdes, il allait s’engager dans la défense du plan d’eau. Nous nous souvenons du combat qu’il mena avec son ami Noël Abad pour s’opposer à la pollution causée par le motonautisme. Il obtint pour cela le soutien de Paul Emile Victor, d’Haroun Tazieff et du commandant Cousteau. Cela aboutira à l’interdiction des bateaux à moteur sur le lac de Lourdes qu’il fit acquérir en 1990 par la ville de Lourdes en ayant jouer un rôle de médiateur avec les familles de Lataulade et de Lacvivier, les propriétaires.

Gaby d’Ivry était aussi un passionné de minéralogie, un des premiers à avoir organisé des expositions dans le département. Mais c’est surtout par la pratique du tir sportif et de chasse qu’il devint président du plus ancien club lourdais, les Isards de Bigorre. Il entamait sa 44e année de présidence. Ce fut sa deuxième famille. Maintes fois médaillé par la Fédération française de Tir et le ministère de la Jeunesse et des Sports, Ii fit du pas de tir du Bescuns l’un des mieux équipés du Sud-Ouest avec la pratique du tir sportif de vitesse en partenariat avec le club de Pamiers. La venue du champion olympique du biathlon Martin Fourcade fut une de ses dernières fiertés dont il aimait nous entretenir. Comment ne pas parler aussi du jumelage avec les archers italiens de la ville de Naples initié par son ami Jacques Abadie, « Cacao ».

Gaby, « La Bobine » pour ses amis, avait quitté son petit magasin à 70 ans, après y avoir travaillé 54 ans avec le château-fort en perspective et dont l’aiguille de l’horloge lui servait de repère pour régler les jumelles.

L’arrivée soudaine de la maladie qu’il nous avait annoncée ne lui aura pas permis de mener à terme des projets qu’il avait encore en tête. Il a quitté ce monde après avoir beaucoup souffert, accompagné de ses proches qui tiennent aussi à remercier son ami Jean Lavit pour le réconfort et le dévouement apportés après chaque séance de rayon.

Les obsèques de Gaby d’Ivry auront lieu demain mercredi, à 14h30, en l’église du Sacré-Cœur. Nous présentons à son épouse, à ses enfants, à sa sœur et à toute sa famille nos très vives condoléances.

G.M.