Les infos de Lourdes et du Pays de Lourdes

  Informations Lourdes et Grand Tarbes  Informations Lourdes et Pays de Lourdes  Informations Bagnères de Bigorre  Informations Argelès-Gazost Vallées des Gaves  Informations Pays de Lannemezan  Information Pays du Val Adour  Informations Hautes-Pyrénées     
         

Entretien avec Francis Roma, propriétaire de La Frégate

mardi 16 octobre 2018 par Rédaction

Au lendemain du conseil municipal qui a vu la ville de Lourdes renoncer à la démarche d’achat de La Frégate remontant à un acte datant du 4 avril 2013, nous avons interviewé Francis Roma, le propriétaire du bien, après avoir visité les lieux en sa compagnie. Nous avons rencontré un interlocuteur ne recherchant pas le conflit avec la municipalité et qui est, au contraire, ouvert à toutes discussions avec l’ensemble des édiles lourdais.

Lourdes-infos : Est-ce qu’avant ce conseil municipal qui s’est traduit par le désistement de la municipalité concernant l’acquisition de La Frégate, vous aviez été informé ?

Francis Roma : Non, pas du tout. Je l’ai su par des amis lourdais, des appels téléphoniques, des mails qui m’ont annoncé ce qui allait être confirmé par la délibération du conseil municipal. J’étais vraiment dans le noir total.

Lourdes-infos : Etiez-vous au courant de l’évaluation par les Domaines de votre propriété ?

Francis Roma : Non, toujours pareil. Ça s’est passé dans mon dos.

Lourdes-infos : Que pensez-vous de cette estimation, la moitié de ce qui avait été convenu en 2013 ?

Francis Roma : 50% en dessous, ça fait mal. C’est dur, le monde a changé. Je comprends qu’on peut revoir les choses à la baisse.

Lourdes-infos : Que va-t-il se passer maintenant, selon vous. Le conseil municipal peut-il revenir sur ce revirement ? Y a-t-il encore place pour une discussion ?

Francis Roma : Oui. Je l’espère. J’ai 74 ans. Je ne veux pas mourir le plus riche du cimetière. Ce n’est pas pour moi, c’est pour mes enfants. Je ne veux pas faire pleurer les chaumières.

Lourdes-infos : Nous venons de visiter les lieux. On a pu constater l’état d’abandon de votre bien qui visiblement n’a pas été entretenu. Qu’en pensez-vous ?

Francis Roma : Je n’étais jamais revenu à La Frégate depuis 4 ou 5 ans. Et ça me fait mal au cœur de revenir. C’est là où je suis né, où j’ai passé toute ma jeunesse. J’étais à l’école Saint-Joseph à Lourdes. J’avais un pincement au cœur d’y revenir. Les Lourdaises et les Lourdais quand ils passent doivent s’interroger devant l’état de délabrement d’une telle propriété. Ce qui me ferait plaisir, c’est que la mairie mette une équipe, afin de nettoyer ce qu’il faut, couper l’herbe, les ronciers, les haies, en bref redonner une belle gueule à cette propriété. Il faut savoir aussi que le lac n’étant pas loin, il y a des serpents, ça pourrait être dangereux pour des enfants qui s’y promèneraient. Je ne voudrais pas être considéré comme responsable. Après, on a constaté, vous l’avez vu, qu’un arbre est tombé sur un toit. Il faudrait que les assurances de la ville interviennent. Une maison a été également squattée. Cette maison était habitée par ma mère, que la maire de Lourdes connaissait bien d’ailleurs lorsqu’elle venait la soigner et qui me le rappelait il y a deux mois au téléphone. La maison est dans un état catastrophique. Ce serait très bien qu’ils remettent un coup de peinture, qu’ils me le rendent dans l’état où c’était. En troisième lieu, j’ai remarqué qu’il y avait un chien et des voitures, donc je pense qu’il y a quelqu’un dans cet endroit qui abritait une discothèque. Ce serait bien également comme il n’y avait personne au moment où je l’ai cédé, c’était vide, que la mairie fasse ce qu’il y a à faire. Je tiens à dire que je ne suis pas un politique, que je voudrais voir avec la mairie ce qu’on peut faire ensemble, sachant que les Lourdais ont leurs idées sur ce dossier. J’aimerais que ça se passe à l’amiable.

Lourdes-infos : Est-ce que c’est un combat politique qui vous guide ?

Francis Roma : Ça fait des années que je ne vote plus à Lourdes puisque non inscrit sur les listes électorales de la ville. Je n’ai jamais mené de combats politiques, à part en 1968 avec un ami et ça s’est arrêté là.

Lourdes-infos : Peut-on envisager une conciliation avec la municipalité lourdaise ?

Francis Roma : Je ne veux pas mourir le plus riche du cimetière. Je le répète, je ne fais pas de politique. Les clients de la Frégate étaient plutôt des petits ouvriers qu’autre chose. Je préfère opter pour une conciliation, discuter avec Mme Bourdeu, Alain Abadie, avec toute l’équipe municipale. Je viendrai seul pour m’expliquer avec eux, leur demander ce que l’on peut faire ensemble. Ce qui était envisagé il y a deux mois était très bien. Il y avait une approche de la part d’Alain Abadie qui m’avait passé Mme le maire au téléphone. Ça s’était très bien passé. Qu’il y ait eu des escarmouches entre l’opposition et eux, ça ne me regarde pas. Il y a autre chose à faire : le golf était une réalisation de François Abadie, le lac a été acheté par la municipalité Douste-Blazy. Le dernier dossier c’était tout simplement La Frégate, la boucle était bouclée. A l’époque, j’avais eu des propositions, une d’un Hollandais, l’autre d’un Lourdais que je ne veux pas citer. Je peux peut-être en avoir d’autres.

Lourdes-infos : Quelle destination verriez-vous pour La Frégate ?

Francis Roma : D’abord, il y a 400 m2 de surface bâtie. A l’intérieur de ce bâti, on peut faire ce que l’on veut. Les plafonds sont à 3,50m, il y a une structure en bon état. Les toits en ardoise n’ont que 20 ans. A mon niveau, je n’ai plus envie, et physiquement je ne peux plus.

Lourdes-infos : Vous tournez la page de La Frégate avec regret ?

Francis Roma : Evidemment, c’est là où je suis né, où comme je vous l’ai dit, il n’y avait personne. Je descendais à Lourdes à pied, j’y allais en courant, il n’y avait pas de bus. C’est toute ma jeunesse.

Recueilli par Gérard Merriot