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J-P Artiganave est revenu sur la problématique du Pont Pomès et les conséquences des crues de 2012 et 2013

vendredi 12 février 2016 par Rédaction

Comme nous l’avons annoncé dans une brève, hier jeudi, l’ancien maire de Lourdes a tenu une conférence de presse où il a donné son point de vue concernant le pont Pomès (appelé aussi Pont Peyramale) et sur les événements qui ont conduit à la situation que l’on connaît aujourd’hui. Nous mettons en ligne ci-dessous son intervention sans la commenter. Elle est tirée de l’enregistrement que nous avons ouvertement effectué.

L’intervention de l’ancien maire de Lourdes

 

« Nous sommes le 10 février 2016, le PN181 est toujours fermé (M. Gélis est président de Forum), la maternité a fermé, les commerces ferment et des classes semblent devoir fermer aussi (plus de classes semblent fermer dans la seule année 2015-2016 que pendant le mandat précédent). Nous ne sommes pas là pour cela, nous sommes là aujourd’hui pour parler d’un sujet particulièrement délicat qui est celui du Pont Pomès, lequel fait l’objet de toutes les attentions, de tous les débats voire de toutes les polémiques depuis un certain temps ». C’est par ces mots que l’ancien maire de Lourdes a débuté sa conférence de presse.

 

« En ces temps troubles, ajoute-t-il, il me semble d’abord plus que nécessaire de revenir sur les éléments catastrophiques, ceux d’ octobre 2012 et ceux de juin 2013, les dégâts occasionnés, le traumatisme de nos populations, le coût terrible porté à l’économie des pèlerinages, à l’économie de notre ville, aux socioprofessionnels, à l’hôtellerie et au commerce et bien évidemment au sanctuaire Notre-Dame de Lourdes (la grotte, la basilique souterraine, les ponts). Tablette à l’appui, l’ancien maire de Lourdes a fait défiler des images spectaculaires de ces deux périodes qui resteront dans l’histoire. Et d’affirmer : « Malgré l’impétuosité des flots, les dizaines voire centaines d’embâcles, l’ensemble des ponts ont tenu. De l’Arrouza au Pont Saint-Michel. Deux points n’ont pas tenu : une partie du quai Boissarie, sur la partie haute plutôt vers la partie du Salus Infirmorum. Aucune victime n’a été à déplorer. Le Plan de prévention du risque inondation mis en place par la municipalité à l’époque a parfaitement bien fonctionné. Plusieurs milliers de pèlerins ont été évacués, relogés sur place dans les hôtels, par solidarité entre les socioprofessionnels, et aussi à l’accueil Marie Saint Frai comme à l’accueil Notre-Dame. De juin 2013 à mars 2014, c’est-à-dire durant huit mois, rien n’aurait donc été fait ? Il a fallu nettoyer l’ensemble des dégâts, la saison dans des conditions excessivement perturbées et la fin de saison ont été assurées. Nous avons réalisé la réfection pleine et entière de l’esplanade du Paradis et de l’avenue du Paradis, nous avons reconstitué, amélioré, rénové, modernisé l’ensemble du réseau d’assainissement parce que c’était l’un des problèmes les plus cruciaux qu’il fallait traiter. Enfin, nous avons porté l’ensemble des études sur la question du quai Boissarie. Lorsque les temps sont difficiles, et ils le sont aujourd’hui, lorsqu’il faut assumer la charge des responsabilités, lorsqu’il faut assurer la continuité des affaires publiques, tout le monde l’a toujours fait tout le temps, il est aisé de faire appel au monothéisme de la responsabilité ou au bouc émissaire. Mais on oublie que gouverner c’est choisir. En tout cas, pour nous, tant sur le Plan de la prévention que de l’aménagement nécessaire, indispensable, face à une gestion du risque, décembre 2012, nous avons présenté au conseil municipal et à la population lourdaise le résultat du concours d’architectes mené dans le cadre du projet Grands sites. Ce n’est pas Mme Bourdeu qui a signé le projet Grands sites. C’est la municipalité précédente. Je rappellerai que dans le cadre du projet Grands sites, nous avons présenté le projet d’aménagement des berges du gave. Le gagnant de ce concours qui a été par la suite récusé était un architecte lourdais avec une équipe particulièrement compétente, en tout cas sur un sujet qui devait répondre sur deux objectifs : l’aménagement du territoire, dans le cadre du XXIe siècle pour la population visitante à Lourdes, sur l’ensemble du linéaire du gave et d’autre part répondre à cette question cruciale, à savoir la capacité de répondre au risque inondation ».

 

« Que s’est-il passé depuis mars 2014 ? », interroge JPA. « Oui, la municipalité a eu raison de refaire le linéaire de Boissarie que la municipalité précédente avait évidemment prévu de réaliser mais mettons cela au crédit de l’actuelle municipalité. Mais Quid des parapets, des rehaussements nécessaires en particulier sur le quai Saint-Jean ? Quid des mesures préconisées par rapport au vécu par l’ancienne municipalité sur l’ensemble du linéaire depuis l’Arrouza, et là bravo pour la municipalité deuxième point positif sur les piliers, Quid des subventions attendues dans le cadre du classement en catastrophe naturelle promise par l’État depuis deux ans ? Sur le pont Pomès, au dire de l’expert mandaté dont je veux rappeler ici que c’est un ancien fonctionnaire du conseil départemental, et après plus d’une heure d’exposé c’est bien évidemment le manque d’entretien et lui seul (sic) qui a nécessité, occasionné cette fermeture. Donc plus d’un an et demi de réfection au dire de l’expert pour en arriver à une conclusion dramatique pour l’économie des pèlerinages, pour les socioprofessionnels. Aujourd’hui on nous dit trois choses : une nouvelle expertise, l’expertise précédente n’était pas suffisante, exhaustive, complète ! ; 500 000 € pour réparer ; la réalisation d’une voirie complémentaire sur l’avenue Peyramale prolongée qui au dire d’expert, le premier adjoint au maire de Lourdes, ne durerait qu’un semestre. Nous sommes là devant une série de tergiversations et un petit poil d’enfumage. Bien évidemment il faut réparer le pont Pomès et le faire le plus rapidement possible. Pour ce faire, il faut mobiliser un certain nombre de ressources. Gouverner c’est choisir. Lesquelles ? Quelques exemples : la proposition du président du conseil départemental qui, lui au moins, est habitué à gérer des crises lourdes. Notamment ce qui s’est produit dans l’ensemble du sud du département lors des crues de référence, de la vallée des Gaves à la vallée de la Neste. Donc mobiliser les ressources et répondre peut-être à la proposition de Michel Pélieu qui dit : s’il faut aider Lourdes, nous l’aiderons. Des fonds sont disponibles, il suffit de les demander. J’ajoute qu’il y a dorénavant une taxe de séjour. Il faut féliciter la municipalité, malgré la forme prise à la fois par les négociations et par le résultat, d’avoir mené à bien ce changement de régime de la taxe de séjour. Il faut que la taxe de séjour serve à quelque chose. Qu’elle ne serve pas simplement au fonctionnement de l’EPIC-Office de Tourisme. 500 000 €, ce serait très difficile à trouver mais l’achat des bâtiments au quai Saint-Jean représente 700 000 €, Lourdes-Plage 800 000 € dont le parking rénové dans le cadre de Natura 2000, la coupe du monde de VTT 200 000 €, je vous exonère du bassin supplémentaire du centre nautique, je vous exonère du train de vie, des indemnités et du chauffeur, je vous exonère des voyages, de leurs coûts réels, des comptes-rendus introuvables à Sao Paulo, au Mexique, à Bratislava par deux fois, voire à Arles et bientôt à Bethléem. Je vous exonère des embauches opaques, combien ? Pendant ces difficultés, il y a aussi les silencieux, en particulier notre Montebourg local qui pendant les inondations d’octobre et de juin promenait son 4x4 dans le début de place et de rue inondées en prenant des photos. Je terminerai par un autre silencieux bavard, ce prêtre vintage vantant les mérites du Pic du Midi, du Pic du Jer, du Sanctuaire. Aujourd’hui on confie l’image de la république municipale, chère à François Abadie, à un prêtre vintage dans un clip qui nous ramène aux années 30. François Abadie lui-même doit se retourner dans sa tombe. Mais je terminerai là-dessus : quelle inspiration ! »

 

Question : Ce fameux rapport évoqué par l’actuelle municipalité datant de 2010 concernant le pont Pomès, vous ne l’avez jamais lu ?

 

" Je vous avoue une chose, répond M. Artiganave, peut-être ne pas avoir lu ce rapport. En tout cas, je peux dire que nous n’avions dans le cadre du risque en général naturel peut-être pas la réponse immédiate et définitive à cette question mais nous avions par rapport aux risques naturels (inondations, sismicité, etc.) la plus grande des attentions. Je veux rappeler sur le Pont Pomès que, dès avant les crues, celle d’octobre parce qu’après, on n’est plus dans le prévisionnel, on est dans la gestion de l’urgence et de la difficulté, un certain nombre d’opérations étaient programmées dont des actions ont été conduites par l’actuelle municipalité bien après les crues de juin puisque le niveau des eaux a été longtemps trop élevé pour faire intervenir les plongeurs. Je l’ai dit tout à l’heure, oui gouverner c’est prévoir. Nous étions interloqués par les problématiques liées en particulier par l’assainissement, à la gestion immédiate d’un débordement, c’est-à-dire des mesures préventives, et que, je terminerai là-dessus, les ponts ont tenu. Gouverner c’est prévoir, et il faut aussi assurer la continuité des affaires publiques. Si nous avions été là en charge, les ponts auraient fait partie des questions et des mesures qu’il aurait fallu prendre. Quand on regarde cette question des crues à Lourdes, beaucoup de choses ont été dites. Je me souviens de propositions qui tendaient à murer le gave sur tout le linéaire, ce qui aurait eu pour effet d’accélérer à la fois la vitesse de l’eau, donc de rendre les ponts encore plus fragiles et je ne vous raconte pas les conséquences sur le niveau de la crue dans ce cas-là. Pour nous, il y avait un certain nombre d’études réalisées qui débouchaient sur des préconisations. Je vois que deux ans après il reste encore beaucoup de travail mais quelque part c’est un peu normal quand on a mesuré quelle est l’ampleur des dégâts. En tout cas, il faut réparer le pont Peyramale (ou Pomès) pour permettre le rétablissement de la circulation. Les ponts ont tenu. Le seul pont qui n’a pas tenu à Lourdes, c’est le pont du Sanctuaire. Nous avons eu affaire à la plus grande catastrophe de Lourdes du siècle dernier. Il faut savoir que l’eau a pénétré par plusieurs endroits. Il y a des points faibles qui ne sont pas les ponts. Pourquoi l’inondation sur l’avenue du Paradis ? Entre octobre 2012 et juin 2013, il y a une grande différence. En octobre 2012, c’est par les parapets et par le sous-sol que l’eau est rentrée et a inondé de manière relativement réduite l’avenue du Paradis. En 2013, la pénétration de l’eau s’est faite par le coin du pont de l’Arrouza. Avec une brèche ouverte par l’eau, le fracas et la violence de l’eau. C’est par là que l’eau et la boue ont inondé l’ensemble de l’esplanade du Paradis. Sur l’avenue du Paradis, nous avons tenu très longtemps dans l’après-midi grâce aux boudins, au dispositif que nous avions mis en place puis à un moment l’inondation s’est faite par le sous-sol. Voilà pourquoi les travaux d’assainissement et les travaux de relevage étaient indispensables. Ce n’est pas un sujet qu’il faut traiter ni d’un 4x4, avec des photographies et avec des approximations ».