La commune de Ségus a fêté Saint-Pierre, son saint-patron
Ce dernier week-end, le village de Ségus, en vallée de Batsurguère, était en fête. A l’honneur, Saint-Pierre, son saint patron. Le comité des fêtes présidée par Noémie Bouzet avait concocté un programme éclectique qui a drainé du monde.
Dimanche, après la célébration de la messe et le dépôt de gerbe au monument aux morts, un vin d’honneur animé par la chorale de Batsurguère a rassemblé invités et personnalités. Le maire Lucien Bouzet et son conseil municipal ont ainsi accueilli José Marthe, conseiller départemental, Jean-Louis Cazaubon, vice-président du Conseil régional, plusieurs maires et conseillers municipaux du pays de Lourdes.
Lucien Bouzet a évoqué les travaux effectués depuis l’an dernier. La nouvelle école de la vallée est commencée, les travaux avancent. « Nous sommes contents de cette réalisation qui va nous permettre de garder un lien et d’accueillir les petits enfants dans des locaux tout neufs vers le second trimestre de l’année qui arrive ». Le plus gros chantier en cours est la réfection du chemin de Gazaillen avec l’enterrement des lignes électriques. Les lampadaires mis en place seront identiques à ceux du village. Toutes les eaux pluviales seront collectées et la canalisation de l’eau potable remise à neuf. La fin des travaux est prévue pour la fin septembre.. Au presbytère, l’appartement du haut a été rénové et il est loué. L’église a désormais l’eau courante. Et en plus avec l’eau chaude. Des constructions nouvelles apparaissent au niveau de Debat Ségus avec des couples jeunes et des enfants « Cela permet de faire vivre le village », se félicite le maire. Ce dernier a évidemment abordé le dossier de la grande agglo. « Sachez que nous autres à Ségus, nous nous sommes toujours positionnés contre cette immense interco. La préfète est passée en force pour la constitution de cette grande agglo, allant à l’encontre des deux amendements déposés par nous et la CCO d’Adour-Alaric. Nous voilà donc dans un territoire qui démarre à Gazost et se termine à Gayan et de Saint-Pé-de-Bigorre à Allier. C’est énorme ! Comment allons-nous faire ? »
José Marthe, conseiller départemental du canton de Lourdes 1, a ouvert son intervention en faisant référence au vol des toilettes publiques qui venaient d’être installées sur une aire de repos à l’entrée de la vallée. Il a sans surprise disserté sur le problème de la grande agglo dont on sait qu’il est un farouche opposant. Pour lui, « c’est le point final de toute une série de réformes intervenues dans le cadre de ce que l’on a appelé la réforme territoriale qui se termine par un fiasco. On a réformé nos régions, redécoupé nos cantons, on s’est attaqué aux intercos. Ma principale critique porte sur le fait que les citoyens , les électeurs n’ont été consultés en aucun moment. Tout cela se traduit toujours par une explosion de la fiscalité . C’est un déni de démocratie. Ça marquera le mandat présidentiel qui s’achève dans la confusion. Ma position personnelle est connue : c’est la défense de la ruralité, l’exception lourdaise. ». Après être revenu sur l’appellation de la grande région « Occitanie », regrettant l’absence du mot Pyrénées, il s’élevait contre l’explosion des impôts qui continue puisque à partir du 1er août le prix du cheval-fiscal pour les cartes grises allait augmenter de 10 euros (de 34 à 44 euros). « Une recette qui va intégralement dans la poche des régions. Il y a pire puisque le premier Ministre vient d’annoncer qu’à partir du 1er janvier prochain un nouvel impôt sera créé alors que les discours officiels sont de dire que les impôts vont baisser . C’est une taxe spéciale pour les régions, censée aider les régions pour le développement économique. Dès 2017, on avance une augmentation de 600 à 700 millions d’euros, impactée sur le foncier bâti. Déjà qu’au niveau de l’intercommunalité, du côté de Lourdes, on a une explosion de la fiscalité locale, en plus ces fusions de grandes structures vont générer immanquablement des impôts supplémentaires. Cela va de plus en plus creuser le fossé entre les citoyens, les électeurs, les administrés de base et les technostructures qui se mettent en place ».
On attendait de Jean-Louis Cazaubon, si soucieux de la fiscalité de ses habitants de Poueyferré quand est évoquée la grande agglo Tarbes-Ossun-Lourdes, qu’il déplore à son tour ces nouvelles taxes décrétées par la région , il n’en a rien été, rien d’étonnant puisqu’il appartient à la majorité (de gauche) de cette région Occitanie dont il ne peut évidemment pas se désolidariser. Il a reconnu que l’on vivait dans une période de grandes turbulences par rapport à ces grandes régions ou à ces grandes agglo. « Est-ce que le rural va avoir sa place dans cette grande région ?, s’est-il interrogé. Si je me suis engagé dans la région, c’est uniquement pour ça et pas pour des aspirations politiques. Le rural, je l’ai défendu dans d’autres instances, à Bruxelles au sein des chambres d’agriculture pendant 10 ans où j’étais chargé du développement rural ».
Le vin d’honneur qui a suivi a permis de nombreux échanges, tandis que résonnaient les chants du pays avec les chanteurs du terroir.