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Emoi dans la profession hôtelière : une trentaine d’établissements menacés de fermeture pour non-respect de la réglementation en matière de sécurité incendie !

jeudi 31 août 2017 par Rédaction

Entretien avec Josette Bourdeu, maire de Lourdes

Lourdes-infos : Josette Bourdeu vous avez envoyé dernièrement des lettres recommandées à des hôtels de Lourdes qui ne remplissent pas les conditions de sécurité en matière d’incendie, vous les menacez même de fermeture. Qu’en est-il ?

Josette Bourdeu : Ça fait un moment que la commission de sécurité les relance. Je voudrais qu’ils me présentent un plan de rénovation de leur hôtel et de mise aux normes. Ce que je dis dans la lettre, c’est que s’il n’y a pas de plan de travaux prévus rapidement, dans le mois qui suit je serai obligée de prendre l’arrêté de fermeture. J’aimerais quand même que ces hôteliers, ces structures présentent rapidement un plan de travaux pour ne pas fermer.

Cette question était pendante depuis plusieurs mois. L’incendie qui a eu lieu fin août à la résidence Villa Mariale, avenue du Paradis, où on a malheureusement déploré un décès, ne nous permet plus d’attendre des solutions qui n’arrivent pas.

L.I. Combien d’établissements sont concernés ? Selon certaines sources d’informations, il est question d’une trentaine d’hôtels visés.

Josette Bourdeu précise que 13 courriers ont déjà été envoyés. 20 autres sont en préparation. Les exploitants seront interrogés sur l’état d’améliorations qu’ils comptent apporter et sur l’état d’avancement de leurs dossiers.

J.B : Il y a des catégories d’hôtels qui ont déjà proposé des plans de restructuration. Il y en a qui n’en ont aucun, on attend qu’ils nous les fournissent. On ne va pas attendre longtemps. On va les réunir très prochainement à la rentrée. Ceux qui auront des plans bien précis et qui s’engagent à effectuer les travaux, bien entendu on ne doit pas les empêcher d’exercer, ce n’est pas le but de la manœuvre. Ils pourront finir la saison. Le tout c’est d’avoir de la concertation avec eux. Pour certains, cela fait plus de 7 ans qu’ils devaient faire les travaux et qu’ils ne les ont pas faits. On ne peut plus attendre. La balle est dans leur camp.

L.I. Cela pourrait amener, dit-on, à la disparition de 600 chambres ? Ce qui serait important !

Josette Bourdeu ne confirme pas. « Dans les lettres que j’ai signées, poursuit-elle, Il y a des gens qui ont décidé d’arrêter leur activité ou qui ont vendu. Je leur demande qu’ils me le confirment, on ne leur demandera pas le versement de la taxe de séjour s’ils n’ont plus d’activité. Le tout c’est de faire un point précis sur l’état de la sécurité des hôtels à Lourdes début septembre ».

En conclusion de la lettre de mise en demeure, on peut lire sous la signature de Josette Bourdeu : « Je vous invite à mettre votre établissement en conformité dans le délai de 1 mois ou à fermer votre établissement, faute de quoi je serai amené à prononcer sa fermeture en application de l’article R 123-52 du Code de la Construction et de l’Habitation »

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Une réglementation différente
entre les hôtels et les résidences de tourisme ?

 Josette Bourdeu reconnaît qu’entre les hôtels et les résidences hôtelières (ou de tourisme) la règlementation en matière de sécurité incendie est différente. Elle nous a appris que les copropriétaires de la résidence Villa Mariale avaient demandé à ce que leur établissement soit traité comme un hôtel.

Voici le point de vue du syndicat de l’Union des Métiers de l’Industrie hôtelière concernant les inégalités de traitement existant entre les hôtels et les résidences de tourisme en matière de sécurité incendie. (Repris par un député en 2012)

« Les hôtels sont considérés au regard de la législation comme des établissements recevant du public (ERP), et qu’à ce titre, ils sont dans l’obligation de respecter des normes très strictes afin d’assurer aux clients une sécurité incendie maximale. Ces normes de sécurité qui pèsent sur les hôteliers se sont considérablement alourdies ces dernières années, les obligeant à des investissements importants dans une période économique difficile et concurrentielle. Par contre, les résidences de tourisme ne sont pas considérées comme des ERP mais comme des immeubles d’habitation. Cela signifie qu’elles échappent à la plupart des obligations liées à la sécurité incendie. Cette différence de traitement est d’autant plus incompréhensible que les résidences de tourisme sont aujourd’hui gérées comme des hôtels et qu’elles accueillent la même clientèle mais à des tarifs beaucoup plus compétitifs du fait que ceux-ci n’intègrent pas le coût des installations de sécurité incendie, de la présence obligatoire d’un veilleur de nuit et ont un coefficient de remplissage de 3 ou lieu de 1,8 pour les hôtels (c’est-à-dire un hôtel de 100 chambres accueille 180 personnes par contre une résidence de 100 appartements accueille 300 personnes). De plus, ces résidences disposent d’un coin-cuisine qui, théoriquement, représente un risque d’accident éventuel. Cette situation est perçue par les hôteliers comme une véritable injustice ».