Fête annuelle de Lézignan et Bourréac : découverte de la nouvelle Maison des Rencontres Culturelles de Lézignan

La fête annuelle des communes de Lézignan et Bourréac s’est déroulée ce dernier week-end dans la toute nouvelle Maison des Rencontres Culturelles de Lézignan que les premiers visiteurs ont pu découvrir samedi soir à l’occasion du remarquable spectacle de musique, danse et chants préparé par Jacques Di Constanzo et la Compagnie Esope. Le lendemain, ce lieu a abrité le traditionnel vin d’honneur où les personnalités et les nombreux invités ont apprécié à leur tour cette belle réalisation dont pourront s’enorgueillir les habitants du village.

A quatre voix, le maire de Lézignan Jean-Claude Cousin et trois adjoints (Bernard Vignes, Sylvain Floc’h et Annie Dumec) sont intervenus pour définir ce qu’était appelé à devenir la Maison des Rencontres Culturelles.

• Jean-Claude Cousin  : "La gestation a pris plus des neuf mois usuels mais elle est arrivée à terme, et la belle aventure peut maintenant commencer"

Bonjour et bienvenue dans notre toute nouvelle Maison des Rencontres Culturelles. Au moment de prendre la parole, j’ai envie de pousser un soupir de soulagement. Après les différentes péripéties indissociables du monde du bâtiment et les mauvaises conditions climatiques de l’hiver, nous y sommes arrivés. La gestation a pris plus des neuf mois usuels mais elle est arrivée à terme, et la belle aventure peut maintenant commencer. La première représentation a eu lieu hier soir, parfaitement orchestrée par Jacques Di Constanzo. Pour étrenner ce nouvel équipement, il a su distraire et nous ravir en nous proposant un programme varié. De cœur, il reste notre concitoyen. Il est toujours le bienvenu. Lui et tous ses amis musiciens, danseurs et chanteurs. Encore merci Jacques. Toutefois, je vous devine impatients de renouer le fil de nos coutumes. Après une année blanche, en effet nos villages sont aujourd’hui réunis pour célébrer la fête annuelle inscrite dans leurs traditions. Ce joli mot de tradition est souvent mal compris. Les médias l’assimilent à une vague d’agitation folklorique. Or, la tradition est un geste de transmission d’une génération à la suivante. La jeunesse nous interroge sur notre capacité à lui proposer un monde heureux et riche de sens. Il nous appartient de répondre à cette demande.

• Bernard Vignes : "Pour nous, il s’agissait en effet d’affirmer le lien entre tradition et innovation"

Loin d’être passéiste, la tradition célèbre le passage du flambeau des aînés à leurs successeurs. Certes, la jeunesse enthousiaste est naturellement encline à vouloir recommencer le monde. En faisant table rase des acquis de jadis, la technologie actuelle va dans ce sens puisqu’elle assimile la mémoire vive à un stockage d’informations sur un ordinateur. Or, la mémoire vivante n’est ni un empilement de données ni un débarras de souvenirs nostalgiques mais un tremplin vers le futur. Si nous perdions cette faculté essentielle, nous serions des perroquets radotant les mêmes phrases et les mêmes gestes, tout en croyant les inventer. La connaissance du passé est donc la condition nécessaire à l’avènement du futur. Ces considérations ont présidé à la conception du lieu où nous sommes. Pour nous, il s’agissait en effet d’affirmer le lien entre tradition et innovation. D’une part, approfondir l’héritage local, la spécificité et l’originalité de la culture pyrénéenne. D’autre part, rechercher l’ouverture sur une dimension plus vaste en invitant les intervenants extérieurs à nous apporter leurs savoirs ou leurs regards. Autrement dit, nous avons souhaité concilier les deux sens du mot identité : la ressemblance et la différence. Cette volonté se traduit dans l’architecture. D’une part, comme vous le constatez, le bâtiment avec sa toiture d’ardoises s’intègre au style de l’endroit mais d’autre part sa conception intérieure offre aux usagers tous les perfectionnements de la technologie actuelle.

• Sylvain Floc’h : "La culture fédère les énergies, elle relie les trouvailles du passé, du présent de l’avenir"

Cet endroit s’appelle la Maison des Rencontres Culturelles. Chaque terme de cette appellation a un sens. Une maison n’est pas un temple, c’est un lieu familier et familial. Elle accueille des rencontres, elle invite à un brassage entre l’intérieur et l’extérieur. Si ces rencontres se veulent culturelles, ce n’est en aucun cas pour en faire des manifestations élitistes, mais pour favoriser l’ouverture. En effet, à l’heure où les échanges prennent une dimension planétaire, nous ne saurions rester frileusement repliés sur nous-mêmes. Nous devons commencer par cultiver notre jardin mais nous devons aussi penser à en faire circuler les fruits et les fleurs. Nos gestes quotidiens, nos manières de table, nos paroles, nos expressions, nos sentiments sont le creuset où s’élabore notre culture. Cette alchimie s’opère à notre insu mais elle nous travaille de l’intérieur. Elle nous permet de concevoir des projets et de donner ainsi un sens à notre existence pour mériter le nom d’homme et de femme. Loin de séparer, la culture rassemble dans la convivialité. Elle fédère les énergies, elle relie les trouvailles du passé, du présent de l’avenir. Trop souvent présentée comme supplément d’âme ou parents pauvres de notre société, la culture est partie prenante de l’économie de notre pays. Elle est le foyer où se confortent les appartenances et les reconnaissances autour des valeurs humanistes. Sans doute notre monde serait-il plus apaisé si nous voulions bien en prendre conscience.

• Annie Dumec  : "La conception de l’édifice est partie de la volonté de respecter une continuité de style avec la mairie et les constructions voisines"

Certains d’entre vous ont découvert ce lieu hier, où il a été étrenné par la compagnie Esope, laquelle nous a montré quelques-unes de ses possibilités en matière de spectacle. D’autres parmi vous le découvrent aujourd’hui à l’occasion de ce vin d’honneur. Notre volonté est bien sûr d’accueillir le maximum d’utilisateurs. Ce lieu mérite peut-être quelques commentaires pour vous éclairer sur les intentions ayant présidé à sa réalisation. La grande salle du rez-de-chaussée où nous nous trouvons avec sa scène bien équipée et sa loge d’artistes est idéale pour organiser des spectacles de théâtre, de musique ou de danse mais aussi des expositions, des congrès, des conférences, des présentations de produits, des défilés de mode, des dégustations œnologiques, etc. A l’étage, une autre salle a été créée avec accès indépendant pour héberger des colloques, des séminaires, ou des réunions de conseils d’administration. Autre précision, s’agissant du confort, le bâtiment bénéficie d’un recyclage d’air et d’une climatisation réversible. Quant à l’extérieur il appelle aussi quelques remarques : la conception de l’édifice est partie de la volonté de respecter une continuité de style avec la mairie et les constructions voisines. La toiture, les enduits, les chaperons de pierre restent dans l’esprit pyrénéen. Les murs d’enceinte ont été abaissés pour favoriser l’ouverture sur l’espace public. La cour sera un lieu de rencontres en plein air réservé aux piétons. Les automobilistes pourront garer leur voiture sur le parking, près de l’école. Le préau, côté sud, est relié au réseau électrique. Il peut donc héberger toutes manifestations en plein air, par exemple présentation et vente de produits et régionaux ou locaux.

• Jean-Claude Cousin  : "Les élus de Lézignan à l’origine du projet, n’ont ménagé ni leur temps ni leurs efforts pour le mener à bien, de manière totalement gracieuse et désintéressée"

Cette réalisation s’est faite grâce à une grande coopération. Les élus de Lézignan à l’origine du projet, n’ont ménagé ni leur temps ni leurs efforts pour le mener à bien, de manière totalement gracieuse et désintéressée. Mais ces efforts seraient restés vains sans l’aide précieuse en matière de conseils de financement : Mme Josette Bourdeu pour le conseil général, M. Claude Gaits pour le conseil régional, M. Georges Azavant pour les politiques territoriales, M. Jean-Pierre Artiganave pour l’Europe et Mme Chantal Robin- Rodrigo pour ses encouragements. Bien sûr, il convient de féliciter les différents corps de métiers qui ont œuvré dans des conditions parfois délicates pour réaliser un tel ouvrage. Au travers de cet investissement, nous ne pensons pas avoir créé un produit de consommation mais un lieu générateur de richesses pour la commune. D’ores et déjà, les réactions et commentaires des professionnels avec lesquels nous avons pris contact sont très encourageants. Ils nous permettent de prédire longue vie à cette nouvelle maison. Les habitants de Lézignan pourront, me semble-t-il, tirer une légitime fierté pour ce nouvel aménagement qui fait maintenant partie de leur patrimoine. À n’en pas douter, ils auront à cœur de le fréquenter et de le faire vivre par leur présence et leur initiative pour satisfaire leur attachement à la tradition et leur appétit d’innovation.

• Les propos de Roland Darré, maire de Bourréac

Associé à la commune de Lézignan, à travers la fête annuelle, le maire du village voisin de Bourréac, Roland Darré intervenait à son tour (audio ci-dessous), suscitant lui aussi l’intérêt de l’auditoire.

Il ne restait plus à l’assistance qu’à partager le verre de l’amitié et à goûter au succulent buffet préparé par le traiteur du cru Jean-Noël Sarie.