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Le Parc National des Pyrénées et ses ours

jeudi 28 novembre 2013 par Rédaction

S’il n’y a aucun ours au cœur du Parc National des Pyrénées, il y en a toujours deux en périphérie, plus ou moins dans ce qui est appelé « zone d’adhésion » ou ce qu’il en reste. Et il suffit qu’il y en ait un seul faisant quelques dégâts pour justifier une réunion de la commission d’indemnisation dont la lisibilité des décisions est toujours aussi claire qu’une nuit de brouillard en montagne.

Deux ours dans les Pyrénées Ouest

Tarbes-infos faisant l’objet d’une mesure d’exclusion de tout communiqué et conférence de presse pour motif de liberté de langage, nous livrons les informations que nous avons pu recueillir.

Sur l’ouest des Pyrénées, il y aurait deux ours mâles baptisés Cannellito et Néré. Selon certaines informations toujours officieuses, Cannellito se promènerait entre le Pays Toy et le Béarn en passant par Estaing tandis que Néré serait un sédentaire en Béarn quoique, selon des informations navarraises il passerait parfois des vacances en Espagne.

Toujours est-il que ces diables d’ours croquent régulièrement des brebis. Surtout Cannellito qui apprécie l’AOP mouton de Barèges-Gavarnie apparemment plus gouteux que les basco-béarnaises laitières mises à disposition de Néré.

Cette année, le mois d’aout a été calme dans le Pays Toy, sans doute dû à un effarouchement par ailleurs contesté tardivement par les associations écologistes. Mais Martin revenu en octobre au plateau de Lumière au-dessus de Betpouey se serait fait attaquer par une vache cornue alors qu’il voulait croquer un veau.

Tout ceci fait de belles histoires pour ceux qui ne connaissent pas la prédation tout en sachant que l’essentiel des dégâts se produit en Ariège avec une vingtaine d’ours qui évoluent entre France et Espagne.

Stabilité des dossiers…. Et des victimes ???

Selon le Parc National, 17 dossiers (ou attaques ou constats) ont été examinés par cette commission : 15 pour les Hautes-Pyrénées et 2 pour les Pyrénées-Atlantiques c’est-à-dire 6 dossiers de moins que l’an dernier dans les Hautes-Pyrénées. Mais aucune information ne précise le nombre de victimes ce qui est essentiel. Le nombre de dossiers n’est qu’une information administrative sans aucun intérêt concret.

Ces 17 dossiers / attaques émanent de 34 constats effectués soit 30 dans les Hautes-Pyrénées et 4 dans les Pyrénées-Atlantiques. En conclusion, seulement 50% des attaques seraient officiellement imputables à l’ours. La réalité du terrain semble être bien différente. Sans rentrer dans la polémique pro / anti, nous ne pouvons que constater qu’il existe d’évidentes différences entre les griffures et les crocs d’un ours et d’un chien qui ne semblent manifestement pas visibles par tous. Face à une telle situation, on comprend mieux les conflits.

Les indemnisations

Un barème établi tous les deux ans fixe le montant des indemnisations. A titre d’exemple, pour cette année un agneau de moins de 2 mois est payé 105 euros, une brebis entre 1 et 7 ans 180 euros maximum ou encore une génisse ou une vache pleine 1829 euros. Indemnisation insuffisante pour beaucoup d’éleveurs car ne prend pas en compte le manque à gagner, les avortements, la sélection, le temps de reconstitution du cheptel, le temps perdu par l’éleveur à chercher ses brebis et à faire les constats, etc.
Le montant des indemnités versées cette année sont de de 10 262,92 euros réparties en 9 190,92 pour les Hautes-Pyrénées et 1 072 pour les Pyrénées-Atlantiques. Pour combien de brebis ????

Louis Dollo