L’intervention de Bruno Vinualès au conseil municipal

Dans un souci d’objectivité et suite au ressenti des 3 premières heures du conseil municipal du 14 juin, nous mettons en ligne ci-dessous l’intégralité de l’intervention de Bruno Vinualès, adjoint au maire de Lourdes, en charge du développement économique. Et ce pour éviter toute mauvaise interprétation de nos propos.

De 2008 à 2014, en tant que conseiller d’opposition, je n’ai eu cesse de me positionner en lanceur d’alerte. Non seulement pour annoncer les risques d’inondations mais aussi les problèmes de gestion de la mairie et les problèmes économiques qui éclaboussent Lourdes douloureusement.

Depuis 2014, j’œuvre à analyser les raisons et les causes qui ont mis Lourdes en difficulté afin de produire des diagnostics que j’ai eu partagé avec le comité des sages mais aussi avec le plus grand nombre au sein de cette mairie mais aussi à l’extérieur. Sans arguments il n’est pas possible de fédérer, de convaincre, de rassembler afin d’entamer les changements et les innovations nécessaire à la relance de notre économie.

Depuis le début de ce mandat et au fur et à mesure des apparitions des problèmes financiers de la ville de Lourdes et de l’état de déliquescence du patrimoine, j’ai insisté sur la nécessité première de faire des économies dans tous les secteurs et de réduire les frais de fonctionnement. De façon corollaire, j’ai expliqué l’importance de prioriser les projets et de les positionner dans un ordre de réalisation. Lorsque vous manquez de financement, chaque euro investit doit rapporter. Mais il faut aussi lancer en premier les projets qui ne coûtent pas cher et qui multiplie le retour sur investissement. Afin de ne pas gaspiller notre potentiel pécunier, j’ai demandé la création d’un comité stratégique qui étudierait et validerait ces priorisations.

Une autre étape essentielle était la réorganisation. Il ne s’agit pas seulement de poser des talents sur un organigramme. J’ai demandé la mise en place d’une vraie organisation avec des procédures, des méthodes, de la transversalité, du reporting, des contrôles. Ce ne sont qu’à l’aide de tels outils qu’une bonne gestion peut être assurée avec de l’efficacité, de la productivité et de la coordination. Chaque collaborateur doit savoir ce que l’on attend de lui et sur chaque projet de préciser qui fait quoi avec des livrables précis, mais aussi des objectifs clairs et atteignables. Rajoutez de la concertation et vous obtenez la confiance nécessaire qui donnent naissance aux dynamiques collectives puissantes des énergies et des compétences.

Aujourd’hui l’enjeu est colossal. Il nous faut inverser la tendance économique. Je continue à expliquer que notre potentiel est plus gigantesque qu’il n’a jamais été. Lourdes s’est construit sur le modèle réduit des pèlerinages français et européen. Nous pouvons aujourd’hui développer Lourdes comme un centre de rencontre international sur les valeurs de la spiritualité, de la guérison et du tourisme générique. Pour cela nous devons créer un nouveau modèle économique. Il ne pourra pas se réaliser sans la coordination subtile de la mairie, des Sanctuaires, des socio-professionnels et des acteurs politiques. Il nous faut rattraper de façon la plus rapide, le retard cumulé sur plusieurs décennies.

Déjà de grandes avancées ont été faites. Les Sanctuaires ont eu le courage de se repenser et de se repositionner. Les politiques soutiennent Lourdes en accordant des niveaux de subventions exceptionnels. La mise en place de nouvelles lignes Low-costs ouvrent de nouveaux marchés. La taxe de séjour a redonné de l’oxygène aux hôteliers et permis de créer un cercle vertueux. Mais pour augmenter la fréquentation et la durée de séjour, au-delà de la création de nouveaux pèlerinages, de nouveaux produits touristiques, afin de gagner en visibilité et en attractivité, il nous faut déjà nous investir tous de façon prioritaire sur la sécurité de nos visiteurs, sur la propreté et sur l’embellissement. Si nous ne construisons pas cette marche, nous n’accéderons pas aux prochaines.

J’en arrêterai là l’analyse stratégique même si je pourrai encore développer les nombreux chantiers que j’ai lancés et que je pilote pour relancer la santé économique de notre territoire. Je souhaite néanmoins rappeler que la tâche est considérable et que nous n’y parviendrons que de façon collective. A ce titre la confiance est nécessaire et si j’ai un regret à formuler sur ces 3 dernières années, c’est de ne pas avoir été assez écouté et de ne pas avoir bénéficié de la confiance méritée. Même si je m’en affecte parfois car cela entraîne d’énormes pertes de temps, d’énergies et d’argent, j’essaie de garder ma motivation intacte pour continuer à faire avancer les projets essentiels au redressement de Lourdes.

Lorsque j’ai mis en place la taxe de séjour avec les socio-professionnels, je m’étais engagé à ne pas augmenter celle-ci durant le mandat. Même si je peux entrevoir l’intérêt d’une progression de celle-ci, je m’en tiendrai honorablement à ma parole qui m’est chère et je voterai contre…