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La stèle de la Médaille militaire inaugurée

mardi 22 août 2017 par Rédaction

Dimanche matin, avant la célébration de la messe figurant au programme de la commémoration du 77ème anniversaire de la libération de la ville de Lourdes, a été inaugurée la stèle de la Médaille militaire implantée dans le petit square situé en face l’ancienne piscine de La Coustète. Cette cérémonie à laquelle assistaient les représentants des 10 sections du département, était présidée par Josette Bourdeu, maire de Lourdes, en présence de José Marthe, conseiller départemental du canton de Lourdes 1, Madeleine Navarro, adjointe au maire de Lourdes, en charge des Anciens combattants qui prononça le mot d’accueil ; Maryvonne Sayos, vice-présidente de la société nationale d’entraide de la Médaille militaire ; Elisée Picciocchi, président de l’UD 65 de la SNEMM, du chef d’escadron Stéphane Caille, commandant la compagnie de gendarmerie d’Argelès-Gazost ; Bruno Montagnol, directeur départemental de l’ONAC, des associations patriotiques et de très nombreux porte-drapeaux.

Après le dévoilement de la stèle par Josette Bourdeu et Jacques Garrot, président de la 700ème section de Lourdes, ce dernier prenait la parole.

Le discours de Jacques Garrot,

président de la 700ème section nationale d’entraide de la Médaille militaire

C’est en ma qualité de président de la 700e section de la Société nationale d’entraide de la Médaille militaire que j’ai l’honneur de m’exprimer devant vous.

Je voudrais tout d’abord saluer les personnes présentes et surtout remercier les personnalités qui ont répondu à notre invitation et qui rehaussent, par leur présence à nos côtés, l’éclat de cette cérémonie.

« Les Français aiment les décorations ». Ce lieu commun est à relativiser : ils ne les aiment pas plus que les autres mais ils aiment à les porter, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays. Les décorations sont en effet la survivance ou la résurrection de la conception primitive de l’ordre de Chevalerie. Inspirées par les statuts de la Légion d’honneur, elles s’organisent en ordres de mérite. Dans une France quand même attachée aux traditions, les décorations ont conservé une signification.

Il existe dans chaque pays une hiérarchie des décorations. En France, les trois premières sont, dans l’ordre de préséance, est-il besoin de le rappeler : la Légion d’honneur, la Médaille militaire et l’Ordre national du mérite. Des trois, la seule reconnaissant des mérites exclusivement militaires est la Médaille militaire. A ce titre, elle se distingue des deux autres.

La Médaille militaire forme le deuxième ordre dans la pyramide des honneurs.

C’est le prince Louis-Napoléon, alors président de la République, qui l’a créée en mars 1852 comme une récompense destinée à saluer les mérites des meilleurs soldats et sous-officiers, plus rarement à des officiers.

Je voudrais souligner une originalité presque unique dans l’histoire des récompenses : lorsque la Médaille militaire est exceptionnellement attribuée à un officier général lui-même grand-croix de la Légion d’honneur, qui aura exercé un commandement devant l’ennemi ou qui aura rendu des services exceptionnels à la défense nationale, alors la Médaille militaire deviendra une dignité supérieure à celle de grand-croix de la Légion d’honneur. C’est dire la nature singulière et l’importance de la Médaille militaire, toujours décernée « au nom du président de la République ». D’ailleurs, les médaillés militaires sont soumis aux mêmes obligations que les titulaires de la Légion d’honneur et aux mêmes sanctions. Leurs filles, petites-filles et arrière-petites filles ont, par privilège, accès aux Maisons d’éducation de la Légion d’honneur.

Faut-il le rappeler : aujourd’hui, la concession de la Médaille militaire ne constitue pas un droit mais une reconnaissance officielle à l’égard de mérites acquis à titre militaire. Chaque année, elle vient récompenser des militaires d’active, des réservistes et des anciens combattants dans des conditions garantissant la haute valeur de cette décoration et l’équité entre les différentes générations du feu.

Depuis 1904, les titulaires sont groupés en une importante société, la Société nationale d’entraide de la Médaille militaire, dont l’oeuvre méritoire incessante de solidarité sociale va vers ses adhérents frappés par l’adversité et qui participe au devoir de mémoire sous diverses formes avec vocation à forger chez les jeunes le sentiment patriotique.

Notre section, la 700e, celle de Lourdes, a été créée le 18 juin 1930, et a donc aujourd’hui 87 ans, un âge vénérable qui en fait une vieille dame respectable certes, mais néanmoins toujours dynamique comme on le voit au travers de la cérémonie présente. Les 10 sections du département des Hautes-Pyrénées comptent à ce jour pas moins de 460 adhérents qui se réunissent régulièrement et dont les porte-drapeaux honorent systématiquement les cérémonies commémoratives.

Son ancienneté dans la ville, son rayonnement, son rôle social et patriotique m’ont conduit, aux titre de mes fonctions à sa tête et avec le soutien des adhérents, à œuvrer en faveur de l’érection d’un monument sur la voie publique, dédié au rayonnement de cette décoration militaire.

Je dois ici souligner l’accueil favorable qu’a immédiatement réservé à cette requête madame la maire de Lourdes et je voudrais la remercier tout spécialement pour nous avoir accordé l’autorisation de l’implanter en pleine ville, au centre d’un espace vert en un lieu fréquenté et qui porte désormais le nom de « square de la Médaille militaire ». C’est un honneur que vous nous avez fait et nous y sommes très sensibles, soyez-en assurée.

Je vous remercie également, madame la maire, pour l’aide que vous nous avez apportée par le biais du concours des Services techniques de la ville dans la mise en place et pour le vin d’honneur qui clôturera cette cérémonie.

La stèle que nous inaugurons est un monument permanent de commémoration : c’est dans la pierre la plus dure qu’on grave l’histoire pour la transmettre aux générations futures. Elle est en granit brut, décorée, comme vous le voyez, de la Médaille militaire présentée sous son avers, surmontant sa devise « valeur et discipline ».

Aujourd’hui on réclame désespérément un retour aux « valeurs » dont l’érosion a fini par désorienter nos concitoyens en perte de repères. Il y a bien sûr les valeurs républicaines, énoncée dans la devise nationale mais il y a également des valeurs sociales : un éminent psychologue en a listé 12 parmi lesquelles la famille et la tradition.

Mais qu’est-ce que la valeur et qu’est-ce que la discipline qui font la devise de la Médaille militaire ?

La Médaille militaire tire son originalité du fait qu’elle s’inscrit dans un microcosme à la « culture d’entreprise » très spécifique, avec son propre système de valeurs. La vocation suprême de ses membres à sacrifier leur vie pour leur pays, conduisent ses ressortissants à se sentir non pas supérieurs à leurs concitoyens, mais à part dans la société.

On ne sera donc pas étonné de voir mises en exergue dans ce microcosme les deux vertus originales que sont la valeur et la discipline qui s’entendent dès lors au sens purement militaire.

Le métier militaire (tuer ou être tué) a pour corollaire la revendication de vertus particulières pas forcément en vigueur en dehors de cette sphère : le sens de l’honneur, l’abnégation, parfois poussée jusqu’au sacrifice ultime, le courage, la ténacité, la solidarité, la générosité, la rigueur et le respect de la discipline et de la hiérarchie.

La valeur, c’est ce qui caractérise le soldat valeureux, c’est-à-dire sa bravoure, sa vaillance, son courage dans la mission et dans le combat où il affronte la mort. Elle peut s’accompagner de l’audace, de la bravoure, de l’intrépidité et même du mépris de la mort qu’on trouve de tout temps valorisés dans les chants militaires.

La discipline, dans le milieu militaire, est élevée au rang de culte : on peut dire que c’est la marque distinctive de la condition militaire. Au combat ou dans les missions périlleuses, c’est elle qui garantit la survie individuelle mais également collective. Qu’on imagine seulement ce que doit être la discipline dans un sous-marin en plongée pour de longs mois !

Cette exigence a évolué et, tout en restant la pierre angulaire de l’édifice, elle n’exclut pas le développement de la capacité d’initiative liée aux nouveaux modes de combat et, sans ressembler au drill prussien, on reste loin de la boutade « chercher à comprendre, c’est commencer à désobéir ».

On est passé progressivement de l’obéissance passive à la discipline librement consentie. Car la discipline dans sa noblesse, c’est l’adhésion sans réserve aux ordres, la confiance dans le chef dans cette circonstance extraordinaire qu’est le moment d’infliger la mort au péril de sa vie.

On voit bien par là la singularité du microcosme et de ses valeurs propres, incomparables à d’autres. Et, par là même, ce qui fait de la Médaille militaire une distinction à part dans la liste des décorations.

Je vous remercie de votre attention.

Diaporama
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