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Anjelika Omnès, conseillère municipale indépendante de Lourdes, passe à l’offensive

mardi 16 janvier 2018 par Rédaction

Elle a pris ses distances depuis quelques mois avec la majorité municipale au sein de laquelle elle siégeait. Aujourd’hui, Anjelika Omnes, qui se dit indépendante, passe au crible la vie municipale et dénonce tous les dysfonctionnements et mauvais choix de l’équipe conduite par Josette Bourdeu.

Ce mardi, en fin d’après-midi, elle a tenu un point-presse. L’occasion pour elle de présenter ses meilleurs vœux aux Lourdaises et aux Lourdais, sans oublier le personnel (elle a fait observer au passage que les élus d’opposition n’avaient pas été conviés à la réception des vœux, lundi en fin de matinée).

En cette période de vœux, elle fait celui-ci :

- que nos élus soient enfin responsables.

- que la ville de Lourdes soit enfin gérée avec le sens de la Chose Publique. Quand on engage les impôts des Lourdais, on se pose la question de savoir si leur cadre de vie va être amélioré.

- que son état général arrête de se dégrader, et au contraire, s’améliore. Que des travaux soient effectués non seulement lorsque le Tour de France passe. A ce sujet, je tiens à remercier Monsieur le Président du Département des Hautes-Pyrénées, grâce à qui ce tour fait une étape à Lourdes. Ce qui permettra de refaire au moins la chaussée des rues où les cyclistes passeront.

- que les Lourdaises et les Lourdais soient enfin respectés et écoutés, même ceux qui ont une opinion différente.

- que l’on retrouve une réelle solidarité entre les territoires et entre les générations pour ne pas laisser nos aînés sur le bas-côté.

Avant d’aborder les deux gros dossiers du prolongement de l’avenue Peyramale et les nouveaux dispositifs en matière de stationnement, elle a souhaité revenir rapidement sur la création de la grande agglomération et la délégation de service public du petit train.

La place de Lourdes dans la grande agglomération
Tarbes- Lourdes- Pyrénées : quel bilan au bout d’un an ?

Cela fait un an que cette grande agglomération a été créée, dans un but de mutualiser les compétences. Mais depuis, la gestion de certaines d’entre elles est revenue à la ville (transport scolaire, écoles). Quand je vois ce que Lourdes pèse dans cette agglomération : le VTT et l’auditorium - rien de neuf.

Quel est aujourd’hui réellement le poids politique de nos élus dans les décisions de cette grande agglomération ? Lourdes est la 2e commune après Tarbes, dans la plus grande agglomération du département, sixième au niveau régional.

Le petit train touristique

En décembre 2017 la ville a mis fin au service public du petit train touristique, soit deux mois avant l’expiration d’un contrat de délégation de service public de 9 ans. La ville souhaite mettre en concurrence cette activité, sur le modèle de l’occupation du domaine public, comme c’est le cas pour les chalets devant les Sanctuaires, par exemple.

Cette décision pose deux problèmes :

D’une part, le transport par petit train touristique est considéré comme du transport de personnes. Compétence, qui depuis janvier 2017 est exercée par la communauté d’agglomération. La ville ne pouvait pas y mettre fin. Madame le Maire et Madame la Préfète ont été saisies à ce sujet.

D’autre part, cela implique la fin de la redevance annuelle de 27 000 euros, versée au profit de la commune, redevance calculée sur le chiffre d’affaires. Le futur exploitant paiera une occupation du domaine public en fonction du nombre d’arrêts. Aujourd’hui on ne connaît pas le montant de cette occupation.

A deux mois de la saison touristique, la mise en concurrence n’a pas été réalisée. Une publicité tardive ne risque-t-elle pas de fausser le jeu de la concurrence et de désavantager un nouvel candidat désirant assurer cette activité ?

Par ailleurs, aucun bilan économique de fin d’activité n’a été fourni (9 ans d’exploitation).

Prolongement de l’avenue Peyramale :
un choix mauvais et coûteux.

Initialement, le prolongement de l’avenue Peyramale avait été présenté comme une des solutions au problème de fermeture du pont Peyramale. Aujourd’hui, il est présenté comme la seule solution. Ce prolongement est annoncé pour le mois de juin 2018. Permettez-moi d’émettre quelques doutes concernant les délais de réalisation et l’opportunité de ce projet.

On est passé de 1 million d’euros de travaux annoncés à 2 millions. Quel sera véritablement son coût final ? La ville n’est pas propriétaire de tous les terrains sur lesquels la route passera. Les études réalisées portent sur la partie déjà existante. Une étude conception-réalisation a été lancée. Le bureau n’a pas encore était choisi. Il faudra au moins six mois pour réaliser la conception, faire les études GETEC avec les dossiers réglementaires et techniques, fonciers etc.…Le terrain est situé sur une berge rocheuse du Gave, presque une falaise. C’est à ce moment-là que nous aurons une véritable idée du coût de ce prolongement. Nous serons déjà à l’automne 2018. Il faut lancer une phase « réalisation », donc c’est un délai supplémentaire. Je ne vois pas comment on sera prêt même en 2019.

Cette étude n’inclut pas la réfection du pont Peyramale, fortement handicapé, consolidé en 2016 pour une durée de trois ans, soit jusqu’à juillet 2019. Le coût d’un pont neuf serait de 2 millions d’euros. En faisant le prolongement de l’avenue Peyramale on se prive de la solution de refaire le pont que l’on ne peut pas conserver dans cet état.

Si on refaisait le pont Peyramale, on ferait d’une pierre deux coups : on améliore l’aspect du pont et sans coût supplémentaire on améliore la gestion des risques d’inondation. Aujourd’hui pour le même prix on peut avoir un pont sans culée centrale. Ce qui permettra, si on a des inondations comme celles en 2012, d’éviter des débordements sur la rive droite. Et si on a des inondations comme celles en 2013, d’en diminuer l’impact.

Par ailleurs, je crains que les conséquences de ce prolongement soient l’urbanisation de la zone avoisinante. On a vu apparaître récemment un parking important. D’autres vont sans doute voir le jour. Mes craintes sont renforcées par la volonté exprimée de Madame le Maire en commission locale de l’aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine, d’exclure une partie de la zone de son périmètre de protection, zone initialement devant y figurer. Et d’autre part, la volonté annoncée de garder des parties constructibles le long du chemin du Mouniquet. Allons-nous voir pousser une nouvelle zone touristique ou résidentielle sur les flancs du Béout ? N’avons-nous pas suffisamment de friches en ville et dans le quartier touristique ? Si tel est le cas, quel sera l’impact de cette urbanisation possible sur la source de Massabielle. Cette source avait déjà connu une pollution dans les années 1980.

Parking souterrain Peyramale

Cette affaire illustre l’absence de contrôle généralisé des délégations de service public, et la non anticipation de la fin de ces contrats qui conduit à des situations inacceptables.

A trois jours de la fin d’un contrat de délégation de 25 ans, Madame le Maire découvre que le parking n’est plus exploitable et qu’elle doit le fermer pour défaut de structure. On sait déjà qui va payer les conséquences de la gestion défaillante de ce dossier. C’est encore le contribuable, déjà bien trop imposé.

Et il y a de quoi être inquiet.

En 2016, dans son rapport provisoire, que Madame le Maire a eu en main, la Chambre Régionale des Comptes attire son attention sur ce dossier et pointe l’approche de l’échéance : moins de 18 mois.

La chambre pointe d’autre part l’absence de tableaux d’amortissement pour les investissements effectués par la société qui gère le parking. Fin 2015 ces investissements s’élèvent à 192 000 euros HT, hors investissements en cours. Cela représente une année de recettes de ce parking. C’est déjà à ce moment qu’on aurait dû s’inquiéter. Lorsque je pose la question lors du conseil municipal en juin 2017, on me répond que l’on ne comprend pas de quoi je parle.

En juin 2017, nous sommes à la fin du contrat. Aucun bilan de fin de délégation de service public n’est présenté. Cela est devenu une habitude dans cette ville. Un diagnostic sur l’état des équipements insuffisant est fourni par la société gestionnaire, aux dires de Madame le Maire. Diagnostic, qui ne nous a jamais été remis. Diagnostic avec lequel la ville n’est pas d’accord. Un délai supplémentaire de 6 mois est accordé à la société.

En novembre, la société GETEC remet à la ville le diagnostic qui lui a été commandé. Ce dernier relève des problèmes graves de structure.

Mi-décembre, je questionne Madame le Maire en Conseil Municipal. Elle répond de côté. Et douze jours après, on apprend que le parking va fermer.

Il est impossible d’avoir une information pertinente.

Aucun des rapports annuels d’activité depuis 2014, présentés en conseil municipal, ne relève de tels problèmes. Le dernier rapport de 2016 dit : « Le parc Peyramale semble être en bon état malgré des infiltrations d’eau apparues après des travaux de rénovation ». Comment se fait-il que les problèmes plus graves n’ont pas été signalés avant la fin de ce contrat. Dès 2016, la ville aurait dû se rapprocher du délégataire et faire faire un diagnostic. Surtout, que la Chambre pointe l’absence de clause de revoyure en cas d’inexécution des obligations du contrat.

Je ne pense pas que les 192 abonnés trouveront tous une place sur le parking du Lapacca. Parking déjà occupé par les conteneurs enterrés non encore installés, les bus en haute saison, les forains au mois de juin, les touristes en été. Mais on se rend compte qu’on est bien loin des préoccupations des Lourdais, surtout lorsqu’on se déplace depuis quatre ans en voiture avec chauffeur et avec macaron de stationnement. Au final, c’est encore les petites et les moyennes bourses qui paient.

 

Le stationnement payant de surface

Les parcs de stationnement payants, tous types confondus, rapportent à la ville plus d’un million d’euros par an. Soit la moitié de ce que rapporte la taxe de séjour. Les parkings ont été modernisés par l’installation de nouveaux horodateurs.

La mise en place d’une heure de stationnement gratuit en centre-ville est enfin une bonne mesure qui espérons-le va apporter une bouffée d’oxygène pour les commerçants du centre-ville.

Pour la zone touristique, la forte augmentation des tarifs et la limitation à seulement 4 heures de stationnement me semblent inadaptées et problématiques. Les personnes à mobilité réduite sont concernées aussi. Le dépassement des 4 heures coûtera le prix prohibitif de 30 euros, minoré à 20 euros si le paiement est immédiat. Comment fait le touriste qui vient pour quelques jours ou qui part en excursion pour la journée ? Aucun abonnement à la journée n’est prévu. On prend le risque de faire fuir les visiteurs. C’est incompatible avec la volonté déclarée de vouloir rallonger la durée de séjour.

On peut aussi s’inquiéter de la compréhension par les touristes étrangers de cette tarification. Ce stationnement cohabitera avec le système des bornes, dont la levée condamnera l’accès et la sortie à certains parkings. Des cafouillages en perspective. On va définitivement décourager nos visiteurs.

Le plus inadmissible est que ce dispositif de stationnement limité s’applique aux personnes handicapées et à mobilité réduite. Bienvenue à Lourdes.

On peut se poser la question si nos élus ont une idée eux-mêmes de ce qu’ils veulent pour leur ville, s’ils connaissent leur ville et ses problématiques.

Autre question : le stationnement en zone touristique sera-t-il payant toute l’année ou gardera-t-on la saisonnalité ? Nous n’avons pas eu plus de précisions là-dessus.

Par ailleurs, les abonnements pour les saisonniers n’ont pas été votés. Seront-ils reconduits ? J’aimerais que Madame le Maire nous rassure là-dessus.

Il m’a été rapporté que des négociations sont en cours pour privatiser la

totalité du stationnement payant : parking Peyramale, parking de la Merlasse, parking de l’Arrouza, parkings de surface ? Pour mettre fin, à ce que j’espère être une information erronée, je demande à Madame le Maire de prendre publiquement l’engagement à ce que la gestion de ces parkings reste en régie municipale et que tous les salariés soient repris. J’espère que nous n’allons pas être mis devant un fait accompli en conseil municipal.

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Question écrite pour le conseil municipal du 14.12.2017

Anjelika Omnes, conseillère municipale de Lourdes

Par convention en date du 2 novembre 1990, la ville de Lourdes a confié une mission générale de service public de stationnement à la SNC les Parkings de Lourdes, pour une durée de 25 ans. Cette délégation est arrivée à son terme le 16 juillet 2017.

Par délibération en date du 30 juin 2017, le conseil municipal a voté la prolongation de la convention de délégation de service public de stationnement public payant-parking Peyramale, jusqu’au 31 décembre 2017, la société n’ayant pas fourni le diagnostic technique sur l’état des équipements dans les délais prévus par la convention.

A deux semaines du terme du contrat, pouvez-vous nous faire un compte rendu de ce diagnostic. Tous les travaux nécessaires à la remise en état normal d’entretien des différents matériels d’exploitation ont –ils été effectués ? Quel mode de gestion avez-vous prévu pour cet équipement, à partir du 1er janvier 2018, sachant que nous sommes à trois mois de la saison touristique ?

Réponse de Madame le Maire :

La SNC Les Parking de Lourdes a été mise en demeure de réaliser un certain nombre de ses obligations contractuelles sous quinzaine, par la Ville de Lourdes, sur le fondement de chapitre 8 titre 2 de la convention générale de stationnement public payant. Conformément au contrat, la ville est en attente d’une réponse écrite à ces mises en demeure semaine 51 et ne peut se prononcer sur les suites qui seront données, tant que la société ne s’est pas prononcée officiellement. A l’issu des quinze jours de cette mise en demeure, soit dans le courant de la semaine prochaine, je ne manquerais pas d’informer les Lourdaises et les Lourdais non seulement du diagnostic qui a été fait sur ce parking, mais aussi de son devenir et des mesures qu’il nous faudra prendre.