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Match lourdo-lourdais au conseil départemental

lundi 8 février 2016 par Rédaction

Depuis qu’elle est élue (au conseil général puis au conseil départemental) sous l’étiquette PRG, il est rare d’entendre Josette Bourdeu, conseillère départementale de Lourdes 2 et Maire de Lourdes, lors des séances du conseil général (aujourd’hui départemental). Vendredi matin, elle a été contrainte de s’exprimer, puisque interrogée par le conseiller départemental de Lourdes José Marthe (Entente Républicaine). L’assemblée et le public ont alors assisté à un match qui risque désormais de se prolonger, si l’on en croit la promesse de José Marthe.

L’intervention de José Marthe (AUDIO)

« Vous rappeliez tout à l’heure que lundi s’est déroulée à la préfecture une réunion dont le thème portait sur la situation économique de la ville de Lourdes. Après trois heures d’échanges, cela s’est terminé par la proposition de créer un comité des Sages avec la particularité que les personnalités désignées ne doivent pas être de Lourdes. Le rôle de ce comité sera notamment de définir des orientations stratégiques. Mon souhait c’est que ce comité ne soit pas un comité Théodule et que ça débouche effectivement sur des propositions concrètes. C’est bien de réfléchir sur ce qui se passera à trois-quatre ans, à moyen ou long terme (2020, 2025, 2030). Mais il y a des urgences immédiates qui ne sauraient attendre 10 ou 15 ans pour être traitées. Vous rappeliez également l’importance du tourisme dans le département (1 milliard d’euros) avec l’importance de Lourdes. L’outil économique lourdais traditionnel que nous connaissons depuis des décennies est en train de s’effondrer. En l’espace de 20 ans, l’hôtellerie est passée de 320 hôtels et pensions de famille à 160 hôtels. Le nombre de chambres est passé de 15 500 chambres à 10 000 chambres. Il y a encore 30 à 40 hôtels qui n’ont pas les moyens de se mettre en conformité avec les normes. On sait qu’il pourrait y avoir quelque chose de très grave qui se produise dans les mois à venir. Je profite de cette commission des infrastructures pour intervenir. Ça me permet de revenir sur les travaux. Ce qui m’inquiète dans la perspective du budget que nous verrons dans quelques semaines, c’est que dans la vallée des gaves en général les grands dossiers importants sont tous en panne et qu’il n’y a rien de programmé au cours de l’année 2016 qui risque d’être pour notre secteur géographique une année blanche. Comme l’a été finalement l’année 2015. Je pense à l’achèvement de la 2x2 voies entre Tarbes et Lourdes. On pourrait également citer le contournement de Lourdes dont on parle depuis des années. Cela signifie que la vallée des gaves, malgré l’outil économique de la ville de Lourdes, n’est pas traitée prioritairement. Et puis il y a une question immédiate que j’ai soulevée lundi, c’était le problème du pont Peyramale, un pont sinistré qui avait un peu d’âge et qui n’était pas dans une forme particulière. Les inondations successives que Lourdes a connues ont fini d’ébranler et d’achever ce pont. L’immédiateté c’est que nous nous trouvons dans un secteur hôtelier à Lourdes qui a subi de plein fouet les inondations successives. Cette hôtellerie a beaucoup souffert. Elle se relevait tout juste des dégâts de 2012 qu’elle a pris dans les gencives les dégâts de 2013 encore plus conséquents. Donc la remise en état de ce pont est primordiale. Certes des pistes sont étudiées au niveau de la mairie de Lourdes. Mais il faut sortir des études pour prendre des décisions. Alors, Mme la maire de Lourdes, lundi je crois que vous avez indiqué le fait qu’il n’y aurait pas de travaux engagés sur cette opération parce que vous estimez ne pas avoir les 500 000 euros nécessaires. Et puis j’ai eu d’autres échos selon lesquels la situation aurait évolué dans un sens que je juge positif. Il semblerait que la ville n’écarterait pas l’hypothèse de s’engager sur la réfection de ce pont. Vous nous direz ce qu’il en est par rapport à lundi et aux échos qui ont suivi cette réunion. Michel Pélieu a indiqué lors de cette réunion que le département serait prêt à aider la ville de Lourdes. Vous avez peut-être saisi le département, mais je n’en ai pas eu connaissance, pour participer à cette opération sauvetage « rétablissement de ce pont » parce que l’on ne voit pas très bien comment les pèlerinages prochains pourront s’organiser avec une hôtellerie coupée en deux. »

L’intervention de Josette Bourdeu (AUDIO)

Après que Michel Pélieu ait compris l’urgence et l’enjeu de ce dossier, « les services du conseil départemental sont à la disposition de la ville de Lourdes pour aider à faire des choix techniques et financiers rapides rapides », Josette Bourdeu prenait la parole : « Je suis assez surprise aujourd’hui de me faire interpeller par Monsieur le conseiller départemental de Lourdes 1. Il me semble que depuis qu’une majorité a changé à Lourdes, nous n’avons cessé de dire tous les jours, et c’était d’ailleurs le constat dans notre campagne municipale, de dire que la situation de Lourdes était grave. Nous ne vous avions jamais entendu jusqu’à présent. Il a fallu cette alternance pour faire comprendre par notre travail quotidien, avec les services de l’Etat, du département, de la Région, en ouvrant de nouveaux partenariats, pour faire comprendre la situation réelle de la ville de Lourdes. Il me semble que je n’ai jamais entendu votre voix en ce sens ni celle de mes prédécesseurs. C’est vrai, la situation de Lourdes a commencé à se dégrader en 1993. Les visites des Papes n’ont fait que des pics épisodiques qui n’ont donné aucune suite, qui n’ont pas ralenti la lente et inexorable dépréciation de Lourdes. Effectivement depuis que nous sommes arrivés, nous ne faisons que contrecarrer les effets néfastes de la précédente équipe. Nous avons dû refaire le quai Boissarie qui avait été attaqué par les inondations et dont vous pensez qu’elles sont la cause de tous les maux de Lourdes actuellement. Je pense que le plus gros mal de Lourdes, ça était de ne pas faire l’entretien du patrimoine. Que ce soit le patrimoine communal comme le patrimoine des ouvrages d’art. En 2010, il y a eu un rapport sur l’ouvrage du Pont Peyramale. Même si il a été construit en 1930, il aurait eu besoin d’entretien à l’époque, ce qui n’a pas été fait. Du coup, les crues comme vous le dites n’ont rien arrangé mais ne sont pas la cause réelle de la détérioration du pont. Je ne peux pas vous laisser dire cela d’autant que si les crues avaient abîmé le pont comme vous le suggérez, à l’époque l’équipe aurait très bien pu (…). Ils étaient bien gênés par le rapport 2010 qui aurait pu les faire inscrire dans les fonds Barnier. Comme d’ailleurs pour le Quai Boissarie où ils n’ont pas pris la mesure des dégâts que les crues ont faits. C’est nous qui avons dû éviter l’effondrement de ce quai en 2014. Depuis que nous sommes arrivés, nous travaillons à faire reconnaître Lourdes comme centre mondial de pèlerinages, comme une entité de tourisme cultuel. On a besoin qu’on se penche sur Lourdes. C’était le but de cette réunion en préfecture lundi. Je suis fort heureuse que nous ayons pu réaliser cette prise de conscience de la situation économique de Lourdes et de la faire partager par tous les acteurs économiques lourdais et du département, et par tous les institutionnels du département. Depuis que je suis élue, je n’ai pas besoin de leçon sur l’immédiateté. Toutes les décisions importantes qu’il faut prendre à Lourdes, je les prends. Actuellement le pont, nous l’avons fermé au mois de décembre pour protéger les habitants et les touristes après plusieurs tentatives de le sauver. Nous avons fait plusieurs études, nous aurions aimé pouvoir augmenter le tonnage. Nous n’avons pas pu. L’état du pont est une ruine. Quand on compare l’état de ruines et les finances qu’il faut mettre pour le restaurer, on peut se poser des questions. Les services techniques travaillent sur les 4 axes depuis le mois de décembre et nous n’avons pas changer notre fusil d’épaule. Le pont sera restauré si c’est possible mais il ne faut pas se tromper. On est entre 2-3 ans de possibilité d’utilisation avec un car qui passe à la fois. Nous sommes dans la réflexion. Aucune décision n’est prise. Nous avons lancé un chantier conception-réalisation pour voir la respiration du pont, pour voir la possibilité de mettre un pont de secours sachant que le pont de secours du type de celui de Saint-Laurent de Neste n’est pas la solution idéale pour nous. Je vous rappelle aussi que le gave est situé dans une zone Natura 2000. Pour toute action que nous aurons sur les ponts qui touche le lit du gave, nous n’avons pas les coudées franches. Nous sommes dans une réflexion sur plusieurs scenarii : le scénario du confortement du pont avec le lancement d’un marché conception-réalisation, la possibilité d’installer un pont de secours mais vu la longueur, la saison sera finie car nous l’aurions en octobre ou novembre 2016 voire janvier 2017. On perdrait donc une saison. Nous sommes aussi sur la réflexion du prolongement de l’avenue Peyramale pour rejoindre le pont de l’Arrouza et bien sûr sur le reconstruction d’un nouveau pont. Nous ne sommes pas sans rien faire. Et je trouve, Monsieur le conseiller départemental que s’agissant de la gravité du problème, je connais autant que vous la pression économique de ce manque de pont. Hier soir encore, nous étions avec les autocaristes qui nous ont suggéré des solutions. Nous pensons aussi qu’il faut savoir faire d’une difficulté une opportunité et pourquoi pas repenser toute la façon d’arriver à Lourdes avec aussi un nouveau plan de circulation. Sachez que nous sommes en réflexion, que nous travaillons avec les différents socio-professionnels. Nous sommes à leur écoute. Nous ne sommes pas des Martiens qui ont débarqué à Lourdes. On sait très bien que le pont Peyramale fait partie de la vie économique de notre cité. Nous y sommes très attentifs. Soyez en assuré ».

La réponse de José Marthe à Josette Bourdeu (AUDIO)

« Pour ce qui me concerne Madame la Maire et vice-présidente du conseil départemental, je suis étonné que vous soyez étonnée de mon intervention. Je tiens quand même à vous rappeler que je suis Lourdais, contribuable lourdais et un des acteurs politiques de la cité. Je vais vous rappeler également puisque vous semblez l’oublier que je n’ai pas participé au débat municipal. J’ai observé les uns et les autres sans m’exprimer, j’ai laissé le débat municipal se dérouler sans donner de consigne particulière puisque je n’étais pas engagé. Néanmoins, nous arrivons maintenant à deux années de mandat municipal, et je n’ai la permission, ni l’autorisation à demander à personne pour m’exprimer. Peut-être même d’ailleurs que je vais m’exprimer à partir de maintenant un peu plus souvent sur ce qui concerne le développement de ma cité dont je suis l’un des acteurs. Il faudra que vous vous y habituiez. Il faut arriver à un moment où on assume le passé. Il faudra, Madame le maire, que vous vous habituiez à me voir intervenir un peu plus souvent qu’avant ».

Finalement ce débat n’a pas été vain puisque Michel Pélieu a décidé de débloquer 500 000 euros qui seront pris sur le FEU (Fonds d’équipement urbain).

Gérard Merriot