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La tour (cachée) du Moulin : vedette des journées du patrimoine à Lourdes

dimanche 16 septembre 2012 par Rédaction

Hier, le maire de Lourdes a dû entendre ses oreilles siffler tout au long du trajet qui l’a conduit, avec DPP, à Montauban où ils étaient partis dans la fameuse cuvette de Sapiac non pas pour y prendre les eaux mais pour encourager le FC Lourdais qui débutait la saison face à l’armada locale. Le matin, il avait en effet été l’objet de sévères critiques , au pied de la tour de Garnavie, tour jumelle de la fameuse tour du Moulin (autrement appelée tour de la Coustète) par le collectif de la Tour du Moulin et par les élus de son opposition municipale. En cette première journée de la fête du patrimoine qui avait pour thème, cette année, « les patrimoines cachés », Artiganave a été particulièrement à la fête.

Pierre Omnès allume la mèche !

Avant de se présenter à la presse locale, Pierre Omnès donna le ton :

« Il nous était difficile de faire une conférence à l’Hôtel de la Tour du Moulin. Voilà pourquoi nous avons voulu, pour vous sensibiliser, vous inviter au pied de sa sœur jumelle, qui est la dernière tour de l’enceinte de défense de la ville. Tout un symbole.

Le but de cette conférence est de dénoncer le scandale d’un maire qui, alors qu’il se déclarait étranger à cette affaire entre particuliers, n’a pas

pu s’empêcher de répondre à notre recours. Quand le promoteur, fort intelligemment, a trouvé préférable de ne pas défendre l’indéfendable, le Maire s’est fourvoyé dans un plaidoyer pour demander au tribunal administratif de confirmer l’autorisation de raser cette tour du XIIIème siècle. Ceci en prenant un avocat toulousain.

Ce n’est pas à nous de juger le possible caractère frauduleux de cet acte administratif. Nous faisons confiance au juge.

Par contre, notre devoir est de dénoncer en ces Journées du Patrimoine, un maire averti - nous avons fait le nécessaire - qui, sans vergogne, use de son autorité pour tenter de raser un rarissime exemple de tour de moulin fortifié, d’origine comtale.

DEMOLITION DE LA TOUR
DU MOULIN : LES DEFENSEURS CRIENT AU SCANDALE

Tout d’abord, je me présente, Pierre Omnès, fils de Jacques
Omnès. Je suis un des co-requérants dans le procès
contre le permis de démolir la Tour du Moulin. Accessoirement, mais ceci
expliquant cela, je participe depuis une quinzaine d’années à la restauration
du château-fort familial d’Arras en Lavedan ; château du 13ème<span
style='mso-spacerun:yes'> siècle, comme la Tour de la Coustète (NDLR.
autre appellation de la Tour du Moulin). Pas de chance pour certains, j’habite
à 50 mètres de la Tour.

Vous n’êtes pas sans savoir qu’aujourd’hui, 15 septembre,
s’ouvrent les Journées européennes du Patrimoine, initiées par Jack Lang, dès
1984. Au départ, c’étaient les Journées portes ouvertes pour les Monuments
Historiques français. Aujourd’hui, ce sont près de cinquante pays et régions
européennes qui participent à cette meilleure connaissance de notre patrimoine.
L’an dernier, en France, 12 millions de visites ont été générées par cette
opération. Le thème de cette année est « Patrimoines cachés », comme une
certaine tour qui nous réunit.

Je pense qu’il est bon de rappeler quelques étapes de cette
affaire Tour du Moulin :

- 3 décembre 2010. C’est la date d’obtention du permis de
démolir-construire accordé à la SCI La Belle Chocolatière pour un projet de
résidence senior de 87 appartements et un commerce, sur le terrain de 2200 m2
de l’Hôtel de la Tour du Moulin.

- 27 décembre 2010, après avoir tenté de convaincre, en
vain, le Maire du caractère frauduleux de ce permis, Christian Agius et mon
père, rappelez-vous, ont fait une conférence de presse pour dénoncer ce permis
où la tour médiévale avait été entièrement occultée.

- 30 décembre 2010, Madame Janine Colonel, Architecte des
Bâtiments de France, au cours d’une interview à la Semaine des Pyrénées, a
confirmé tout ce que C. Agius et J. Omnès avaient relevé et dénoncé à
l’autorité du Maire. En substance, elle a déclaré : normal'>« J’ignorais l’existence de cette tour, personne ne m’en avait parlé
 ». Elle dénonce clairement les membres du Conseil municipal, l’architecte du
projet, le propriétaire, sans oublier les Amis du vieux Lourdes, qui avaient
publié deux articles sur la tour.

Les propos de madame Colonel sont accablants : « <i
style='mso-bidi-font-style:normal'>On nous a caché des informations, on nous a
caché la vérité
 ».

Dans un courrier adressé à la députée de l’époque Madame
Chantal Robin Rodrigo, à notre demande, nous lisons «  normal'>La tour... présente un intérêt historique indéniable et mérite d’être
conservée et restaurée
 ».

- 5 janvier 2011, Jean-Luc Laplagne fait une déclaration
comme inventeur de ce vestige archéologique auprès de la mairie de Lourdes.

- 6 janvier 2011, C. Agius et <span
style='mso-spacerun:yes'> J. Omnès, au nom du Comité de Vigilance
Lourdais, ont déposé une demande de classement ISMH de ce monument auprès de la
DRAC ; demande réitérée par l’association Vivre dans les Pyrénées, le 13 janvier
suivant.

- 11 janvier 2011, Jean-Luc Laplagne, complémentairement,
contacte le Service Régional de l’Archéologie.

- 28 février 2011, vu la mauvaise volonté des protagonistes,
le Préfet de région a signé un arrêté portant prescription de la réalisation
d’un diagnostic archéologique sur l’intégralité de la parcelle concernée.
Résultat capital, cet arrêté suspend le permis contesté jusqu’à la réalisation
effective du diagnostic.

- 27 mai 2011, Jean-Luc Laplagne, mon oncle Jean Omnès et
moi-même avons déposé une requête en annulation du permis de démolir auprès du
Tribunal Administratif de Pau.

- La même semaine, Jean-Luc Laplagne présidait à la création
du Collectif Tour du Moulin 1270.

- Au mois de juin suivant, le Maire faisait voter le Conseil
municipal pour lui permettre d’ester en justice.

- Le 23 novembre 2011, une réunion de conciliation chez
notre avocat réunissait les requérants, le promoteur, son associé et son
architecte. Nous avions demandé à Monsieur le Maire de faire cette réunion à la
mairie, sous son autorité. Son refus a été catégorique. Depuis le début, notre
seul souci a été la préservation de cette rare tour de moulin fortifiée. Nous
n’avons jamais contesté la qualité architecturale et<span
style='mso-spacerun:yes'> l’intérêt social du projet. C’est ainsi que
nous sommes très rapidement arrivés à un accord de principe au cas où la
Commune accepterait un échange, à surface égale, de la parcelle de la Tour du
Moulin contre du terrain en bordure du cimetière de Langelle, au niveau du
grand parking du Lapacca. Je ne ferai pas de commentaire sur la réaction
épidermique du Maire.

- Il y a 4 jours, le 11 septembre , funeste jour pour les
tours, était la clôture de l’instruction de notre procès.

Et curieusement, alors que le maire fête, comme il se doit,
ces journées du patrimoine en ouvrant gratuitement au public le château- fort,
il a fait déposer un mémoire en réponse par son conseil pour que le tribunal
confirme le permis de démolir la tour de la Coustète. Ceci, alors qu’il a toujours
dit être étranger à cette affaire, qui ne concerne que des particuliers ; et
alors que les représentants de la SCI ont jugé plus opportun de s’abstenir de
se défendre.

normal'>L’intervention de Jean
Omnès

« La réponse de Monsieur le Maire au tribunal
administratif, suite à notre requête du 27 mai 2011, envoyée quelques semaines
seulement avant la clôture de l’instruction du 11 septembre de Pau est
intéressante à plus d’un titre.

Ce mémoire en défense de la commune, nous montre à quel
niveau, notre premier magistrat situe la définition du patrimoine et envisage
sa défense.

Après avoir mis en doute pour la forme, la recevabilité de
mon intervention et celle de Jean-Luc Laplagne, moi par le fait que je ne
bénéficierais pas de la qualité de voisin : j’habiterais à plus de 750m de
l’objet du litige, mais reconnait-il cependant à 300 mètres à vol d’oiseau et
que Monsieur Laplagne ne justifierait pas être l’inventeur du vestige
archéologique,

il continue sur le fait qu’il ne peut y avoir successivement
deux recours, l’un hiérarchique en préfecture et l’autre, gracieux en mairie.
L’ensemble de ces recours s’annulant (?). Je laisse le tribunal seul juge de
cette affirmation bien étonnante.

Mais le plus surprenant, sont les arguments de défense de la
falsification des documents du permis de démolir-construire que nous dénonçons.

1) « il existe de nombreuses tours médiévales dans les
environs », sans préciser lesquelles. Pour continuer par :

2) « elles ne donnent lieu à aucune exploitation
commerciale »

3) à la rigueur « elles participent [seulement] à l’attrait
du paysage ». Ce qui ne serait pas le cas de la tour du Moulin, car enserrée
par les bâtiments de l’hôtel. Oubliant l’exemple de la tour de Guigne, que nous
avons derrière nous et qui était, lors de son classement, entourée par
plusieurs édifices.

Donc le pétitionnaire n’avait « aucune raison, ni obligation
de mettre en exergue la tour médiévale, sur le plan de masse des bâtiments
existants. »

A ce niveau d’arguments, nous pensons qu’il n’y a plus rien
à dire. Un premier magistrat qui revisite à sa manière le code de l’urbanisme
n’est plus digne de confiance ».

1 - Bruno Vinualès. Il dit sa tristesse et sa colère devant le sort réservé à cette tour et en profite pour souligner, selon lui, les mauvais choix du maire de Lourdes, devenu, dit-il, le maire des mauvais choix.

2 - Christian Agius. Il se dit surpris que le maire qui ne voulait pas défendre un projet privé mette l’argent des contribuables pour payer un cabinet d’avocats.

3 - Isabelle Dumonteit (PRG). Elle s’exprime aussi au nom de Thierry Lavit. Elle parle d’un projet qui pourrait voir le jour en cas d’échanges de parcelles.

Des précisions de Jean et Jacques Omnès

4 - Frédéric Duplan

5 - Jean-Luc Laplagne remercie...

Sont également intervenues Josette Bourdeu, conseillère générale et Jacqueline Peyrot, présidente de l’association "Vivre dans les Pyrénées".