Jazz In Marciac (30 juillet-15 août) : un rendez-vous incontournable
Trente-trois ans déjà. L’âge de J.C. (Jésus-Christ pas John Coltrane). Le moment où il apparaît donc naturel mais surtout inévitable de s’élever vers un Éden sonore où harmonie et dissonance coexistent en toute simplicité.
Ainsi n’est-ce pas vraiment une surprise si, cet été, Jazz in Marciac franchit un palier décisif dans son irrésistible Ascension (celle de John Coltrane pas celle de Jésus-Christ). Car jamais dans l’histoire pourtant riche en coups de cœur et autres révélations du prestigieux festival gersois, son affiche n’aura été aussi globalement émoustillante.
D’ailleurs, signe qui ne trompe guère, outre Wynton Marsalis l’éternel néo-gascon, tous les fidèles du lieu ont répondu présent. Tous ceux, amis ou voisin, dont la venue un jour ou l’autre à Marciac a constitué, au milieu de leur carrière, une parenthèse quasiment céleste. Roy
Hargrove et Marcus Miller, déterminés à célébrer le culte du dieu Miles ; Ahmad Jamal, ravi de présenter sa protégée Hiromi ; Jamie Cullum, contraint de sacrifier à un long congé sabbatique après l’intensité de sa dernière apparition ; Kenny Barron et McCoy Tyner, candidats à un
marathon de claviers ; Roberto Fonseca et Chucho Valdés, les Cubains germains enjoués ; John Zorn, le souffleur pyromane résolu à embraser le chapiteau ; Gilberto Gil, dont il se murmure qu’il se sent plus à l’aise sur l’herbe rare du terrain de rugby de l’ASM que sur la pelouse du Maracana…
Mais comme, depuis toujours, le lieu peut se vanter de cultiver la convivialité, son casting est aussi ouvert à quelques futurs néophytes pleins de bonne volonté. Paco de Lucia par exemple, flamenquiste jazzy confirmé, Goran Bregovic, rock star serbe proche d’Iggy Pop et de Johnny Depp, ou encore Kyle Eastwood, fils à papa devenu honorable contrebassiste à la force du poignet. Sans oublier Allen Toussaint, légende du rhythm’n’blues néo-Orléanais.
On l’aura compris : du programme de Jazz in Marciac 2010, il n’y a rien à jeter. Pas même matière à polémiquer. Puisque, sans préambule, il démarre pied au plancher avec une soirée
consacrée à Yaron Herman et Diana Krall. Le mathématicien et la diva, dont la rencontre s’annonce chargée d’électricité.
Serge Loupien
• LE PROGRAMME (lire.pdf ci-dessous)
Rédaction
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