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Au revoir le Pont François. Bonjour le Pont de la Fraternité !

samedi 18 mars 2023 par Rédaction

A la lecture d’un récent article d’un des membres du Cartel médiatique du chef de la majorité, nous apprenons que la construction du nouveau pont nécessite la mise en place d’un pont provisoire pendant toute la durée des travaux.

Même si, pour le spécialiste es-ponts de la collectivité, cette contrainte ne semble pas devoir nous inquiéter puisque cette surprise n’est « ni bonne, ni mauvaise ».

Nous pouvons lui faire confiance, il maîtrise le sujet technique. En effet, il faut se souvenir que la Chambre régionale des comptes dans son rapport avait déjà souligné les qualités exceptionnelles du bras droit du maire. En effet, après avoir rappelé la genèse de la reconstruction de ce pont, la CRC révèle la célérité du rapport émis par le Directeur général des services en ces termes « Le recrutement du directeur général des services au 1er septembre 2021, ingénieur des travaux publics de l’État, a été l’occasion de relancer l’analyse des diagnostics passés. Il ressort de cette analyse interne (datée du 3 septembre soit 48 heures après son arrivée) que les hypothèses de calcul de 2015 seraient défavorables et auraient conduit à une surestimation de l’état de détérioration du pont. De plus, suite aux travaux de confortement, la circulation des véhicules serait parfaitement centrée transversalement sur les tabliers. Par arrêté municipal du 29 septembre 2021, il a donc été décidé la réouverture du pont Peyramale à des véhicules de 26 tonnes, (…). »

Si, du point de vue technique, nous ne devons pas nous inquiéter de cette nouvelle annonce eu égard à l’expérience du chef de l’Administration, est-ce que cela avait été envisagé ? Est-ce que ce pont provisoire avait fait l’objet d’une ligne au budget de la ville ?

Pas d’inquiétude du point de vue financier, puisque selon ce même quotidien, le chef de l’Administration et des Services techniques est un véritable « cost-killer ».

La reconstruction du pont, correspondant à l’action 59 du très fameux PAL, a fait l’objet de grands nombres de communications de la part du chef de file de Lourdes, plus qu’une ville. Et pourtant….

Nous sommes très loin, à tous points de vue, du projet entériné en mai 2020 sous l’ancienne municipalité. A un pont rapidement construit pour un coût moindre, a fait place un ouvrage au coût à la hauteur des ambitions du chef de la majorité (deux fois plus coûteux). Sans parler des délais de livraison qui ne sont en rien comparables, d’autant que le délai prévisionnel est déjà augmenté.

Le précédent projet a été mis purement et simplement à la corbeille, il s’agit d’un véritable déni du travail précédent alors qu’en mai 2020…

Alors qu’en mai 2020, dans son programme de campagne, le candidat chef de file de la liste « Lourdes, Plus qu’une ville » affirmait :

« L’heure est à l’impérieuse nécessité de la reconstruction du pont Peyramale qui est un élément clé du plan de relance. Aujourd’hui, le temps est à l’urgence, aux économies et à l’intelligence collective. Nous reprendrons donc le projet de reconstruction proposé lors du Conseil municipal (séance du 26 mai 2020). Profitons du contexte actuel pour commencer le plus tôt possible les travaux et ainsi se donner les atouts pour démarrer la prochaine saison dans les meilleures conditions. » (p 5, alinéa 4 du paragraphe « nos projets phares »).

Aujourd’hui, il en est fini de l’engagement de campagne d’être extrêmement attentif et rigoureux avec les deniers de la ville.

Qu’en est-il du financement de ce projet pharaonique ?

Si on s’en tient aux différentes communications, pas de souci financier, puisque cette reconstruction fait partie du PAL et à ce titre, est soutenue par différents partenaires. Mais jusqu’à quel point ?

A la lecture de l’annexe 2 du PAL, on sait que le coût estimatif de l’action 59 correspondant à la reconstruction du pont Peyramale est de 5 millions d’euros.

Les Lourdais peuvent se réjouir du coup de pouce de la CA TLP qui participe de manière exceptionnelle à ce projet à hauteur de 500 000 €, cela permettra à la collectivité de supporter la charge du pont provisoire.

On peut déjà ajouter à cette estimation, le coût du pont provisoire.

Ce que l’on peut d’ores et déjà affirmer, c’est que ce futur pont marquera, à n’en pas douter, l’histoire de la cité mariale. Reste à espérer que cela soit uniquement de manière positive.

 

Le doute transparaît en filigrane dans la communication. En effet, on sent un léger glissement dans cette dernière.

Dans le magazine « Lourdes Ma Ville » publié en automne 2022, on pouvait lire en page 7 :

« Le jury de concours de maîtrise d’œuvre a eu lieu et le Maître d’œuvre ainsi que la solution technique ont été retenus. Les dix prochains mois seront consacrés à la finalisation du projet technique et à la passation des marchés de travaux nécessaires à la réalisation. Le pont sera un élément architectural majeur de la ville. Il symbolisera l’union et la fraternité. Symbole du partage universel, il se muera en un véritable espace de vie. Sa livraison est prévue à la fin de l’année 2024. Le Maire a demandé au Pape François d’en être le parrain. »

On nous avait promis le Pont François, le projet avait été présenté au Saint Père par le chef de la majorité. On avait même envisagé l’empreinte de la main du Pape.

Aujourd’hui de François, il ne semble plus rester de trace.

Pourtant, cela aurait pu aussi être le prénom de celui qui a inspiré, alors qu’il n’était encore qu’un petit enfant, l’actuel occupant de l’Hôtel de ville pour prendre sa suite spirituelle à la tête de la cité mariale. Qui à Lourdes, pendant la campagne et encore après, n’a pas entendu ou lu dans la presse cette petite histoire ?

Un retour à un peu de modestie ou la fin de l’utopie et le retour à la réalité ?

La réalité est que le coût de ce nouveau pont, quel que soit son nom, est deux fois supérieur au projet initial (retenu par le Conseil municipal en mai 2020). Et tout ça pour quoi ? Pour qui ? L’intérêt général ou le besoin de marquer l’histoire de la ville ? L’avenir nous le dira.

En attendant, même si le montage financier de ce projet « lavitinesque » est entériné par les différents partenaires, nous aimerions être assurés que, ces différentes contributions seront bien confirmées.

A noter en dehors du PAL, comme nous l’avons mentionné au début de cet article, la participation exceptionnelle de la CA TLP à hauteur de 500 000 €.

Si la part de l’un d’entre eux quel qu’il soit (Europe ? Région ? Autre ?) venait à être amputée de tout ou partie de sa participation, la cité mariale verrait alors sa part augmenter. Il est à noter que la subvention européenne est peut-être la plus sensible. Pour celles et ceux qui connaissent bien le mécanisme, l’Europe ne flèche pas un projet en particulier, elle attribue une enveloppe à un pays. C’est alors au Préfet de flécher tel ou tel projet répondant aux critères très stricts d’éligibilité. Peut-être une des priorités d’éligibilité retenue est la mobilité ? Espérons que les offres de mobilité de ce nouveau pont soient bien à hauteur de 1,5 million car il faut aussi savoir qu’il y a toujours un contrôle a posteriori de l’utilisation des fonds européens. 

Ce nouveau pont à l’architecture remarquable est censé être l’un des principaux facteurs de la renaissance de Lourdes. Un « spot » que le monde entier viendra admirer, où l’on ne fera pas que circuler, mais se « poser » et immortaliser cette pause avec un cliché qui fera le tour des réseaux, etc. On y dansera peut-être comme dans la comptine « Sur le pont d’Avignon » ?

Attendons donc que ce projet mirifique se réalise, et en espérant que cela ne tournera pas au cauchemar en découvrant de nouvelles contraintes. Ce pont devenant alors le pont du gouffre et non de la fraternité.